Depuis une semaine, ils sont plus d’un millier de migrants d’Afrique subsaharienne pris au piège de la bataille de Tripoli. Selon Médecins sans frontières (MSF), leur sort est préoccupant : confondus à tort avec les mercenaires recrutés par Mouammar Kadhafi, ils sont à la merci des rebelles et civils libyens.
Lors de la conférence de Paris sur la Libye, jeudi, les alliés du CNT se sont engagés à débloquer immédiatement 15 milliards de dollars sur une cinquantaine de milliards d’avoirs libyens gelés.
Deux nouveaux messages de Mouammar Kadhafi ont été diffusés jeudi, jour du 42e anniversaire du coup d’État qui l’a porté au pouvoir. Refusant une nouvelle fois de s’avouer vaincu, il a appelé à la « résistance » et à la « guérilla » « même si le pays brûle ».
La France aurait signé, dès le mois d’avril, un accord avec le Conseil national de transition (CNT), lui attribuant 35% du pétrole brut, en échange d’un soutien total aux insurgés. L’information, publiée jeudi par le quotidien français « Libération », a été démentie par le CNT.
À la veille de la conférence internationale sur la Libye, qui se tient ce jeudi à Paris, la Royal Air Force a convoyé à Tripoli pas moins de 212 millions de dollars en dinars libyens. Des liquidités appartenant à la Libye, et que l’ONU a décidé de débloquer pour la transition après la fuite de Mouammar Kadhafi hors de la capitale.
L’Algérie s’est dit prête à reconnaître les rebelles libyens du Conseil national de la transition (CNT) lorsqu’ils auront formé un « gouvernement représentatif des différentes sensibilités régionales ». Plusieurs autres pays hostiles à l’intervention de l’Otan ont par ailleurs accepté l’invitation de la France à venir discuter de l’avenir du pays à Paris ce jeudi.
Le premier veut résister jusqu’au bout face aux rebelles, le second veut négocier voire se rendre si un gouvernement légitime était constitué en Libye. Seif el-Islam et Saadi Kadhafi, deux sons de cloche différents, mais sans doute provoqués par la même personne : leur père Mouammar Kadhafi, toujours introuvable.
La Libyan Investment Authority (LIA) a désormais un nouveau directeur, Mahmoud Badi. Sa mission : mettre au jour les rouages des investissements libyens basés sur l’argent du pétrole et mis au profit exclusif du clan Kadhafi.
L’ancienne place Verte de la capitale libyenne a rarement réuni une telle foule. Les Tripolitains sont venus en masse célébrer mercredi la fête musulmane de l’Aïd el-Fitr et leur nouvelle vie sans Kadhafi, sur le lieu qui mobilisait auparavant les loyalistes de l’ex-homme fort libyen.
Des Touaregs rentrés chez eux au Mali après avoir combattu Mouammar Kadhafi sont en possession d’armes parachutées par la France aux rebelles dans l’ouest de la Libye.
Syrte, le dernier grand bastion pro-Kadhafi où l’ex-dirigeant libyen pourrait se trouver, est désormais dans le viseur de la rébellion. Alors que l’ultimatum fixé par le CNT pour la reddition des forces loyalistes court jusqu’à samedi, les insurgés se préparent à leur dernière grande bataille.
Après l’accueil de quatre membres de la famille de Mouammar Kadhafi sur son territoire, l’Algérie risque de voir ses relations avec les rebelles libyens se dégrader encore, au moment où ces derniers prennent le pouvoir à Tripoli.
Alors que Kadhafi est en fuite et que la traque continue, l’ex-dirigeant libyen n’a cependant pas disparu des radars. Sur Internet, il suscite même un engouement sans précédent. Ce sont des milliers d’internautes qui lui témoignent chaque jour leur soutien. Par panafricanisme mais, surtout, par rejet de l’Occident. Plongée dans le nouveau fief de Kadhafi : le numérique.
Que serait un régime autoritaire sans sa censure ? Rien. Et les entreprises occidentales spécialisées dans la sécurité et le renseignement l’ont bien compris. Interdites la plupart du temps dans les pays démocratiques d’où elles sont originaires, les technologies de contrôle de l’information se vendent en revanche très bien ailleurs. Par exemple en Libye ou en Syrie. Embarrassant.
Alors que la mort de Mouammar Kadhafi a été annoncée par le CNT, jeuneafrique.com vous propose de (re)lire « L’Afrique sans Kadhafi », un article de François Soudan paru dans les colonnes de Jeune Afrique (n° 2642 du 28 août au 3 septembre 2011). Jusqu’au bout, à de rares exceptions près, les chefs d’État africains, mais aussi une bonne partie de l’opinion et des intellectuels du continent, auront manifesté à l’égard de Mouammar Kadhafi un mélange de solidarité et de compassion.
Avec l’assaut victorieux des rebelles sur la capitale, le « roi des rois » Mouammar Kadhafi a perdu son trône. Mais les combats se poursuivent en Libye, et, dans un pays sans tradition démocratique, tiraillé par les clivages tribaux et politiques, la tâche du Conseil national de transition s’annonce très difficile.
Le Conseil national de transition libyen a imposé un ultimatum aux derniers pro-Kadhafi. Si d’ici samedi, les loyalistes refusent toujours de se rendre, la rébellion aura recours à des « opérations militaires », notamment autour de la ville de Syrte.
Avec la défaite des troupes de Kadhafi, des centaines de combattants touaregs qui lui avaient fait allégeance, commencent à rentrer au Niger et au Mali. Un retour qui pourrait menacer directement la stabilité de la région du Sahel.
Tandis que les rebelles avancent difficilement vers Syrte, dernier grand bastion pro-régime sur la côte, plusieurs membres de la famille de Mouammar Kadhafi se sont réfugiés en Algérie, dont sa seconde épouse, Safia Farkash, et Hannibal, réputé pour ses frasques internationales. L’ex-dirigeant libyen pourrait quant à lui être réfugié dans sa tribu, à 100 km au sud-est de Tripoli, avec ses autres fils Saadi et Seif el-Islam.
Zine el-Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak, Mouammar Kadhafi… Les dictateurs tombent l’un après l’autre, en quelques semaines pour les deux premiers, en six mois pour le dernier.
La capitale libyenne a encore été le théâtre de violentes explosions, probablement déclenchées par l’aviation de l’Otan, dans la nuit de dimanche à lundi. À Tripoli, comme dans les provinces, la bataille n’est pas encore terminée.
« Que (Mouammar) Kadhafi vienne ici. Nous lui offrons le gîte et le couvert », affirme un pharmacien de Gao, dans le Nord du Mali, où des habitants affirment que l’ancien guide libyen, traqué par les insurgés depuis la chute de Tripoli la semaine dernière, serait le bienvenu.
Plus de 10.000 détenus ont été libérés des prisons du régime déchu du colonel Mouammar Kadhafi depuis la prise de Tripoli par la rébellion, mais près de 50.000 autres sont toujours manquants, a affirmé dimanche le porte-parole militaire de la rébellion.
La mort du chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga représente pour certains une « chance pour la paix » dans le nord du Mali mais d’autres s’inquiètent de la saisie d’armes par des proches de cet irréductible combattant en Libye.
Les rebelles libyens se trouvaient dimanche à 30 km à l’ouest de Syrte, fief de Mouammar Kadhafi, dont ils se sont rapprochés à 100 km côté est après avoir pris Ben Jawad, devant laquelle ils piétinaient depuis mardi, selon un important chef militaire rebelle.