Développement : l’Europe veut réaffirmer son premier rang en Afrique
Premier partenaire économique de l’Afrique, l’Union européenne tente de mettre de la cohérence dans sa politique d’aide au développement sur le continent.
Contrairement aux idées reçues, l’UE reste bien le premier partenaire économique de l’Afrique. Le rythme n’est peut-être pas aussi soutenu qu’avec Pékin, mais Bruxelles fait toujours la course en tête. C’est justement pour accélérer la cadence et « inverser les narratifs », explique un fonctionnaire européen, que les deux dernières Commissions tentent d’accorder les nombreux instruments financiers à leur disposition pour mettre en musique la politique d’action extérieure communautaire.
57 % de l’UE, contre 10 % de la Chine
En 2018, l’UE a débloqué, tous mécanismes et tous pays confondus, plus de 74 milliards d’euros, soit 57 % du montant total investi dans la coopération, contre à peine 10 % pour la Chine. Et personne ne le sait.
Alors, pour apporter un peu de cohérence, comme demandé par le « comité des sages » en décembre 2019, et tisser « ce nouveau partenariat avec l’Afrique », la Commission a repris à son compte la proposition émise en juin 2018 de regrouper ses instruments financiers de coopération extérieure en un seul.
Si son principe était entériné lors des négociations en cours sur le budget communautaire 2021-2027, ce nouvel Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (Ndici) disposerait d’une enveloppe globale de 32 milliards d’euros pour l’Afrique subsaharienne, plus 22 milliards pour la politique de voisinage, qui concerne le nord du continent.
Bras de fer entre la BEI et la BERD
Cette possible réorganisation des fonds a déjà rallumé la vieille querelle institutionnelle entre la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) que certains rêvent d’éteindre avec la création d’une « super-banque européenne de développement », également suggérée par les sages.
L’arrivée d’un tel bras financier permettrait de renforcer le volet externe de l’ambitieux Plan européen d’investissement (PIE), adopté en 2017 par la Commission Juncker, qui, pour la première fois, place le secteur privé au rang des priorités.
Garantie communautaire
En plus de vouloir contribuer à l’amélioration du climat des affaires dans les pays partenaires, le PIE apporte la garantie communautaire aux projets soutenus par les agences de développement des différents pays membres, ainsi que par les institutions financières internationales. Doté d’un fonds de démarrage de 4,1 milliards d’euros dès cette année, il doit permettre de mobiliser jusqu’à 44 milliards d’euros.
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