RDC : Albert Yuma, l’influent patron de la Gécamines, pris entre Kabila et Tshisekedi
Bien que soutenu par Joseph Kabila, le patron de la Gécamines, en litige avec l’Israélien Dan Gertler, pourrait faire les frais de la politique anticorruption du chef de l’État Félix Tshisekedi.
Albert Yuma Mulimbi enrage-t-il de ne pas être à Kolwezi, ce 15 janvier ? Ce jour-là, la société Deziwa y inaugure, en grande pompe, une toute nouvelle usine de raffinage du cuivre et du cobalt. « Ce projet, il y a mis tout son talent, toute son énergie, résume l’un de ses proches. Son absence est un coup dur pour nous. »
Dans le discours qu’il devait prononcer, l’emblématique président du conseil d’administration de la Gécamines avait prévu de se réjouir du fait que, dans dix ans, la production de Deziwa reviendrait à 100 % à la Gécamines (celle-ci détient actuellement 49 % de son capital). Mais où sera-t-il, lui, dans dix ans ?
Aucune raison officielle n’a été avancée pour expliquer son absence, mais nul n’ignore qu’Albert Yuma n’a pas été autorisé à quitter Kinshasa et que la puissante Direction générale de migration (DGM) veille à limiter ses allées et venues. La faute au litige financier qui l’oppose à l’Israélien Dan Gertler.
C’est l’affaire dite des 200 millions d’euros (voir ci-dessous), qui défraie la chronique en RDC. L’enjeu est tel que le parquet de Kinshasa s’est saisi du dossier à la fin de 2019. Albert Yuma – tout comme le directeur général et le secrétaire général de la Gécamines – a été prié de se tenir à la disposition de la justice. Le 27 décembre dernier, dans un communiqué lu à la télévision nationale, Félix Tshisekedi lui-même a encouragé la justice « à faire son travail ».
Sous pression
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles