Cameroun : le crépuscule des Fotso
Avec le décès du patriarche Victor Fotso, survenu à la fin de mars, s’achève le long déclin d’un empire familial jadis tout-puissant qui n’a pas fini de s’entre-déchirer.
C’est une lettre, publiée sur les réseaux sociaux, qui dit la douleur mais aussi l’amertume d’une fille qui pleure son père, Victor Fotso, décédé le 20 mars dernier à l’âge de 94 ans. « Papa, tu n’as pas eu la fin que tu méritais, écrit Christelle Nadia Fotso. Mourir dans un hôpital parisien en pleine pandémie du coronavirus, loin du Cameroun, de Bandjoun et des tiens, agonisant seul, mal entouré tel que tu l’étais depuis que l’âge t’avait rattrapé… »
Bien sûr, Christelle Nadia Fotso rend hommage au patriarche révéré et à l’oligarque admiré, qui bâtit un empire industriel et financier classé, jusqu’à son déclin, parmi les plus grandes fortunes d’Afrique subsaharienne. Mais elle ne peut cacher son ressentiment à l’égard de ce père absent, polygame, fondateur d’une famille comptant une centaine d’enfants. À l’égard aussi de ceux qui ont accompagné ses dernières années, à Bandjoun – fief des Fotso où il passait le plus clair de son temps – et en France. Directement visés : sa demi-sœur Laure et le mari de cette dernière, l’ancien footballeur Geremi Njitap.
Tragédie grecque
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