Procédure d’arbitrage : l’avocat Olisa Agbakoba plaide pour un sursaut nigérian
Olisa Agbakoba, ancien président de l’Ordre des avocats nigérians, est l’un des rares juristes africains à avoir une carrière d’arbitre internationale. C’est aussi l’un des plus farouches opposants au système actuel de l’arbitrage d’investissement.
Arbitrage international : pourquoi les États africains se rebellent
Sous-représentation des avocats africains, délocalisation quasi systématique des audiences, jugements contestés, coûts exorbitants… La justice supranationale se trouve plus que jamais dans le collimateur de nombreux pays du continent.
L’arrêt P&ID, qu’il condamne, doit selon lui provoquer un sursaut politique au Nigeria. En septembre, il a publié une lettre ouverte au président Muhammadu Buhari, l’invitant à mettre en place une « politique nationale d’arbitrage », pour s’assurer que les cas concernant le pays ne soient plus jugés à l’étranger. « De nombreuses multinationales sont présentes au Nigeria, je ne vois pas pourquoi elles ne résoudraient pas leurs contentieux ici », explique-t-il à Jeune Afrique.
Selon lui, l’examen prochain par le parlement nigérian d’une loi régissant l’arbitrage serait l’occasion d’une telle évolution. Mais la tâche s’avère ardue. Peu de politiques semblent vouloir modifier le projet de loi, qui sous sa forme actuelle ne contient aucune mesure protectionniste. Et Olisa Agbakoba reconnaît être également minoritaire parmi les avocats du pays. Mais celui qui pourfend les traités bilatéraux signés par le Nigeria ne s’avoue pas vaincu, et compte plaider sa cause auprès des députés. Le dossier P&ID lui donne en tout cas un argument de poids.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles