Serrer la vis, interdire les manifestations et prévoir une transition longue, mais sans s’aliéner l’ensemble de la classe politique guinéenne ni la communauté internationale… Pour le chef de la junte, la voie est étroite. Le moindre faux pas pourrait lui coûter cher.
Le tribunal arbitral du Cirdi a tranché en faveur de Conakry dans le bras de fer autour du gisement de fer de Simandou. Une première étape dans la lutte contre la corruption dans le secteur minier, qui met un terme aux tentatives de dénouement à l’amiable de l’ancien président français Nicolas Sarkozy.
Dans le contexte de vérité et de justice dont les Guinéens ont tant besoin et qui vaut aujourd’hui à l’ex-chef de l’État Alpha Condé les lourdes accusations dont il fait l’objet, d’autres dossiers impliquant des membres de la junte doivent être mis sur la table.
Rentré d’Abu Dhabi le 8 avril sur ordre de Mamadi Doumbouya, l’ancien président est reparti se faire soigner à l’étranger. Direction cette fois la Turquie. Explications.
Le 17 mai, Jean-Claude Kassi Brou a vivement critiqué la durée de la transition. Il s’est attiré les foudres de membres de l’exécutif de Conakry, venus à la rescousse de Mamadi Doumbouya.
À l’occasion du séjour à Paris du président ivoirien, le chef d’État français a reçu son homologue à l’Élysée. Au centre des discussions : l’épineux dossier de Bamako.
L’interdiction des manifestations annoncée le 13 mai par le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD) a suscité une levée de boucliers à Conakry. Les partis entendent coordonner leur réponse lors d’une série de réunions imminente.
La junte au pouvoir en Guinée a annoncé l’interdiction des manifestations politiques de rue, deux jours après l’adoption par l’organe législatif qu’elle a mis en place d’une transition de trois ans avant le retour des civils au pouvoir.
Alors que la décision d’engager des poursuites contre l’ancien président fait grand bruit, les avocats du Front national pour la défense de la Constitution, à l’origine de la plainte contre l’ex-dirigeant, restent vigilants et vont s’assurer que des investigations seront effectivement ouvertes.
Hier encore ennemis, les deux partis politiques se sont affichés côte-à-côte ce mercredi 11 mai. Ils ont désormais un adversaire commun : Mamadi Doumbouya, qui veut se maintenir au pouvoir 39 mois.
Le procureur général près la Cour d’appel de Conakry engage des poursuites « immédiates » contre l’ex-chef d’État et plusieurs de ses anciens ministres. Une réaction à la plainte du Front national pour la défense de la constitution dénonçant des exactions et des crimes de sang.
S’exprimant en direct d’une école, le chef de la junte qui a renversé Alpha Condé a annoncé que la transition militaire pourrait durer plus de trois ans. Réussissant l’exploit d’unir contre lui des partis jadis irréconciliables.
Après une période tendue, le chef du gouvernement a finalement conservé la confiance de Mamadi Doumbouya. Il s’appuie sur une discrète mais solide équipe pour l’épauler au quotidien au palais de la Colombe.
Le gouvernement mis en place par la junte militaire du colonel Mamadi Doumbouya a conclu, le 29 avril, un forum politique contesté, en annonçant avoir reçu des « propositions » pour un calendrier pour restituer le pouvoir à des civils élus.
Dans un ouvrage paru récemment, le diplomate algérien, qui joua les facilitateurs dans le dialogue inter-guinéen en 2013, revient sur la crise politique qui précéda, cette année-là, les élections législatives. Et sur les difficultés qu’il eut à convaincre le chef de l’État de lâcher du lest.
Au Burkina comme en Guinée, et comme cela avait auparavant été le cas au Mali, les ultimatums fixés par la Cedeao ont expiré sans que les militaires au pouvoir n’infléchissent leurs positions. Assimi Goïta, Mamadi Doumbouya et Paul-Henri Sandaogo Damiba… Portraits croisés de putschistes décomplexés.
Vendredi 22 avril au soir, la junte a annoncé avoir redonné sa liberté à l’ancien président, détenu puis en résidence surveillée depuis sa chute en septembre dernier. Si Alpha Condé a bien reçu des visiteurs, il semble encore être sous haute surveillance.
Soupçonné de détournements, l’ancien Premier ministre a été placé sous mandat de dépôt avec trois autres ex-ministres d’Alpha Condé. Ses avocats peaufinent leur stratégie de défense en multipliant les recours.
Le gouvernement mis en place par la junte en Guinée lie le « retour à l’ordre constitutionnel » et la tenue d’élections à un recensement général de la population, entre autres préalables critiqués par des opposants qui l’accusent de jouer la montre.
Suspendu le 29 mars pour « faute disciplinaire », à la suite de son différend avec Balla Samoura, membre influent de la junte au pouvoir, le magistrat a depuis repris du service. Jeune Afrique lève le voile sur cet électron libre.
L’ACTU VUE PAR. Chaque samedi, Jeune Afrique invite une personnalité à décrypter les sujets d’actualité. Ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, le diplomate algérien jette un regard sans complaisance sur les transitions militaires de la région.
Soigné à Abu Dhabi depuis janvier, Alpha Condé a regagné Conakry vendredi soir à la demande des « plus hautes autorités guinéennes ». L’ancien président ne souhaitait pas rentrer en Guinée.
Tout juste porté à la tête de l’ancien parti au pouvoir, Ibrahima Kassory Fofana et trois ex-ministres du président déchu ont été placés sous mandat de dépôt. Leurs avocats dénoncent un procès politique et pointent un doigt accusateur vers les nouvelles autorités.
Flotte de 40 camions-citernes, réseau de stations-service en pleine croissance, chiffre d’affaires florissant… En six ans, la société Kamsar Petroleum, cocréée avec le Sénégalais Mohamed Julien Ndao, est parvenue à se faire une place parmi les distributeurs de produits pétroliers.
À la tête de la compagnie SMB, le Franco-Guinéen Fadi Wazni revient sur l’accord tout juste signé entre Conakry, le consortium dont il fait partie et le géant minier Rio Tinto pour l’exploitation du mégagisement de fer du Simandou.
Suspendu depuis le 10 mars sur ordre du colonel Doumbouya, le projet d’exploitation du gisement de fer de Simandou va pouvoir reprendre après la signature d’un accord entre le gouvernement guinéen et les compagnies minières WCS et Rio Tinto.