Et pourtant, il avance… Si, vu d’ailleurs, le Cameroun ressemble souvent à un lion dompté et somnolent, ignoré des soubresauts de l’actualité et désespoir des politologues contraints de ressasser depuis un quart de siècle les mêmes analyses, le pays de Paul Biya et des 19 millions de Camerounais est aujourd’hui l’un des plus vivaces et des plus créatifs du continent.
Grâce à un prêt de 8 millions d’euros octroyé en février par la Belgique, le Port autonome de Douala va pouvoir entreprendre des travaux d’approfondissement de son chenal.
Le ministre de la Communication du Cameroun est soupçonné d’avoir détourné des fonds destinés à couvrir la visite du pape Benoît XVI dans le pays, du 17 au 20 mars derniers. Jean-Pierre Biyiti Bi Essam, qui nie toute intention malhonnête, est entendu depuis plusieurs jours par la police judiciaire.
La zone Cemac, si on la compare aux autres espaces politico-économiques de l’Afrique subsaharienne, est celle où le pouvoir conserve et se conserve le plus longtemps. Les six chefs d’État en exercice totalisent ensemble près d’un siècle et demi – 140 ans très exactement – aux affaires, avec de fortes disparités bien sûr, mais une même tendance rétive à l’alternance. Ce que la région y gagne en stabilité, elle le perd en renouvellement de ses élites, et les progrès réalisés sur la voie de la bonne gouvernance ne s’accompagnent pas assez de leur corollaire : l’avancée vers une démocratie libérale. Attention à l’effet cocotte-minute !
Le pape Benoît XVI a quitté lundi matin l’Angola, deuxième et dernière étape de sa tournée africaine. Il a dénoncé la corruption et appelé les dirigeants africains à se préoccuper du « bien commun ».