Maître de conférences à l’Institut d’études politiques à Paris, Mohammed El Oifi est un politologue et un spécialiste des médias arabes qui s’est beaucoup intéressé à la chaîne de télévision qatarie, Al-Jazira, dans ses travaux.*
Après le bombardement de l’Otan sur la caserne de Bab el-Aziziya à Tripoli, l’Union africaine a appelé mercredi à cesser toute opération militaire visant de hauts responsables libyens.
Le régime libyen a subi lundi un affront symbolique : une frappe aérienne de l’Otan a complètement détruit le bureau du colonel Mouammar Kadhafi à Tripoli, au moment où les rebelles marquaient une nette avancée à Misrata, théâtre de violents combats depuis des semaines.
Le bureau du colonel Kadhafi, situé dans son immense résidence à Tripoli, a été totalement détruit par une frappe aérienne de l’Otan tôt lundi, tandis que de fortes explosions ont été ressenties dans plusieurs quartiers de la capitale survolée par des avions.
Les combats se poursuivent en Libye, même si le camp Kadhafi affirme avoir suspendu ses opérations à Misrata afin de laisser les chefs tribaux trouver une solution. Les américains ont envoyé un drone et les insurgés affirment avoir faire reculer les loyalistes.
Oumar Thiam, juriste sénégalais et doctorant à l’université de Reims (France), se livre à une critique de l’intervention militaire en Libye. Au-delà de la légalité internationale des frappes occidentales qu’il dénonce, ce spécialiste du droit public décèle dans le dossier libyen le signe d’une instrumentalisation des Nations unies par les grandes puissances.
Selon Avocats sans frontières, le régime de Mouammar Kadhafi s’est rendu responsable de « crimes contre l’humanité et de crimes de guerre à grande échelle » depuis le début du soulèvement populaire en Libye. L’ONG a constitué un dossier à l’attention de la Cour pénale internationale. À elle ensuite d’envisager de poursuivre le dirigeant libyen.
Les rebelles libyens ont gagné du terrain jeudi dans l’ouest du pays, s’emparant d’un poste frontalier avec la Tunisie. Alors que le front principal du conflit reste toujours paralysé aux abords d’Ajdabiya dans l’Est, les insurgés, aidés de l’Otan, engagent une nouvelle offensive.
Composé de trente et un membres, le Conseil national de transition rassemble des personnalités diverses venues de tous horizons. Parmi elles, des membres de la société civile, mais aussi d’anciens dignitaires de la Jamahiriya qui ont fait défection.
La visite express en Tunisie du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a été l’occasion pour lui d’annoncer une aide de 350 millions d’euros au pays, sous forme de prêt. Et de tâter le pouls de la révolution.
Professeur de relations internationales et directeur de recherche en géopolitique à Euromed Management Marseille, Yahia Zoubir analyse pour jeuneafrique.com les enjeux de la lutte contre Aqmi à la lumière de la crise libyenne. Il estime notamment que l’augmentation des interventions occidentales au Sahel risque de renforcer l’idéologie djihadiste, pourtant mise à mal par les révolutions dans le monde arabe.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a eu lundi un entretien téléphonique avec son homologue français Alain Juppé. Selon ce dernier, le chef de la diplomatie algérienne a démenti que son pays ait apporté de l’aide militaire au régime de Mouammar Kadhafi.
L’Otan a bombardé plusieurs « centres de commandement » de l’armée de Mouammar Kadhafi, tandis que la Grande-Bretagne a officiellement annoncé l’envoi de conseillers « militaires expérimentés » aux insurgés libyens. Des militaire français et italiens doivent aussi être présents à Benghazi « dans les prochains jours ». Mais les Occidentaux continuent d’affirmer que les insurgés ne bénéficient d’aucune aide militaire directe.
La guerre en Libye a déjà fait 10 000 morts et 55 000 blessés, selon le ministre italien des Affaires étrangères italien Franco Frattini, citant le chef du Conseil national de transition (CNT, insurgés), Moustapha Abdeljalil. Qui a annoncé qu’il souhaitait développer sa coopération en priorité avec l’Italie, la France et le Qatar.
Depuis un mois et demi, un millier de personnes ont trouvé la mort à Misrata, ville rebelle assiégée par les forces pro-Kadhafi. Le nombre de blessés civils est en augmentation, comme celui des candidats à l’exil.
Les rebelles libyens ont progressé samedi vers l’ouest depuis Ajdabiya à la faveur des raids aériens de l’Otan, tandis que le pilonnage se poursuivait à Misrata, où l’armée régulière utilise des bombes à sous-munitions.
Les affrontements et les pilonnages se sont poursuivis à Misrata, grande ville côtière de l’ouest de la Libye tenue par les insurgés, qui dans l’est du pays avancent depuis la localité stratégique d’Ajdabiya vers l’Ouest, à la faveur des raids aériens de l’Otan.
Khartoum profite de l’attention de la communauté internationale sur d’autres crises pour continuer son « génocide » au Darfour, accuse le chef de l’Armée de libération du Soudan (SLA), Abdelwahid Nour. Il réclame l’imposition d’une « zone d’exclusion aérienne », comme en Libye.
L’enquête du sociologue Smaïn Laacher sur les violences dont souffrent les Africaines sur le chemin de l’exil se base sur des témoignages bouleversants. Et lance un SOS pour rompre le silence qui entoure trop souvent le drame quotidien des migrantes.
Si l’intervention militaire en Libye ne fait pas l’unanimité au sein de l’Otan, les 28 pays membres ont réussi à transcender momentanément leurs divergences en réaffirmant leur objectif commun : la chute de Mouammar Kadhafi. Mais les Brics ont fait part de leur opposition à l’usage de la force en Libye.
Après la révolution, l’afflux massif de candidats au départ provoque des réactions différentes en Europe. Certains optent pour le dialogue, d’autres pour la surenchère électoraliste.
À l’heure où la France et l’Italie veulent rapatrier les clandestins tunisiens débarqués à Lampedusa, la Tunisie, en dépit d’une situation interne encore instable, a accueilli, depuis début mars, près de 90 000 réfugiés en provenance de Libye.
Depuis son arrivée au poste de Premier ministre du gouvernement provisoire, les esprits se sont apaisés et le pays s’est progressivement remis au travail. Sa mission : mener à bien la transition en évitant la chasse aux sorcières, tout en veillant à ce que justice soit faite.