« Un divan à Tunis », une schizophrénie à la tunisienne

Dans un premier long-métrage enlevé, « Un divan à Tunis », la réalisatrice Manele Labidi réussit à se pencher avec humour sur les névroses que la révolution a réveillées au Pays du jasmin.

Manele Labidi (à g.), avec la comédienne franco-iranienne  Golshifteh Farahani. © Claire Delfino pour ja

Manele Labidi (à g.), avec la comédienne franco-iranienne Golshifteh Farahani. © Claire Delfino pour ja

leo_pajon

Publié le 10 février 2020 Lecture : 6 minutes.

«La psychanalyse ? Nous, on a Dieu, on n’a pas besoin de ces conneries ! » lance un personnage en préambule d’Un divan à Tunis. La suite lui prouvera qu’il se met le doigt dans l’œil. Pour son tout premier long-métrage, la Franco-Tunisienne Manele Labidi a choisi un genre loin d’être évident, la comédie, pour traiter d’un sujet qui ne l’est pas beaucoup plus.

« La révolution a libéré la parole, nous sommes passés d’une dictature qui muselait les gens depuis des dizaines d’années à une société où l’on pouvait presque tout dire, constate la réalisatrice. Il y a eu à la fois un énorme besoin de parler, beaucoup d’espoirs au niveau politique, une envie de s’affirmer dans sa sexualité, de confier ses addictions… et beaucoup de blocages persistants, de tabous propres au monde arabe qui conduisent à des névroses. »

Angoisses maladives

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