L’économie burkinabè plie mais ne rompt pas

Malgré les attaques terroristes et les grèves qui l’ont contraint à des ajustements budgétaires, le pays est parvenu à maintenir une croissance soutenue, jusqu’à l’épidémie de Covid-19. Et s’emploie à franchir le cap sans trop de dégâts.

Mine d’or exploitée par le canadien Endeavour Mining, à Houndé. © Anne Mimault/REUTERS

Mine d’or exploitée par le canadien Endeavour Mining, à Houndé. © Anne Mimault/REUTERS

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 10 juin 2020 Lecture : 6 minutes.

Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré dans la salle d’audience du palais de Kosyam, à Ouagadougou. © Sia KAMBOU / AFP
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Le Burkina à l’heure de la mobilisation générale

S’il maintient un haut niveau de vigilance face à la pandémie, mais aussi contre le terrorisme, le pays tout entier se concentre désormais sur la relance de l’activité économique et la préparation de la présidentielle et des législatives du 22 novembre.

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C’est peu dire que la pandémie bouleverse l’économie du Burkina Faso, comme celle de ses voisins. Alors que la crise économique et sociale pointe, un retour sur la situation qui prévalait au début de mars s’impose. Malgré la dégradation du climat sécuritaire, le pays semblait alors assez résistant pour poursuivre sur sa lancée.

La croissance restait forte, autour de 5,9 %, grâce à une bonne campagne agricole. L’inflation était contenue à 2,9 %. Le déficit budgétaire revenait à 3 % du PIB, tandis que la dette plafonnait à 42,5 % à la fin de 2019.

Le FMI applaudissait « des performances satisfaisantes » et « des efforts louables » en matière de budget et de gestion. Le gouvernement avait notamment promis qu’il n’y aurait aucune augmentation de la masse salariale de la fonction publique, hormis celle destinée aux forces de sécurité, très sollicitées par la lutte contre le terrorisme.

Une économie résiliente aux chocs sécuritaires

L’année dernière, le Burkina Faso s’était déjà illustré comme étant l’un des pays du continent qui collectent le mieux les impôts : ils constituaient 19,3 % de son PIB en 2019 (18,8 % en 2018), ce qui le classe dans le peloton de tête derrière les Seychelles, la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Maroc.

En matière de dette, l’agence Standard and Poor’s (S&P) indiquait à la fin de l’année dernière que « les notes du pays étaient soutenues par [ses] prévisions d’une activité économique vigoureuse dans les années à venir ». L’agence américaine s’attendait « à ce que les investissements publics se poursuivent dans les infrastructures. Ceux-ci dynamisent l’activité du secteur privé en décongestionnant les principaux goulets d’étranglement, tels que l’approvisionnement en électricité, et en améliorant l’efficacité des circuits d’approvisionnement, en particulier dans les secteurs agricole et minier ».

Sur la base de son hypothèse d’un maintien de la stabilité politique intérieure, l’agence S&P estimait alors « que la croissance du PIB réel resterait résiliente aux chocs sécuritaires récents ».

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