Lundi 4 septembre, lors de la cérémonie d’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema, les cadres et anciens ministres du Parti démocratique gabonais ont répondu présent. Alors qu’ils assistaient au glas du règne de leur maison, l’heure est à l’expression des regrets.
Au Gabon, l’ex-candidat du consensus à la présidentielle se présente aujourd’hui comme « candidat élu ». Il revient pour Jeune Afrique sur ses premiers contacts avec le chef de la transition, Brice Oligui Nguema, et sur les dissensions qui divisent l’opposition.
Départs, alliances et coups de théâtre… De la désignation du candidat de consensus, Albert Ondo Ossa, aux tractations avec le chef de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, la plateforme Alternance 2023 s’est lentement délitée. Coulisses.
Publiée au journal officiel, la charte de la transition n’interdit pas au nouveau président de se présenter au terme de la transition dont la durée n’est pas connue.
Dans le sillage du coup d’État du 30 août dernier, le Gabon – désormais en terrain instable – attire l’attention vigilante des agences de notation. Fitch Ratings vient de mettre le pays sous « surveillance » accrue.
Interpellés le 5 septembre alors qu’ils se dirigeaient en voiture vers la Guinée équatoriale, les anciens candidats à la présidentielle Mike Jocktane et Therence Gnembou Moutsona sont toujours en détention. Depuis, la plateforme d’opposition Alternance 2023, à laquelle ils appartiennent, se débat dans ses désaccords.
Qui est le tombeur d’Ali Bongo Ondimba ? Après des années dans l’ombre de la famille du président déchu, le président de la transition est désormais en pleine lumière. Voici son portrait en vidéo.
L’ancien opposant à Ali Bongo Ondimba, Raymond Ndong Sima, a été nommé ce 7 septembre Premier ministre de la transition. Il avait déjà occupé ce poste en 2012 et 2013.
Alors qu’Ali Bongo Ondimba vient d’être renversé et pourrait partir en exil au Maroc, Jeune Afrique vous propose de redécouvrir ce que disait Omar Bongo Ondimba de sa relation avec le royaume chérifien.
Le président centrafricain a annoncé que le nouveau pouvoir gabonais avait accepté le principe de l’élaboration conjointe d’une feuille de route de la transition gabonaise. Mais aucun détail sur le calendrier ou sur le contenu du document n’a été donné.
La vérité sur ce cinquième domino africain à tomber entre les mains de nos valeureux « sauveurs » en treillis, c’est qu’il s’agit plus d’une révolution de palais que d’un coup d’État.
Ce 4 septembre lors de sa prestation de serment, le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a promis la libération des prisonniers d’opinion et l’accompagnement du retour des exilés politiques. Depuis, plusieurs personnalités ont retrouvé la liberté. Jeune Afrique fait le point.
Ce 5 septembre, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, est à Libreville. Nommé facilitateur de la CEEAC pour le Gabon, il a rencontré le général Oligui Nguema et Ali Bongo Ondimba.
Au Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema gouverne officiellement, depuis sa prestation de serment du lundi 4 septembre, en tant que président de la transition. Il mise sur une certaine proximité et un protocole moins hostile. Une stratégie réfléchie pour s’assurer les soutiens politiques et populaires.
Observée au lendemain du putsch, la dégringolade des titres gabonais – qui a entraîné la chute des valeurs du voisin camerounais – devrait prendre fin dans les prochains jours, selon les spécialistes. Sur le marché local, une relative sérénité est de mise, car le pays a honoré ses échéances de remboursement de la semaine.
Au Gabon, le président de la transition a prêté serment ce 4 septembre au palais présidentiel, devant un aréopage de militaires et de personnalités issues de l’ancienne majorité comme de l’opposition.
Le général Brice Oligui Nguema a promis des institutions respectueuses des droits humains, mais sans « précipitation », fermant ainsi la porte à l’opposition, qui l’exhorte à rendre le pouvoir aux civils.
Virulent pourfendeur du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, l’écrivain gabonais Janis Otsiemi a accueilli avec satisfaction la chute du régime. Il n’en est pas moins lucide : pour lui, il faudra forcer les militaires à rendre le pouvoir. Interview.
Contrairement à ce qui a été annoncé le 31 août, le président du CTRI ne prêtera pas serment devant la présidente de la Cour constitutionnelle, toujours en résidence surveillée.
Vendredi 1er septembre, les conseils de l’épouse du président déchu Ali Bongo Ondimba ont déposé plainte à Paris pour détention « arbitraire » de leur cliente franco-gabonaise.
L’opposant gabonais Albert Ondo Ossa l’affirme : Pascaline Bongo Ondimba serait la donneuse d’ordre du coup d’État ayant renversé son frère, Ali Bongo Ondimba. Un scénario que n’étaye aucune preuve pour le moment, mais qui s’appuie sur une réalité : chez les Bongo Ondimba, l’unité familiale n’était pas de mise.
Ancien attaché militaire à Rabat, formé à l’Académie royale militaire de Meknès, le tombeur d’Ali Bongo Ondimba et nouvel homme fort du Gabon a passé de nombreuses années au Maroc, où il a tissé des liens personnels forts.
Au lendemain de leur coup de force, les membres du comité de la transition ont reçu la Fédération des entreprises gabonaises. Une manière de rassurer les investisseurs et les sociétés.
Elle était la fille préférée de feu Omar Bongo Ondimba, lui était le successeur de son père à la tête du pays. Les deux aînés de la première famille du Gabon ne s’appréciaient que modérément, mais Libreville pensait qu’ils avaient enterré la hache de guerre. À tort ?
Plusieurs des proches et anciens collaborateurs d’Ali Bongo Ondimba ont été arrêtés le 30 août. Tous ou presque ont un point commun : une proximité avec le fils de l’ex-président, Noureddin Bongo-Valentin.
Le camp d’Albert Ondo Ossa avait annoncé la victoire de ce dernier avant même la proclamation des résultats de la présidentielle, contestés par avance. Depuis, le coup d’État et la chute d’Ali Bongo Ondimba ont rebattu les cartes. Et sans doute ravivé des ambitions.