Une rétrospective consacrée au plasticien sud-africain William Kentridge à Lille
Figure majeure de la scène contemporaine, le Sud-Africain propose une œuvre protéiforme aux profondes implications humanistes. Une grande rétrospective lui est consacrée à Lille, tandis qu’il continue de travailler avec d’autres créateurs dans ses ateliers de Johannesburg. Rencontre.
C’est le plus grand artiste africain vivant. Et si vous doutez de cette affirmation péremptoire, rendez-vous sans attendre au Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Lille Métropole (LaM) pour visiter la grande rétrospective qui lui est consacrée, « Un poème qui n’est pas le nôtre », jusqu’au 5 juillet. Pour la première fois en France, le travail du Sud-Africain bénéficie d’une exposition majeure, et il faut en profiter pour s’immerger pleinement dans cette œuvre riche, protéiforme et envoûtante.
En 1956, l’avocat Sydney Kentridge quittait régulièrement la maison familiale pour assurer la défense d’un certain Nelson Mandela, arrêté avec 155 membres influents du Congrès du peuple. Né le 28 avril 1955 à Johannesburg, son fils William avait alors 1 an. Le « procès de la trahison » durerait jusqu’en 1961.
« Au fond de notre jardin, il y avait un groupe de sapins, et sous notre véranda nous avions une table en mosaïque. Nous avions l’habitude d’en évoquer les carreaux. Alors pour moi, pendant toutes ces années, mon père est parti tous les jours vers les “arbres et carreaux”. Quand ma femme a vu que je fabriquais des arbres à partir de différentes feuilles de papier qui vont ensemble, comme des carreaux, elle m’a dit : “Oh, mon Dieu ! Tu peins encore le procès de la trahison” », raconte l’artiste dans Why Should I Hesitate: Putting Drawings to Work.
Fil rouge
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