L’opposition béninoise, du maximalisme anti-Talon au pragmatisme électoraliste
Après avoir fait cause commune contre le régime de Patrice Talon au sein de la « Résistance », les partis d’opposition, tous exclus des législatives d’avril 2019, sont à présent engagés dans des calculs stratégiques en prévision des élections communales du 17 mai. À la radicalité affichée par certains répond le pragmatisme plus ou moins assumé par d’autres.
Alors que les réformes structurelles ont porté leurs fruits sur le plan économique, les prochaines élections locales sont l’occasion d’évaluer, à un an de la présidentielle, la refonte totale du système politique engagée en 2019 par Patrice Talon.
Installés sur la terrasse de la résidence d’Alassane Soumanou, ancien ministre de l’Enseignement de Boni Yayi, une partie des membres du bureau politique des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) sont à pied d’oeuvre.
Choix des candidats, organisation des sections locales, collecte des pièces administratives nécessaires… Téléphone à l’oreille et carnet en main, à la fin de janvier, le secrétaire national exécutif du parti, Paul Hounkpè, son trésorier, Aziz Yarou Brisso, ou encore le secrétaire national à la jeunesse, El-Farouk Soumanou, s’affairent à poser les bases des listes FCBE pour les communales. Une scène qui aurait semblé impossible il y a seulement quelques semaines.
Crise interne
Privé de participation aux législatives pour n’avoir pas rempli les conditions requises par les autorités électorales et alors que son président d’honneur, Thomas Boni Yayi, a été assigné à résidence pendant des semaines, puis en exil, le parti s’est en effet déchiré, subissant une crise interne d’une virulence inédite.