Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune est officiellement entré en fonctions jeudi, après avoir prêté serment lors d’une cérémonie officielle à Alger.
L’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence de l’Algérie est une tentative du régime, pilotée par l’armée, « de se régénérer sans changer de formule », estime Mouloud Boumghar, professeur algérien de droit international et proche du Hirak. Entretien.
Dans leur réponse au mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis dix mois, certains services de sécurité se sont particulièrement inspirés de trois ouvrages politiques de référence.
Des milliers d’étudiants ont marché dans les rues d’Alger le 17 décembre, pour le 43e mardi de protestation consécutif. Quatre jours après l’élection d’Abdelmadjid Tebboune, ils ont dénoncé un scrutin « fraudé » et un président « imposé par l’armée », tout en refusant l’action violente. Reportage.
Le Conseil constitutionnel algérien a publié lundi soir les résultats définitifs de la présidentielle du 12 décembre, entérinant la victoire au premier tour d’Abdelmadjid Tebboune, ancien Premier ministre du président déchu Abdelaziz Bouteflika.
Les tenants du pouvoir auraient tort de s’imaginer qu’un nouveau président permettra de tourner la page du Hirak. Il offrira, au mieux, ce que l’économiste Adam Smith théorisait comme l’« aléa moral », soit « la maximisation de l’intérêt individuel sans prise en compte des conséquences défavorables sur l’utilité collective ».
Censée tourner la page Bouteflika pour ouvrir celle d’une « Algérie nouvelle », plusieurs analystes estiment que la présidentielle contestée de jeudi met à nu les « vieilles ficelles » d’un « système » déterminé à rester au pouvoir et qui ignore la mutation de la société algérienne.
Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République dans un contexte de contestation massive, lors d’un scrutin marqué par un taux d’abstention record de près de 60 %. Un déficit de légitimité qu’il devra combler, tout en cherchant un consensus politique et en contenant l’influence de l’armée.
Le candidat Abdelmadjid Tebboune est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle avec 58,15 % des voix, a annoncé l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).
Plus de six Algériens sur dix ont boudé les urnes jeudi. Une abstention record lors de la présidentielle, fermement rejetée par le mouvement populaire de contestation ayant emporté en avril le président Abdelaziz Bouteflika.
Une dizaine de milliers de personnes manifestent jeudi à Alger contre l’élection en cours pour élire un successeur au président déchu Abdelaziz Bouteflika, emporté en avril par un mouvement populaire de contestation.
Si les bureaux se sont ouverts jeudi matin en Algérie, ils le sont depuis samedi à l’étranger, pour permettre aux ressortissants de la diaspora de voter. Un électorat plutôt favorable à Bouteflika jusqu’en 2014, avant de prendre ses distances avec le régime et de contester aujourd’hui la tenue de l’élection, analyse l’historien Pierre Vermeren.
Le dernier album de l’Algérienne Souad Massi délivre un chaabi-folk aux accents arabo-andalou et aux textes moins anodins qu’il n’y paraît à la première écoute.
Depuis le début du mouvement le 22 février, les caricaturistes algériens accompagnent la contestation qui secoue leur pays, renouvelant une tradition de la satire déjà bien ancrée. Alors que les électeurs votent ce jeudi pour un scrutin présidentiel souhaité notamment par l’armée, ce regain d’activisme ne va pas sans risques.
Les indicateurs sont au rouge pour l’économie algérienne, dépendante du pétrole et du gaz, qui s’ouvre à l’étranger sans l’assumer vraiment, comme en attestent les programmes des candidats de cette élection présidentielle qui se déroule en plein mouvement de contestation populaire.
Alors que 24 millions d’électeurs algériens sont appelés aux urnes ce jeudi pour donner un successeur au président Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril dernier, le pays est plus divisé que jamais entre ceux qui estiment que le scrutin est la seule porte de sortie, et ceux qui le contestent et le considèrent illégitime.
Le scrutin devant élire le successeur du président déchu Abdelaziz Bouteflika en Algérie, massivement rejeté par le mouvement populaire de contestation du régime qui agite le pays, s’est ouvert officiellement jeudi matin.
Ex-ministre du Tourisme, cet outsider de la présidentielle du 12 décembre a mené campagne en s’autoproclamant candidat du Hirak, islamiste et anti-français, multipliant les actions et formules chocs. Au risque de s’attirer les moqueries des réseaux sociaux.
L’ex-ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb est le haut responsable qui a été condamné à la plus lourde peine, vingt ans de prison, dans le procès anti-corruption inédit dont le verdict a été prononcé mardi 10 décembre. Pour quelles raisons a-t-il été plus sévèrement puni que d’autres, comme les ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ?
Les deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été condamnés respectivement à 15 et 12 ans de prison ferme, a annoncé mardi matin le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger. Les autres ministres et hommes d’affaires inculpés ont également écopé de lourdes peines.
La campagne électorale s’est achevée dimanche pour les cinq candidats à la présidentielle. À la veille du premier tour du scrutin, Jeune Afrique vous résume ce qu’il faut savoir sur l’ex-député FLN Abdelaziz Belaïd, le seul à n’avoir pas occupé de fonction ministérielle sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika.
Sa candidature à la présidentielle du 12 décembre n’est pas la plus médiatisée, mais l’ancien ministre de la Culture voit sa cote grimper. Il nous détaille son projet pour sortir le pays de l’ornière. Entretien exclusif.
En marge du forum Med Dialogues 2019, qui avait lieu à Rome du 6 au 7 décembre, le ministre algérien des Affaires étrangères s’est employé à défendre le processus électoral en cours. Et a vertement critiqué la résolution du Parlement européen sur les « détenus d’opinion ».
Plusieurs rassemblements de protestation ont eu lieu en France, aux abords des consulats algériens, où des bureaux de vote sont ouverts jusqu’au 12 décembre pour le premier tour de l’élection présidentielle.
La justice algérienne a demandé samedi à entendre Saïd Bouteflika, le frère du président déchu, au troisième jour d’un procès pour corruption d’anciens hauts responsables politiques et hommes d’affaires algériens. Celui-ci a finalement préféré garder le silence.
Deux jours avant la fin de la campagne et six jours avant l’élection présidentielle du 12 décembre, les cinq candidats au scrutin ont participé à un débat télévisé inédit, alors même que d’importantes manifestations traversaient les grandes villes du pays.
Les deux jours d’ouverture du premier grand procès de la corruption des années Bouteflika, faisant comparaître devant le tribunal d’Alger pas moins de deux ex-Premiers ministres, ministres et autre hommes d’affaires, ont mis en lumière les jeux de pouvoir sous le règne de l’ancien raïs, malgré quelques absences notables.