À Lomé, la BoBaR, un lieu authentique où l’on consomme 100% togolais

Une boutique, un bar, un restaurant. Telle est la formule gagnante de ce lieu à part où l’on consomme exclusivement des produits locaux.

Le gérant, Eddie Ablah (à g.), conseille ses clients sur les 400 articles disponibles. © Aïssatou Diallo pour JA

Le gérant, Eddie Ablah (à g.), conseille ses clients sur les 400 articles disponibles. © Aïssatou Diallo pour JA

Aïssatou Diallo.

Publié le 14 février 2020 Lecture : 2 minutes.

Une route de Lomé, au Togo (photo d’illustration). © Jacques Torregano pour JA
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Une pancarte annonce la couleur dès l’entrée : « ici, mangez local ». Dans la boutique de la BoBaR, jus de fruits, biscuits, chocolats, café moulu, miel et autres épices trônent fièrement sur les étagères. Tous ont en commun d’avoir été produits et transformés au Togo.

Depuis son comptoir, Eddie Ablah accueille les clients, sourire aux lèvres. Ce dynamique trentenaire est le gérant des lieux, qui abritent aussi un bar et un restaurant. Quelques clients en profitent pour prendre un verre au bord de la lagune, dans le quartier populaire de Bè.

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Promouvoir l’art culinaire local

Créée en 2013, la BoBaR est un projet lancé par des jeunes Togolais membres de l’Organisation pour l’alimentation et le développement local (OADL). Dès 2003, cette association sensibilisait les comités de développement des quartiers à la vie démocratique. Puis elle s’est tournée vers la promotion de l’art culinaire local.

« Nous organisions des foires alimentaires au cours desquelles chaque communauté présentait ses mets, se souvient Joël Akakpo, membre de l’OADL. Nous sillonnions également les administrations pour proposer des produits locaux. Les gens nous demandaient où les trouver. C’est de là qu’est née l’idée de créer ce lieu. »

À ses origines, la BoBaR collaborait avec une quarantaine de transformateurs. Sept ans plus tard, ils sont près de 200. Plus de 400 produits sont aujourd’hui disponibles dans les rayons. « Nous accompagnons les producteurs pour améliorer les emballages et veillons au respect des règles d’hygiène », explique Joël Akakpo.

Café produit et torréfié au Togo, vendu à La BoBar : boutique, bar, restaurant © Aïssatou Diallo pour JA

Café produit et torréfié au Togo, vendu à La BoBar : boutique, bar, restaurant © Aïssatou Diallo pour JA

La clientèle est essentiellement constituée d’habitants du quartier, de fonctionnaires et d’expatriés qui peuvent dépenser 2 500 F CFA (près de 4 euros) pour une boîte de 250 g de mélanges d’épices, 600 F CFA pour la farine de soja enrichie destinée à la bouillie pour enfants, 1 500 F CFA pour un litre de jus d’ananas, d’orange ou de raisins, et de 200 à 600 F CFA pour les caramels et autres chips.

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L’association a également édité un livre de cuisine en partenariat avec Gervais Kokou Gnékoézan, chef spécialisé dans la préparation des mets locaux. Il y revisite une cinquantaine de recettes de toutes les régions du pays. Beignets d’ananas à base de maïs, paille d’igname aux crudités, pâte de sorgho, de mil ou de maïs, sauce moringa… Des plats qu’il est possible de déguster au restaurant, ouvert tous les jours de 9 heures à 22 heures.

Musique et cinéma

Surtout fréquentée le samedi soir et les dimanches après-midi, la BoBaR organise également des concerts, un festival de cinéma, des ateliers cuisine et des marchés, durant lesquels les participants peuvent, à chaque fois, déguster des plats locaux. Si, à son ouverture, cet espace était précurseur, d’autres boutiques existent aujourd’hui avec une philosophie similaire.

La BoBar : boutique, bar, restaurant © Aïssatou Diallo pour JA

La BoBar : boutique, bar, restaurant © Aïssatou Diallo pour JA

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« Mais la réputation de la BoBaR fait que les producteurs gagnent davantage en visibilité », estime Eddie Ablah. L’association ne manque pas de projets. En partenariat avec les ministères de l’Agriculture et du Commerce, elle veut faire la promotion du pain au soja et au sorgho. Et elle ambitionne d’ouvrir d’autres établissements dans les cinq autres villes principales du pays.

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