Maroc : Michael Zaoui, le banquier star de Mohammed VI

Après avoir fait les beaux jours de la banque Morgan Stanley et accompagné des deals XXL, le marocain Michael Zaoui a été chargé par le monarque d’élaborer, avec d’autres personnalités triées sur le volet, le futur modèle de développement du royaume. Récit d’une ascension fulgurante, de Fès à New York.

Le banquier d’affaires Michael Zaoui est considéré par ses pairs comme l’un des meilleurs de sa génération. © Julian Benjamin

Le banquier d’affaires Michael Zaoui est considéré par ses pairs comme l’un des meilleurs de sa génération. © Julian Benjamin

Publié le 2 juin 2020 Lecture : 5 minutes.

Il devait parcourir le Maroc comme on ausculte un patient pour en déceler les forces et les faiblesses, mais la pandémie de Covid-19 est passée par là. Rabat a fermé ses frontières le 15 mars, et c’est depuis New York, où il est confiné, que Michael Zaoui a exposé au cours des dernières semaines sa vision de la crise.

Le 6 mai, en direct sur Facebook, installé à un bureau et tournant le dos à une lithographie de Georges Dayez, Orchestre de chambre, qui rappelle sa passion pour la musique classique, il a enjoint au gouvernement marocain de ne pas jouer la partition de l’austérité et de « mobiliser tous les moyens en sa possession » pour encourager l’épargne et inciter les grandes entreprises à se diversifier.

Annoncée par le cabinet royal en décembre 2019, la nomination de Michael Zaoui comme membre de la commission spéciale sur le modèle de développement en a surpris plus d’un. L’instance est chargée d’identifier les voies devant « permettre au Maroc d’accéder au rang de pays avancé » et doit remettre son rapport au roi Mohammed VI dès cet été.

Mémoire et business

Que vient y faire le natif de Fès, banquier d’affaires à Londres ? À entendre les membres de la commission, au nombre de trente-cinq, l’homme est « humble » et prend son rôle « avec sérieux ». Pour d’autres, il est « hors-sol », peu au fait du terrain. « Il est conscient d’être déconnecté de la réalité du pays, mais il fait des efforts pour s’en imprégner », rassure Karim Tazi, patron de l’enseigne d’ameublement Richbond.

Après avoir conseillé pendant trois décennies des PDG dans des deals XXL, voilà donc Zaoui, 63 ans, de retour au pays, qu’il avait quitté pour l’Europe à l’âge de 8 ans.

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