Le Bénin, graine de champion du coton

En quatre ans, le pays a doublé sa production de coton et supplanté tous ses concurrents ouest-africains. Avec notamment de meilleurs rendements et plus de revenus pour les producteurs et pour l’État.

Attade Gantoli, un fermier qui cultive du coton biologique au Bénin © Andrew Esiebo/PANOS-REA

Attade Gantoli, un fermier qui cultive du coton biologique au Bénin © Andrew Esiebo/PANOS-REA

Fiacre Vidjingninou

Publié le 28 février 2020 Lecture : 2 minutes.

Patrice Talon et Louis Vlavonou, le président de l’Assemblée, devant le siège de l’institution, à Porto-Novo, le 27 décembre 2019. © PR Bénin
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Bénin : un test et des promesses

Alors que les réformes structurelles ont porté leurs fruits sur le plan économique, les prochaines élections locales sont l’occasion d’évaluer, à un an de la présidentielle, la refonte totale du système politique engagée en 2019 par Patrice Talon.

Sommaire

Après avoir plafonné pendant des années au-dessous de 350 000 tonnes (t), la production de coton du Bénin a redécollé, grâce aux réformes engagées par Patrice Talon, ancien magnat de la filière, dès son accession à la présidence.

En quatre ans, le pays s’est hissé au rang de premier producteur ouest-africain de coton-graine, avec une récolte record de 678 000 t à l’issue de la campagne 2018-2019, en hausse de plus de 123 % par rapport à 2015-2016. L’Association interprofessionnelle du coton (AIC) table sur une production de coton-graine de 850 000 t pour la campagne en cours et compte tenir le cap pour qu’elle atteigne 1 million de tonnes en 2022.

Récolte cotonnière record pour le Bénin © JA

Récolte cotonnière record pour le Bénin © JA

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Aucune subvention

L’une des premières actions engagées en 2016 par le nouvel exécutif pour relancer la filière a été de rétablir dans ses fonctions l’AIC – instance faîtière réunissant producteurs, égreneurs et distributeurs d’intrants –, qui avait été supprimée en avril 2012 au profit du ministère de l’Agriculture. Le secteur privé a donc repris en main la gestion de la filière et est parvenu, pour les trois dernières campagnes, à mettre à la disposition des producteurs, dans les temps et en quantité suffisante, des intrants et des semences de qualité.

« Le prix des intrants n’a pas augmenté depuis 2016 », ajoute Mathieu Adjovi, le président de l’AIC, qui souligne par ailleurs que les rendements à l’hectare (ha) se sont améliorés, pour passer de 900 kg/ha en 2015 à 1,12 t/ha actuellement. Par ailleurs, afin d’assurer le transport du coton, ainsi que des autres productions agricoles, et de faciliter les échanges commerciaux, plus de 120 km de routes ont été aménagées et bitumées, et 13 000 km de pistes rurales ont été réhabilitées.

Depuis le début des réformes en 2016, la filière ne reçoit plus aucune subvention de l’État ; pourtant, les cotonculteurs gagnent mieux leur vie. En effet, le montant fixé pour le prix payé aux producteurs est au-dessus du prix moyen pratiqué par les autres pays de la sous-région : il est passé de 260 000 F CFA/t (396 euros/t) pour la campagne 2017-2018 à 265 000 F CFA/t (404 euros/t) pour la campagne 2018-2019 et celle en cours.

Selon les données du ministère des Finances, pour la campagne 2017-2018, 92 milliards de F CFA ont été versés aux producteurs (soit « environ 4 millions d’individus impactés »), et les transformateurs ont touché plus de 44 milliards de F CFA. Le Trésor public a, quant à lui, engrangé des recettes directes de l’ordre de 11 milliards de F CFA en 2019, dont 5,7 milliards à travers le prélèvement d’une taxe de 10 F CFA/kg au cordon douanier et 5,3 milliards sous forme de patentes et de diverses taxes.

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