Trois mois après le début des soulèvements, l’élan révolutionnaire donne lieu à une vaste recomposition. Quels débouchés politiques ? Quelle place pour l’islam ? Quels sont les espaces de liberté à conquérir ? Les citoyens ont pris leur destin en main. Un bouleversement historique.
Le groupe de contact chargé de piloter l’intervention militaire en Libye doit se retrouver jeudi à Rome pour lever des fonds en soutien à l’insurrection libyenne. Pendant ce temps, le port de Misrata continue d’être bombardé et la Cour pénale internationale s’apprête à lancer des mandats d’arrêt internationaux contre le régime libyen.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, craint que la mort d’Oussama Ben Laden ne provoque « une fuite en avant » et une « autoradicalisation » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Tué dans une opération commando américaine au Pakistan, Oussama Ben Laden laisse une place difficile à pourvoir à la tête de l’organisation terroriste Al-Qaïda. Qui risque de péricliter, à moins qu’elle ne trouve un nouveau souffle grâce aux crises libyenne, syrienne ou yémenite.
Malgré la perte qui a frappé le camp de Mouammar Kadhafi avec la mort de son fils Seif el-Arab, l’armée loyale au guide libyen continue les combats contre la rébellion autour de la ville stratégique de Misrata.
L’armée tunisienne déployée prés de la frontière avec la Libye dans le secteur de Dehiba a évacué trois positions aprés l’explosion d’un obus tiré de la Libye.
Le plus jeune fils du leader libyen Mouammar Kadhafi, Saif al-Arab Kadhafi, ainsi que trois de ses petits-enfants, ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche au cours d’une frappe aérienne de l’Otan, à laquelle le leader libyen aurait échappé de peu, a annoncé un porte-parole du régime à Tripoli.
À la poursuite de rebelles et de réfugiés libyens, les forces de Mouammar Kadhafi se sont introduites en territoire tunisien. Le village de Dehiba, au sud du pays, était vendredi matin le théâtre de violents affrontements.
Le poste-frontière de Dehiba, point de passage entre la Libye et la Tunisie, a été le théâtre de nouveaux affrontements entre insurgés libyens et partisans de Mouammar Kadhafi. Ces derniers auraient repris l’avantage.
De violents combats opposent depuis plusieurs jours les forces loyalistes et les insurgés libyens autour de la ville stratégique de Misrata. Les rebelles regroupés autour du Conseil national de transition parviennent à repousser les assauts des pro-Kadhafi et gagnent plus de reconnaissance et de soutien au niveau international.
Maître de conférences à l’Institut d’études politiques à Paris, Mohammed El Oifi est un politologue et un spécialiste des médias arabes qui s’est beaucoup intéressé à la chaîne de télévision qatarie, Al-Jazira, dans ses travaux.*
Après le bombardement de l’Otan sur la caserne de Bab el-Aziziya à Tripoli, l’Union africaine a appelé mercredi à cesser toute opération militaire visant de hauts responsables libyens.
Le régime libyen a subi lundi un affront symbolique : une frappe aérienne de l’Otan a complètement détruit le bureau du colonel Mouammar Kadhafi à Tripoli, au moment où les rebelles marquaient une nette avancée à Misrata, théâtre de violents combats depuis des semaines.
Le bureau du colonel Kadhafi, situé dans son immense résidence à Tripoli, a été totalement détruit par une frappe aérienne de l’Otan tôt lundi, tandis que de fortes explosions ont été ressenties dans plusieurs quartiers de la capitale survolée par des avions.
Les combats se poursuivent en Libye, même si le camp Kadhafi affirme avoir suspendu ses opérations à Misrata afin de laisser les chefs tribaux trouver une solution. Les américains ont envoyé un drone et les insurgés affirment avoir faire reculer les loyalistes.
Oumar Thiam, juriste sénégalais et doctorant à l’université de Reims (France), se livre à une critique de l’intervention militaire en Libye. Au-delà de la légalité internationale des frappes occidentales qu’il dénonce, ce spécialiste du droit public décèle dans le dossier libyen le signe d’une instrumentalisation des Nations unies par les grandes puissances.
Selon Avocats sans frontières, le régime de Mouammar Kadhafi s’est rendu responsable de « crimes contre l’humanité et de crimes de guerre à grande échelle » depuis le début du soulèvement populaire en Libye. L’ONG a constitué un dossier à l’attention de la Cour pénale internationale. À elle ensuite d’envisager de poursuivre le dirigeant libyen.
Les rebelles libyens ont gagné du terrain jeudi dans l’ouest du pays, s’emparant d’un poste frontalier avec la Tunisie. Alors que le front principal du conflit reste toujours paralysé aux abords d’Ajdabiya dans l’Est, les insurgés, aidés de l’Otan, engagent une nouvelle offensive.
Composé de trente et un membres, le Conseil national de transition rassemble des personnalités diverses venues de tous horizons. Parmi elles, des membres de la société civile, mais aussi d’anciens dignitaires de la Jamahiriya qui ont fait défection.
La visite express en Tunisie du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a été l’occasion pour lui d’annoncer une aide de 350 millions d’euros au pays, sous forme de prêt. Et de tâter le pouls de la révolution.
Professeur de relations internationales et directeur de recherche en géopolitique à Euromed Management Marseille, Yahia Zoubir analyse pour jeuneafrique.com les enjeux de la lutte contre Aqmi à la lumière de la crise libyenne. Il estime notamment que l’augmentation des interventions occidentales au Sahel risque de renforcer l’idéologie djihadiste, pourtant mise à mal par les révolutions dans le monde arabe.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a eu lundi un entretien téléphonique avec son homologue français Alain Juppé. Selon ce dernier, le chef de la diplomatie algérienne a démenti que son pays ait apporté de l’aide militaire au régime de Mouammar Kadhafi.
L’Otan a bombardé plusieurs « centres de commandement » de l’armée de Mouammar Kadhafi, tandis que la Grande-Bretagne a officiellement annoncé l’envoi de conseillers « militaires expérimentés » aux insurgés libyens. Des militaire français et italiens doivent aussi être présents à Benghazi « dans les prochains jours ». Mais les Occidentaux continuent d’affirmer que les insurgés ne bénéficient d’aucune aide militaire directe.