RDC : quel rôle joue vraiment Marthe Tshisekedi, la mère du chef de l’État ?
Elle a fait face à l’adversité aux côtés de son défunt mari, Étienne, éternel opposant. Aujourd’hui, « Maman Marthe » veille sur son président de fils, Félix.
Les doigts croisés, enfoncé dans le canapé, le regard fuyant l’objectif, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), et Augustin Kabuya, son secrétaire général, ont presque l’air intimidé. Ce 4 mai, ils ont rendez-vous rue Pétunias, dans le quartier de Limete, fief kinois de l’UDPS. Une commune où se situe aussi la résidence de l’influente « Maman nationale » – le surnom dont les militants affublent Marthe Tshisekedi. Confortablement installée dans son fauteuil, la veuve d’Étienne Tshisekedi se prête au jeu de la photo.
Rien d’autre ne filtrera de ce rendez-vous, dont le timing est loin d’être anodin. La direction de l’UDPS est confrontée à la fronde de certains de ses cadres, qui contestent la légitimité de Jean-Marc Kabund-a-Kabund, et le soutien de « Maman Marthe » serait un atout non négligeable. Pourrait-elle mener une médiation ? « Elle milite pour l’unité du parti et reçoit ceux qui demandent à la voir », assure Peter Kazadi, l’un des frondeurs. « Même si elle n’exerce pas de fonction officielle, elle a la légitimité politique pour intervenir », ajoute un cadre de l’UDPS.
Ces derniers mois, Limete est devenu un point de passage stratégique pour qui souhaite prétendre à un poste à responsabilités. « Si Marthe Tshisekedi ne vous a pas à la bonne, elle peut s’arranger pour vous bloquer », affirme un ancien proche collaborateur de son mari. « Elle peut transmettre des dossiers au président, mais n’a pas de droit de regard sur les nominations », tempère Peter Kazadi, qui juge excessive l’influence prêtée à Marthe Tshisekedi.
Un rôle discret mais central
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