Chakib Alj (CGEM) : « les entrepreneurs marocains souffrent et ont besoin d’être rassurés »
Démocratie interne, conjoncture nationale, secteurs en difficulté ou en devenir, relations avec le gouvernement, Zleca… Le nouveau patron de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) fait le point sur son programme et sur les grands défis qui vont jalonner son mandat.
Trois mois après la démission de Salaheddine Mezouar, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a élu un nouveau président.
Élu en mai 2018, en binôme avec le spécialiste de l’audit Fayçal Mekouar, l’ancien ministre des Finances et des Affaires étrangères avait renoncé à son mandat en octobre 2019, après que ses propos sur la situation en Algérie avaient provoqué l’ire du gouvernement.
Le 22 janvier, Chakib Alj et Mehdi Tazi ont été élus respectivement président et vice-président de la CGEM pour trois ans. Comme cela a été le cas depuis 2006 – hormis lors d’un duel inédit en 2018 –, seule une liste se présentait à cette élection.
Le futur patron des patrons marocains est un Casablancais de 54 ans qui a commencé sa carrière en 1987 au sein de la Société nouvelle des moulins du Maghreb (SNMM), une institution de plus de 100 ans qu’il a considérablement développée. Entrepreneur familier de la prise de risque, ce père de quatre enfants s’est construit une réputation d’abord dans la minoterie avant de diversifier ses activités vers l’industrie et les services.
Président de la fédération des minotiers depuis sept ans, il pilote également celle des métiers de la distribution des produits de grande consommation. Industriel très présent sur le terrain, réputé sans allégeance politique, Chakib Alj met en avant sa complémentarité avec le quadra Mehdi Tazi (PDG du courtier en assurances Beassur Marsh et ancien DG de Saham Maroc) pour mener aujourd’hui la CGEM.
Entouré de son état-major, dont l’un de ses fils, Chakib Alj a accueilli Jeune Afrique dans son sobre et élégant bureau – où trône une grande toile du peintre marocain Khalid Nadif – quelques jours avant d’investir celui réservé au président de la CGEM, à deux kilomètres de là, dans le très chic quartier Palmiers. Entre deux réunions avec les fédérations, le quinquagénaire est revenu sur le manque de confiance qui affecte les entrepreneurs du royaume, les limites de la libéralisation économique et les critiques émises, au sud du Sahara, vis-à-vis du secteur privé marocain.
Jeune Afrique : La liste que vous présidez est la seule en lice aux élections de la CGEM. Ce retour aux candidatures uniques ne signale-t-il pas un manque de démocratie interne ? [entretien réalisé avant son élection]
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