L’agropole de Kara, expérience-pilote pour l’agriculture togolaise

La première des dix agropoles prévues par le Plan national de développement vient d’être lancée, entre Lomé et Ouagadougou. Objectif : relancer la filière agricole au Togo.

Forage hydraulique dans un champ à Djamde, aux abords de Kara, au Togo © Ekzouras123 / CC

Forage hydraulique dans un champ à Djamde, aux abords de Kara, au Togo © Ekzouras123 / CC

Fiacre Vidjingninou

Publié le 14 février 2020 Lecture : 2 minutes.

Une route de Lomé, au Togo (photo d’illustration). © Jacques Torregano pour JA
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Le Togo à la veille de la présidentielle

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Sommaire

La mise en place de pôles de croissance agricole est l’un des huit projets prioritaires du Plan national de développement (PND) d’ici à 2022. Connus sous le nom d’agropoles, ceux-ci répondent à une stratégie d’« investissements massifs, simultanés et coordonnés » destinée à éradiquer la faim et la pauvreté rurale.

Dans le bassin de la Kara (Nord-Est), l’expérience-pilote livre ses premiers résultats. Sur le corridor vers le Burkina Faso, à mi-chemin entre Lomé et Ouagadougou, l’agropole de Kara s’étend sur 165 000 hectares.

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Actuellement, environ 5 000 hectares de ce vaste domaine sont sécurisés et accueillent 200 coopératives autour de « chaînes de valeur » pour le maïs, le riz, le sésame, l’anacarde, le poulet et le poisson.

Écosystème

Ces produits ont été choisis en raison de « l’existence d’une demande importante, structurée, accessible et solvable », explique Essowè Batana, directeur général par intérim de l’Agence de promotion et de développement des agropoles au Togo (Aprodat). Le projet consiste à rassembler sur un site les acteurs d’une même filière – producteurs, industriels, négociants et distributeurs – pour construire un attelage destiné, selon Noël Bataka, ministre de l’Agriculture, à « mutualiser les équipements, développer la transformation locale, faciliter l’accès aux marchés et doper les rendements ».

Première des dix agropoles identifiées dans le cadre du PND, le projet de Kara a été lancé en février 2019 par le président, Faure Essozimna Gnassingbé, qui, à titre symbolique, a remis cinq tonnes de semences de sésame aux organisations de producteurs du site, inaugurant ainsi le processus d’identification, de structuration et de renforcement de ces acteurs.

Le site comprend un parc d’infrastructures agro-industrielles, des bureaux et même des hébergements. Il est en lien avec un tissu de prestataires fournissant l’accès aux matières premières, à divers intrants, à des emballages ainsi qu’à des services financiers, juridiques et fiscaux.

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Tout un écosystème entre exploitants familiaux et investisseurs privés censé créer une communauté d’intérêts et de destin pour le développement des filières. Le Togo attend beaucoup de ce premier agropole : au moins 25 000 emplois, deux points de croissance du PIB agricole (7 % en 2018) et un déficit de la balance agricole ramené à 38 % (contre 44 % actuellement) à l’horizon 2022.

La voie du nord

Chantier du grand contournement de Lomé, dirigé par une entreprise chinoise. (archives) © Jacques Torregano pour JA

Chantier du grand contournement de Lomé, dirigé par une entreprise chinoise. (archives) © Jacques Torregano pour JA

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Sur le littoral, le large ruban asphalté du corridor est-ouest (RN2), entre Lomé et la frontière béninoise, est aujourd’hui entièrement réhabilité. Le chantier routier prioritaire porte désormais sur les travaux de dédoublement de la RN1, entre les capitales togolaises et burkinabè, distantes d’environ 950 km. Cet axe stratégique traverse tout le Togo, jusqu’à Cinkansé, dans le Nord, situé à la frontière avec le Burkina Faso et le Ghana.

Sous l’égide du ministère des Finances, des discussions sont en cours pour mobiliser les financements et enclencher in fine les travaux. Ce vaste chantier coûtera environ 800 millions de dollars. Une somme que le ministre Sani Yaya espère obtenir sous forme de crédit concessionnel auprès du consortium de bailleurs, dont font partie Afreximbank et Eximbank of China.

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