Côte d’Ivoire : une longue tradition d’espionnage
De Félix Houphouët-Boigny à Alassane Ouattara, la surveillance des communications est indispensable aux présidents ivoiriens. Si les technologies employées sont traditionnellement françaises, la Côte d’Ivoire a pu également se tourner vers les services israéliens. En complément, l’assistance des pays voisins, des États-Unis ou de la France lui est précieuse.
Espionnage : qui écoute qui en Afrique ?
Entre surveillance des opposants et des terroristes, le marché des « grandes oreilles » explose sur le continent africain. Du Gabon, à la Côte d’Ivoire en passant par le Cameroun, enquête sur cette très lucrative guerre de l’ombre.
Les années passent, les pratiques et les technologies évoluent, mais certaines choses ne changent pas en Côte d’Ivoire. Depuis Félix Houphouët-Boigny, c’est au sous-sol de la présidence, située dans le quartier du Plateau, à Abidjan, que se trouve le principal centre d’écoutes de l’État ivoirien. Très proche de Jacques Foccart, célèbre « Monsieur Afrique » de la Ve République, le père de l’indépendance ivoirienne avait préféré confier ce service, ô combien sensible, à des Français.
Cette tradition a été maintenue après sa mort, en 1993, et s’est même poursuivie sous la présidence de Laurent Gbagbo. L’équipe était alors constituée de six anciens gendarmes et d’un ex-colonel, tous à la retraite. Ils surveillaient principalement les lignes fixes grâce à un système de mots clés et transmettaient leurs rapports écrits tous les jours à Allou Eugène, le chef du protocole de Gbagbo, dans une grande enveloppe. Ce dernier faisait ensuite part à son patron des informations les plus importantes.
En froid avec les autorités françaises, l’ancien président ivoirien s’est peu à peu rapproché d’entreprises israéliennes. À partir de 2006, des anciens des services de renseignements de l’État hébreu installeront notamment une « valise » permettant de capter les communications dans un rayon de deux kilomètres au dernier étage du très chic Hôtel Ivoire.
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