Présidentielle au Niger : Mohamed Bazoum au pas de charge
Candidat à la présidentielle de décembre, Mohamed Bazoum, ministre de l’Intérieur, se prépare et enchaîne les « tournées de proximité ».
Cette fois, il occupe la place d’honneur. Installé confortablement dans les tribunes de l’arène de Maradi, en ce 5 janvier, peut-être regrette-t-il d’être trop éloigné des deux combattants qui s’affrontent pour la 41e édition du Sabre national de lutte traditionnelle. Voici trente ans, lorsqu’il enseignait la philosophie au lycée de Tahoua, l’anonymat lui permettait de se glisser auprès des guerriers. Mais la politique est passée par là, l’eau du Niger a coulé sous les ponts de Niamey, et le professeur est devenu l’un des hommes forts de la République. Ministre de l’Intérieur, il est le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir) à la présidentielle prévue pour décembre 2020, lors de laquelle Mahamadou Issoufou passera la main.
Ce scrutin, Mohamed Bazoum y pense. Chaque jour. Chaque heure sans doute. Bien sûr, le leader du PNDS le répète, il n’est pas encore en campagne. Trop tôt : selon le code électoral, il n’en aura le droit qu’à partir du 6 décembre, soit vingt et un jours avant le premier tour. Alors le député de Tesker (région de Zinder) enchaîne les « tournées de proximité ». Une précaution de langage qui agace beaucoup l’opposition. Celle-ci est persuadée que l’homme aux fines lunettes utilise les moyens de l’État à des fins électorales. Bazoum nie mais ne s’arrête pas. Il a sillonné la région de Zinder en août, celle de Dosso en septembre et celle de Tillabéri en novembre, après s’être envolé pour Paris en juillet, « pour des rencontres privées ».
En quête de marge de manœuvre
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles