Brexit : quelle destination pour les prochaines IPO africaines ?

« Le London Stock Exchange (LSE) est certainement la première place financière d’Afrique aujourd’hui. » Cette affirmation récente d’un analyste financier britannique pourrait bien être mise à mal par le Brexit.

Introduction d’Airtel Africa à la Bourse de Londres, le 28 juin 2019. © Courtesy of London Stock Exchange Group

Introduction d’Airtel Africa à la Bourse de Londres, le 28 juin 2019. © Courtesy of London Stock Exchange Group

OLIVIER-CASLIN_2024 David Whitehouse © The Africa Report

Publié le 20 janvier 2020 Lecture : 2 minutes.

Discours d’ouvertude du Premier binistre britannique Boris Jonhson, durant le premier Sommet Royaume-Uni – Afrique, le 20 janvier 2020 à Londres. © Matt Dunham/AP/SIPA
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Royaume-Uni – Afrique : vers un New Deal

Dans les relations entre Londres et le continent, la perspective du Brexit rebat les cartes. Le premier sommet Royaume-Uni – Afrique, qui se déroule à Londres ce 20 janvier, est l’occasion de faire le point.

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Bien sûr, le statut de plaque tournante de la finance internationale acquis par le Royaume-Uni depuis l’aube du capitalisme ne sera pas remis en question à moyen terme. Mais pourra-t-il continuer pour autant à fournir sa vaste gamme de services aux investisseurs africains, notamment dans le domaine des opérations d’introduction en Bourse (IPO) ? « Même si les mécanismes existants sont parfaitement huilés et bien identifiés par les communautés d’affaires, d’autres routes financières peuvent être à considérer », estime notre expert.

Concurrence exacerbée

Du côté des entreprises africaines, perçues comme plus risquées par un marché britannique devenu lui-même plus prudent, l’heure semble être au wait and see. Le nombre de celles qui choisissent Londres pour leur entrée en Bourse a déjà baissé déjà d’année en année depuis le référendum de 2016, et la concurrence s’exacerbe avec les places financières de la Chine, du Moyen-Orient ou des États-Unis. Prévue pour la fin d’octobre, l’introduction dans la capitale britannique de l’Afreximbank a été retardée, « dans l’attente de conditions plus favorables », selon l’entreprise.

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Face aux incertitudes du moment, le sud-africain Naspers est parti faire coter certaines de ses filiales à Amsterdam, quand le nigérian Jumia a préféré New York. « D’autres places peuvent en profiter en Europe ou ailleurs, mais aussi en Afrique, observe Guillaume Arditti, fondateur du cabinet Belvedere Africa Partners, à Paris. Le Brexit peut donner l’élan nécessaire pour développer en profondeur certains marchés boursiers et financiers à travers l’Afrique. Johannesburg bien sûr, mais aussi Nairobi, Lagos et la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan pourraient tenir une place plus importante en matière d’IPO, à l’avenir. »

Interswitch, un test grandeur nature

L’introduction boursière de l’opérateur de paiement en ligne nigérian Interswitch, attendue pour 2020, représente à cet égard un test grandeur nature pour Londres, en concurrence avec Lagos sur ce dossier.

« Le Royaume-Uni va certainement perdre quelques opérations dans les prochains mois, mais aucune Bourse africaine n’offrira jamais le même accès au capital que le LSE », veut croire notre analyste britannique. Comme pour mieux se rassurer, et, avec lui, toute l’industrie financière du Royaume-Uni.

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