Les rapports quotidiens faisant état de cadavres jetés dans les rues et la rhétorique dangereuse employée par le gouvernement qui évoque les images de précédents massacres commis au Burundi ont attiré l’attention du monde sur la menace très réelle de violences collectives dans le pays.
Le ministère burundais de l’Intérieur a interdit provisoirement lundi 23 novembre les activités des principales organisations de la société civile burundaise. Mais dans les faits, ces organismes, dont les dirigeants sont en exil, sont déjà poursuivis pour insurrection.
Burkina Faso, Burundi, Congo-Brazzaville, Rwanda, bientôt la RDC… Dans plusieurs pays du continent, des chefs d’État africains tentent de s’assurer une plus grande longévité au pouvoir en modifiant la Constitution de leur pays. Jusqu’à quelle année peuvent-ils désormais (théoriquement) se maintenir ? Réponse.
Depuis qu’il a brigué un troisième mandat, le président est confronté à une opposition de plus en plus résolue, y compris au sein de son propre parti. Et semble prêt à faire courir tous les risques à son pays.
Scènes de guérilla urbaine à Bujumbura : selon Médecins sans frontières (MSF), plusieurs explosions à la grenade ont eu lieu lundi 16 novembre dans la capitale burundaise. L’organisation a affirmé avoir traité pas moins de 60 blessés, a-t-on appris mercredi.
Au moins sept personnes ont été tuées et plusieurs blessées dans la nuit de dimanche à lundi à Bujumbura. Cette nouvelle flambée de violence meurtrière a eu lieu au cours d’affrontements entre insurgés et policiers, et lors d’une attaque contre un bar, ont indiqué une source policière et des témoins.
Alors que la Belgique a conseillé à ses ressortissants dont la présence n’est pas indispensable de quitter le Burundi, l’Union européenne a décidé ce vendredi d’évacuer le personnel non essentiel de sa délégation.
Les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unise ont adopté jeudi une résolution demandant fermement la reprise du dialogue interburundais. Mais sans assortir ce document de menaces de sanctions en cas de non application.
Les Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne ont appelé jeudi 12 novembre le gouvernement burundais et des représentants de l’opposition à se rencontrer d’urgence. Objectif : enrayer les violences et trouver une solution politique à la crise.
L’ONU étudie la possibilité d’envoyer des Casques bleus au Burundi depuis la RDC voisine, si les violences s’amplifiaient et devenaient incontrôlables.
Le Conseil de sécurité de l’ONU discute depuis lundi d’un texte qui proposerait de sanctionner les auteurs des violences au Burundi ou ceux qui empêchent tout dialogue entre le gouvernement et l’opposition.
Les forces de l’ordre burundaises a poursuivi dimanche leur opération de désarmement dans des quartiers acquis à l’opposition de Bujumbura, où neuf personnes ont été tuées dans la nuit. Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir pour évoquer l’escalade des tensions dans ce pays.
Le président rwandais Paul Kagamé s’est inquiété de la situation au Burundi voisin, englué depuis six mois dans une grave crise politique, accusant ses dirigeants de « massacrer » du « matin au soir » leur population, dans un discours prononcé vendredi dont l’AFP a eu connaissance dimanche.
Le corps de Welli Nzitonda, fils de Pierre-Claver Mbonimpa, le plus célèbre défenseur des droits de l’Homme au Burundi, a été retrouvé vendredi dans un quartier de Bujumbura. Il avait été arrêté quelques heures plus tôt par la police.
À Bujumbura soumise aux affrontements quasi quotidiens entre opposants et forces de l’ordre, les discours menaçants prononcés par des responsables du régime de Pierre Nkurunziza se multiplient. Certains emploient même une rhétorique rappelant les heures sombres du Rwanda voisin.
Face à la dégradation de la situation au Burundi et la multiplication des propos incendiaires par le camp du président burundais, les inquiétudes se multiplient. Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira lundi 9 novembre à la demande du ministère des Affaires étrangères français.
Washington a fait part de son inquiétude concernant l’escalade des violences au Burundi. En cause : l’ultimatum lancé par Pierre Nkurunziza aux insurgés, leur demandant de rendre les armes d’ici samedi. Mais aussi la rhétorique utilisée, ressemblant dangereusement, selon les États-Unis, à celle utilisée lors du génocide rwandais.
Dans un discours à la nation diffusé lundi sur les ondes publiques, le président burundais, Pierre Nkurunziza, a promis aux insurgés qui s’opposent à son troisième mandat controversé de déposer les armes d’ici cinq jours en échange de l’amnistie.
Médecins sans frontières (MSF) a rejeté dimanche « avec la plus grande fermeté » les accusations du porte-parole de la police burundaise, qui avait insinué la veille que l’ONG soutenait les insurgés opposés au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.
Le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, s’est rendu mercredi à Bujumbura dans le but de relancer le dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
Soutenant la position de l’Union africaine qui a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les violences au Burundi, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé mercredi les autorités burundaises à entamer des discussions avec toutes les parties prenantes à la crise. Une réaffirmation de « sa détermination à faire en sorte que les coupables aient à répondre de leurs actes »
Depuis lundi 26 octobre, la capitale Bujumbura est le théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des insurgés. Au moins trois personnes sont mortes et une quinzaine d’autres ont été blessées, a-t-on appris mardi.
Les Nations Unies tirent à nouveau la sonnette d’alarme. Le Haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété vendredi 23 octobre de la « rapide dégradation » de la situation au Burundi, rapportant qu’au moins 198 personnes y ont été tuées depuis fin avril. Parmi eux, 63 sont morts ces trois dernières semaines.
Les événement du 21 octobre 1993 provoquent une onde de choc au Burundi. L’assassinat du président Melchior Ndadaye, juste 100 jours après son investiture à la tête du pays, va conduire le petit pays de la région des Grands-Lacs vers 15 ans de guerre civile.
Violenté par les agents du Service national du renseignement (SNR), Esdras Ndikumana a décidé lundi de porter plainte contre X devant les instances judiciaires du Burundi. Près de trois mois après son agression, le correspondant de RFI et de l’AFP voudrait voir les responsables punis.
Sur son compte Twitter, le porte-parole de la police burundaise a indiqué mercredi qu’au moins dix personnes, dont un policier et un journaliste, ont été tuées la veille dans des violences dans un quartier contestataire de Bujumbura.
Au Burundi, les récents affrontements dans un quartier contestataire de Bujumbura font craindre le risque d’une nouvelle guerre civile, comme ce fut le cas après l’assassinat du président Melchior Ndadaye en 1993. Les armes prennent-elles le pas sur le dialogue ? Louis-Marie Nindorera, consultant spécialisé en justice transitionnelle, décrypte la situation pour Jeune Afrique.