Espionnage : VasTech, la surveillance numérique made in Afrique du Sud
La société sud-africaine VasTech figure parmi les acteurs de la surveillance capables de vendre des solutions à des États pour filtrer des volumes d’échanges de données considérables. Comme ses concurrentes occidentales, son activité est pointée du doigt pour les risques qu’elle comporte.
Espionnage : qui écoute qui en Afrique ?
Entre surveillance des opposants et des terroristes, le marché des « grandes oreilles » explose sur le continent africain. Du Gabon, à la Côte d’Ivoire en passant par le Cameroun, enquête sur cette très lucrative guerre de l’ombre.
Parmi les entreprises les plus efficaces du monde de l’espionnage, beaucoup d’occidentales, bien sûr, mais aussi une africaine. Créée en 1999 à Stellenbosch, en Afrique du Sud, VasTech vend ses services en Afrique et au-delà, et vante sa capacité de « détection » des communications par satellite, téléphone fixe et mobile ou câble de fibre optique.
Parmi ses principaux clients : le gouvernement sud-africain, qui, surtout après le 11 septembre 2001, a contribué à en faire l’un des leaders du marché.
Sous l’impulsion de son fondateur, Frans Dreyer (frère d’Anchen, la députée de l’Alliance démocratique), la société VasTech a équipé la Libye de Mouammar Kadhafi, à qui elle a vendu le système « Zebra » d’interception de communications, capable d’enregistrer simultanément 100 000 appels téléphoniques.
La surveillance de masse, un business controversé
Puis elle a continué sa progression. Selon nos sources, elle aurait travaillé au Zimbabwe et serait toujours présente, entre autres, en Algérie. VasTech, dont le fondateur est décédé en 2010 dans le crash de son avion en Libye, a commercialisé au moins trois logiciels : Portevia (pour les câbles à fibre optique), Strata (pour les appareils mobiles) et Galaxia (pour les communications satellitaires).
L’entreprise alimente en outre une base des données interceptées, à laquelle ses clients peuvent accéder pendant trois ans. L’ONG Privacy International l’accuse de fournir des technologies à des régimes pratiquant une surveillance de masse. Elle réplique qu’elle se borne à fournir des solutions pour lutter contre « la criminalité transfrontalière et internationale ».
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