Sodabi arrangé : du Bénin au Togo, l’eau-de-vie de vin de palme revisitée

Que ce soit au Bénin ou au Togo, nombreuses sont les marques africaines qui entendent donner ses lettres de noblesse à l’eau-de-vie de vin de palme.

Le Sodabi Caliendi 
est vendu 10	000 F CFA la bouteille. © EMERSON LAWSON/caliendi

Le Sodabi Caliendi est vendu 10 000 F CFA la bouteille. © EMERSON LAWSON/caliendi

KATIA TOURE_perso

Publié le 28 février 2020 Lecture : 2 minutes.

Au même titre que le koutoukou en Côte d’Ivoire, l’ogogoro au Nigeria ou l’akpeteshie au Ghana, le sodabi est une eau-de-vie obtenue à partir de sève de palmier distillée. En 2013, deux Américains se lançaient, au Bénin, dans l’aventure du sodabi, avec leur marque, Tambour, dans le but d’en faire une liqueur haut de gamme incontournable dans les bars à cocktails, tant en Afrique qu’à l’échelle mondiale. Comment ? En ajoutant à la recette traditionnelle pas moins de quatorze ingrédients, comme l’hibiscus ou le miel. Un procédé qui leur a valu une médaille d’argent lors de la San Francisco World Spirits Competition de 2015.

Mais les enseignes africaines sont nombreuses à revisiter cette boisson. Dès 2009, Nedo Homawoo, le fondateur de NeHo Likors, au Togo, proposait un mélange de sodabi et de rhum arrangé aromatisé à la cannelle, à l’ananas ou au gingembre. Depuis les années 1990, une société commercialise sous la marque Axuevi du sodabi qui sert à confectionner des boissons médicamenteuses !

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Chez King of Soto, créé par Mabel Adekambi, le sodabi, distillé sans additifs chimiques, est agrémenté de fruits et d’épices (ananas, orange, mangue, papaye, etc.). Prix : 1 000 F CFA pour la petite bouteille et 3 500 pour la grande. Si cette dernière entreprise travaille avec les producteurs des villes béninoises d’Avankrou, d’Allada ou de Zè (celle-ci fournissant également Tambour), c’est dans la ferme familiale, située à proximité de la Kpalimé (Togo), que Lino Koffi Chauzi et sa mère se procurent la sève de palmier pour leur marque, Caliendi.

Fort en bouche

C’est également là que se trouve leur raffinerie. Le jeune producteur explique : « Nous proposons trois types de sodabi : le classique, très parfumé, mielleux, grâce aux dattes qui ont macéré longtemps ; un autre plus brut et plus fort en bouche, un brin amer, car agrémenté d’écorces de moringa ; et, enfin, un sodabi au lait de coco très onctueux. » Sans parler du sodabi à l’arachide, élaboré ponctuellement. La bouteille, décorée d’un masque, est vendue 10 000 F CFA.

Nous nous donnons deux à trois mois afin d’atteindre nos objectifs sur le marché togolais

Caliendi travaille d’ailleurs avec une société chinoise de fabrication de bouteilles. « Ma mère a su proposer un sodabi modernisé et agréable en bouche, poursuit Lino Koffi Chauzi. Pour l’instant, nous nous donnons deux à trois mois afin d’atteindre nos objectifs sur le marché togolais, avant de nous tourner vers les pays voisins et d’organiser de la vente en ligne depuis la France. » D’autres enseignes n’hésitent pas à faire plus original. Au Bénin, Déhan Sodabi vend des liqueurs au basilic ou au curcuma ! Et au Togo, Ayawa’s offre, elle, un sodabi d’un autre genre, puisqu’il s’agit d’une liqueur de maïs dans laquelle sont macérées des feuilles d’hibiscus ou de la fève de cacao. Au total, 250 ml, 18° d’alcool et 4 000 F CFA l’unité.

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