Guerre de succession pour prendre la tête de l’Assemblée nationale au Cameroun
L’hospitalisation en France de Cavaye Yéguié Djibril, l’actuel président de l’Assemblée nationale camerounaise, a déclenché une lutte pour son éventuelle succession au perchoir.
Le président de l’Assemblée Nationale du Cameroun, Cavaye Yéguié Djibril, en 2012. © Creative Common/ Wikimedia / Sergelowe
Publié le 24 février 2020 Lecture : 1 minute.
Victime d’une allergie médicamenteuse, le président de l’Assemblée nationale camerounaise, Cavaye Yéguié Djibril, a été évacué par avion médicalisé et est arrivé en France le 13 février. Il a été pris en charge à l’Hôpital d’instruction des armées Percy, à Clamart, près de Paris. Contre l’avis des médecins, les proches de ce parlementaire de 80 ans, qui a été réélu lors des législatives du 9 février, souhaitent qu’il rentre au Cameroun avant le 10 mars – date de l’élection du prochain président de la chambre, à laquelle il devait être candidat.
Qui pourrait le remplacer s’il ne rentrait pas à temps ? Théophile Baoro, vice-président de l’Assemblée, et Hersesse Zondol, qui dirige la Commission des lois, se positionnent. Tous deux sont, comme l’actuel titulaire du poste, originaires du Nord. Reste que, compte tenu de la crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Paul Biya pourrait vouloir mettre en avant l’anglophone Emilia Monjowa Lifaka.
Géopolitique locale
Mais, à Yaoundé, tout est affaire de géopolitique locale. Si une anglophone venait à présider l’Assemblée, un autre anglophone ne pourrait conserver la primature, et Joseph Dion Ngute devrait laisser la place à un Nordiste. Dans cette hypothèse, deux ministres sont pressentis : Ibrahim Talba Malla (Marchés publics) et Alamine Ousmane Mey (Économie).
Pour compliquer le tout, la succession de Marcel Niat Njifenji à la tête du Sénat est elle aussi ouverte. Âgé de 85 ans, ce dernier est rentré au pays au début de février après plus de deux mois d’hospitalisation en Suisse. Mais ses médecins lui ont prescrit un repos de longue durée. Au cas où il devrait être remplacé, Ibrahim Mbombo Njoya et François Xavier Ngoubeyou se tiennent prêts. Ces deux sénateurs issus, comme Niat Njifenji, de l’Ouest auraient leurs chances si les clés de l’Assemblée nationale devaient être confiées à un Nordiste : une règle non écrite veut que les deux chambres du Parlement ne soient pas « aux mains » de personnalités issues de la même région.
