Julie Owono : « Comment guérir de l’infodémie »

L’avocate camerounaise Julie Owono lutte contre les fake news au sein du tout nouveau conseil de surveillance de Facebook. Un travail crucial en ces temps de crises propices à la multiplication d’infox.

La Camerounaise Julie Owono, responsable Afrique de l’ONG Internet sans frontières, lutte contre les fausses informations sur les réseaux sociaux. Ici à Paris en 2016. © Alexandre Gouzou pour JA

La Camerounaise Julie Owono, responsable Afrique de l’ONG Internet sans frontières, lutte contre les fausses informations sur les réseaux sociaux. Ici à Paris en 2016. © Alexandre Gouzou pour JA

Clarisse

Publié le 7 juin 2020 Lecture : 3 minutes.

À la faveur de la crise du coronavirus, les fake news prolifèrent. Nommée le 6 mai au tout nouveau conseil de surveillance de Facebook, l’avocate camerounaise, par ailleurs chercheuse au Berkman Klein Center de l’université Harvard (États-Unis) et directrice de l’ONG Internet sans frontières, en analyse les raisons. Et propose des remèdes.

Jeune Afrique : On a le sentiment que la pandémie de Covid-19 s’est accompagnée d’une explosion des rumeurs et des fake news. Est-ce une réalité ?

Julie Owono : Absolument. Face à la déferlante d’infox sur les réseaux sociaux, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) évoque très justement une « infodémie ». Ce phénomène conduit aussi à s’interroger sur la manière dont cette crise a été gérée, et pas seulement dans les pays où l’information circule peu. Dans les démocraties, la communication gouvernementale a été parfois calamiteuse.

Or la rumeur se nourrit de l’incertitude et du flou. Et, les infox évoluant au gré de la pandémie, nous avons eu droit à tout : des publications spécialisées lues et interprétées par des non-spécialistes, des délires fantasmagoriques relatifs à l’origine du virus (qui se serait échappé ou aurait été créé dans un laboratoire pour décimer une partie de la population mondiale, en particulier les Noirs), la recherche de boucs émissaires (européens et asiatiques), l’existence supposée de barrières naturelles (climat et mélanine) qui protégeraient les Noirs du virus (il est apparu plus tardivement en Afrique), la multiplication des potions magiques et des remèdes de grands-mères…

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