Le port de Cotonou entre atouts et aléas

Gestion efficace, investissements ciblés, mais aussi trafic en baisse en lien avec la fermeture de la frontière terrestre nigériane, le Port autonome de Cotonou, sous gestion belge depuis 2018 doit faire face à des défis conjoncturels parfois contraires.

L’activité du port de Cotonou participe à 80 % aux recettes de l’État. © Jacques Torregano pour JA

L’activité du port de Cotonou participe à 80 % aux recettes de l’État. © Jacques Torregano pour JA

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 25 février 2020 Lecture : 2 minutes.

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Audits, formation, dématérialisation des procédures, management belge… Depuis que sa gestion a été confiée, en 2018, au belge Port of Antwerp International (PAI), le Port autonome de Cotonou (PAC) fait l’objet d’un plan d’investissement de 350 milliards de F CFA (457 millions d’euros) et est soumis par le gouvernement béninois à une politique de résultats destinée à améliorer rapidement l’efficacité de sa gestion, de ses prestations et de sa rentabilité.

« Un contrat de délégation assez unique d’une activité régalienne », expliquait l’expert en questions maritimes Yann Alix à Jeune Afrique, en juillet 2018. Cotonou doit affronter désormais une épreuve imprévue : la baisse du trafic du port depuis la fermeture de la frontière terrestre nigériane, le 20 août 2019. Selon des chiffres que JA s’est procurés, le tonnage total s’est établi à 10,09 millions de tonnes en 2019, accusant une baisse de près de 2,5 % par rapport à 2018.

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Une conjoncture qui affaiblit le port

Alors que Cotonou affichait d’excellentes performances au premier semestre, frôlant les 6 millions de t (contre 5,5 t à la même période en 2018), les effets de la décision du président Buhari se sont fait particulièrement ressentir au dernier trimestre de 2019, avec un volume moyen de 550 000 t/mois (contre plus de 1 million t/mois entre avril et juin 2019). Seul le trafic roulier a augmenté, avec une hausse de 22 %. Une situation « conjoncturelle », explique-t-on du côté du port.

D’ailleurs, en janvier, le PAC a enregistré un volume record à l’export de 190 000 t, dû en partie à la hausse des exportations de balles et de graines de coton, et de noix de karité. Cotonou souhaite continuer à capter et à fidéliser le trafic du Niger et des autres pays de l’hinterland, et profiter de cette fenêtre pour mener les travaux du terminal 5, qui débuteront d’ici au mois de mai. Le port veut rentabiliser ses espaces d’entreposage en mettant en place des concessions. Ces domaines qui sont rentrés dans son patrimoine lui ont permis d’augmenter de manière importante son capital, de 16 milliards à 234 milliards de F CFA. Ce qui lui donne une capacité d’endettement et d’investissement élargie. Une zone logistique de 40 ha dans l’enceinte portuaire est à l’étude.

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