Dans le nord du Cameroun, une résurgence d’attaques de Boko Haram dans l’indifférence

L’attention des autorités et de la communauté internationale s’est déplacée vers les zones anglophones. Pourtant, dans l’Extrême-Nord, les attaques attribuées à Boko Haram ont repris de plus belle.

Akhda au centre, et sa famille. © Franck Foute pour JA

Akhda au centre, et sa famille. © Franck Foute pour JA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 18 mars 2020 Lecture : 6 minutes.

Dès le lever du jour, Akhada se met à la tâche. Recroquevillé sur une petite chaise, il trie depuis deux semaines les grains de mil du sac placé tout près de lui. Un à un, il élimine ceux qui sont calcinés. C’est tout ce qu’il a pu sauver de sa dernière récolte depuis qu’un incendie a ravagé sa maison, le 13 février.

Ce jour-là, des membres du groupe jihadiste Boko Haram ont fait irruption dans son village de Kilda, une bourgade située non loin de Koza, dans la région de ­l’Extrême-Nord. Maisons, récoltes et cheptel ont subi la furie des flammes.

Des villageois ont été assassinés. « Ils ont tué mon cousin sous mes yeux, raconte-t-il. Il n’était que de passage au village pour rendre visite à la famille. » Avec ses deux femmes et ses deux enfants, il a trouvé refuge à Ldamtsai, dans la périphérie de Mokolo, le chef-lieu du département du Mayo-Tsanaga. Ils y occupent une pièce de 9 m2.

Recrudescence des violences

Ces derniers mois, des centaines de familles vivant dans les villages situés non loin de la frontière avec le Nigeria ont dû fuir leurs maisons en raison de la recrudescence des violences imputées à Boko Haram. Hidoua, Gochi, Mandaka, Tourou, Kolofata… La liste des localités attaquées depuis décembre 2019 ne cesse de s’allonger. Chaque fois ou presque, des incendies, des pillages, des kidnappings et des assassinats ont été signalés.

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