Quarante-huit heures après le « massacre » à la machette perpétré contre des civils peuls au nord de Bangui, des tirs à l’arme lourde ont été entendus jeudi matin dans la capitale centrafricaine. Une recrudescence des violences qui coïncide avec le vote annoncé au Conseil de sécurité de la résolution qui permettra une intervention militaire internationale en Centrafrique.
Le sommet qui, les 6 et 7 décembre, réunit à Paris les chefs d’État africains a pour thème la paix et la sécurité. L’occasion pour la France, qui a perdu de son influence, et ses interlocuteurs africains d’élaborer une nouvelle relation ?
Selon des diplomates en poste à New-York, le Conseil de sécurité est parvenu mardi soir à un consensus sur le projet français de résolution de la crise en Centrafrique. Le texte devrait être adopté jeudi à l’unanimité.
Les journalistes ne peuvent plus s’y rendre, mais quelques humanitaires bravent encore le danger. Peter Bouckaert, directeur de la section Urgences de Human Rights Watch, a raconté à Jeune Afrique son voyage dans le nord de la Centrafrique, là où l’État a cessé d’exister. Là où tout peut arriver.
Au Cameroun, à Douala, quelque 350 soldats français, une centaine de véhicules et des hélicoptères sont « en attente d’instructions » pour intervenir en Centrafrique. Sur place, à Bangui, le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye a affirmé, lundi, « compter » sur la France pour rétablir la sécurité dans son pays, appelant le Conseil de sécurité à placer cette intervention sous le « chapitre 7 » de la charte de l’ONU. Selon nos informations, le vote de cette résolution devrait intervenir ce jeudi.
Des sanctions devraient être prochainement prises à l’ONU contre certains membres de l’ex-Séléka. À charge, ensuite, aux forces militaires sur place de les faire appliquer.
Du chaos qui s’est installé en Centrafrique, Michel Djotodia et la coalition qui l’a porté au pouvoir en mars sont directement responsables. Une seule solution : les faire partir, et vite.
Quelque 500 militaires congolais ont quitté Brazzaville dimanche pour renforcer la force africaine déjà déployée à Bangui et aider à rétablir l’ordre en Centrafrique avec l’appui de la France, a constaté l’AFP à l’aéroport de Brazzaville.
« C’est quel groupe, ça ? » s’interroge un passant en voyant s’approcher dimanche dans un nuage de poussière ocre un convoi de pick-up chargés de soldats, le long du bouvevard menant à l’aéroport de capitale centrafricaine.
Un mini-sommet sur la Centrafique se tiendra le 7 décembre à Paris, après un vote à l’ONU sur le sujet et dans la foulée d’un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique, a annoncé samedi la présidence française.
L’effet d’annonce de Paris a joué à plein: avant même le début de l’intervention militaire française à Bangui, d’ex-rebelles plient bagages depuis quelques jours et désertent la capitale centrafricaine où ils terrorisaient la population depuis des mois.
François Hollande et plusieurs de ses homologues d’Afrique centrale se réuniront, le 7 décembre, à Paris, pour un mini-sommet sur la Centrafrique. Seront également présents Ban Ki-moon et Nkosazana Dlamini-Zuma. Les discussions auront lieu en marge du sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité.
En prévision de son imminente intervention en Centrafrique, l’armée française a commencé jeudi à acheminer hommes et matériels vers Bangui à partir des pays voisins. En attendant une prochaine résolution de l’ONU.
Avec l’envoi imminent d’environ 800 hommes supplémentaires, c’est près de 1 200 soldats français qui seront déployés en Centrafrique. Ils interviendront en soutien à la Misca, après l’adoption d’une résolution des Nations unies début décembre, pour mettre fin aux violations des droits de l’homme et rétablir l’ordre dans le pays. Les détails de ce que l’on sait, en cinq questions-réponses.
Kabila, Kagamé, Sassou Nguesso, Sirleaf, Boni Yayi… Ils sont douze chefs d’État confrontés au même choix : s’en tenir à la Constitution et ne pas briguer un nouveau mandat ou tenter de la réformer. Au premier rang d’entre eux, Blaise Compaoré, personnalité incontournable dans la région.
Pas de manifestations spectaculaires de joie, mais plutôt un immense soulagement. Mardi, à Bangui, les habitants ne cachaient pas leur satisfaction de voir les troupes françaises s’engager sous peu pour neutraliser les ex-rebelles qui terrorisent la population.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, a annoncé mardi sur Europe 1 le déploiement d' »un millier de soldats » français en Centrafrique.
Sur décision de Denis Sassou Nguesso, le général congolais Jean-Marie Michel Mokoko a été nommé fin novembre à la tête de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Le général de brigade camerounais Martin Tumenta Chomu a quant à lui été choisi pour commander les troupes.
Après le refus de Malabo d’appliquer l’accord de libre circulation, les ministres de l’Intérieur des pays de la communauté économique de l’Afrique centrale ont tenu une réunion de crise à Libreville.
Ces dernières années, Joseph Kony est devenu l’Africain le plus recherché du continent. Des ONG et des particuliers se bousculent sur le web pour collecter des sommes d’argent au nom de la traque du chef militaire de la LRA. Au risque de transformer le seigneur de guerre en fonds de commerce…
Les autorités françaises ont décidé d’inviter le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, au sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité qui se tiendra à Paris, les 6 et 7 décembre. Une invitation officielle lui a été transmise, jeudi.
Le président centrafricain de transition, Michel Djotodia, a annoncé le rétablissement prochain d’un couvre-feu à Bangui et l’intensification des patrouilles.
François Hollande a annoncé jeudi que la France allait « augmenter sensiblement » le nombre de ses soldats en Centrafrique. En attendant, une délégation diplomatique française entreprend à partir de ce vendredi une tournée africaine pour évoquer la situation sécuritaire dans le pays, jugée « extrêmement grave ».
Rien ne va plus à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. La Guinée équatoriale a décidé de ne pas appliquer l’accord de libre circulation des personnes et des biens signé en juin. Un mauvais coup pour l’intégration régionale.
Le président de la transition, Michel Djotodia, affirme négocier avec le chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony, recherché pour crimes contre l’humanité. Mais les États-Unis et l’ONU sont septiques sur la réalité de ces contacts. Explication.
Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a déclaré, jeudi sur la télévision publique France 2, que la Centrafrique se trouvait désormais « au bord du génocide ». Un cri d’alarme du chef de la diplomatie française qui demande d' »agir vite » pour arrêter les exactions en cours.
Le chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony, se trouverait en Centrafrique où les autorités de Bangui négocient avec lui pour qu’il sorte de la clandestinité, a indiqué mercredi un responsable de l’ONU.