Mali : l’ex-putschiste Amadou Sanogo sort par la petite porte
En détention provisoire depuis plus de six ans, l’ancien putschiste malien Amadou Haya Sanogo a été remis en liberté. Sans que la lumière ait été faite sur la mort de 21 « bérets rouges », en 2012.
![Le capitaine Amadou Sanogo, dans son bureau au QG de Kati, en mars 2012. © Emmanuel Daou Bakary](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/01/03/ja13061713510626.jpg)
Le capitaine Amadou Sanogo, dans son bureau au QG de Kati, en mars 2012. © Emmanuel Daou Bakary
Amadou Haya Sanogo est libre. Officiellement, il est en « liberté provisoire » et attend son procès. Mais, dans les faits, aucune mesure de contrôle judiciaire n’a été mise en place à l’encontre de ce militaire malien de 48 ans accusé d’avoir joué un rôle dans l’assassinat de vingt et un « bérets rouges » en 2012. Quant à son procès, aura-t-il jamais lieu ?
En répondant favorablement, le 28 janvier, à la demande de libération provisoire des avocats d’Amadou Haya Sanogo, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako n’a fait que dire le droit : au Mali, la durée maximale d’une détention provisoire est fixée à trois ans. Celle du fantasque Sanogo, qui aimait à se comparer au général de Gaulle et au commandant Massoud, durait depuis plus de six ans. Le maintenir en résidence surveillée à Sélingué, dans la région de Sikasso, devenait injustifiable.
Implications politiques
![Quartier général du capitaine Amadou Sanogo à Kati, en mars 2012. © Emmanuel Daou Bakary](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=700,height=467,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/01/03/ja13061713510631.jpg)
Quartier général du capitaine Amadou Sanogo à Kati, en mars 2012. © Emmanuel Daou Bakary
Patriote pour les uns, putschiste pour les autres, Sanogo a toujours clamé son innocence
Au-delà du domaine juridique, cette affaire a surtout de fortes implications politiques. L’homme a en effet conservé une certaine aura dans l’armée, et l’actuel ministre de la Défense, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, figurait parmi ses coaccusés. La décision de la justice devrait donc aider à maintenir la cohésion au sein des troupes, dans un contexte sécuritaire marqué par la multiplication des attaques jihadistes et des conflits intercommunautaires.
Bien s’informer, mieux décider
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