Alors que les soupçons de bavure se portent à nouveau sur l’Otan, la situation militaire en Libye reste très incertaine. Les risques d’un enlisement du conflit sont réels.
Après quarante jours de lutte armée contre les forces libyennes, les rebelles commencent enfin à exploiter les ressources pétrolières à leur disposition. Mais leur combat en profitera-t-il, avec l’embargo qui pèse sur les armes ?
Assiégés et bombardés depuis plus de quarante jours à Misrata par l’armée loyaliste de Kadhafi, les insurgés libyens dénoncent le manque de soutien de la coalition dirigée par l’Otan.
Le 24 avril, le président tchadien Idriss Déby Itno sera candidat à sa propre succession lors d’une élection d’ores et déjà contestée par ses opposants. En attendant, la guerre chez son voisin libyen et les risques d’une déstabilisation régionale inquiètent beaucoup celui qui, depuis vingt ans, occupe le fauteuil présidentiel.
Mouammar Kadhafi serait prêt à trouver une issue diplomatique au conflit qui gangrène la Lybie depuis presque deux mois, mais pas à quitter le pouvoir.
Le Conseil national de transition (CNT), qui représente les insurgés libyens, a vigoureusement rejeté lundi l’idée d’un gouvernement transitoire mené par Seïf el-Islam, l’un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Ou par tout autre membre de sa famille.
D’intenses combats ont opposé dimanche les insurgés et les forces loyales à Mouammar Kadhafi aux portes du site pétrolier de Brega. Dans le camp Kadhafi, affaibli par une nouvelle défection, deux fils du dirigeant libyen proposeraient une transition démocratique et, ainsi, le retrait de leur père du pouvoir.
Les combats ont fait rage samedi dans l’Ouest comme dans l’Est de la Libye où neuf rebelles et quatre civils ont été tués par erreur vendredi soir par une frappe aérienne de l’Otan dans la région de Brega.
Le site pétrolier de Brega, dans l’est de la Libye, a été vendredi le théâtre d’intenses combats entre les forces de Mouammar Kadhafi et les rebelles, qui ont proposé un cessez-le-feu sous certaines conditions, rejetées par Tripoli dans la soirée.
La contre-offensive de Kadhafi commence à atteindre le moral des insurgés, qui semblent désormais prêts à respecter le cessez-le-feu. À condition que Mouammar Kadhafi en fasse de même.
En nommant le diplomate et prêtre sandiniste nicaraguayen Miguel d’Escoto Brockmann ambassadeur de Libye auprès de l’ONU, le colonel Kadhafi a encore suscité des commentaires aux Nations unies. Pendant ce temps, l’ancien représentant du « Guide » aux Nations unies, Abdurrahman Mohammed Shalgham, continue à assister aux réunions du Conseil de sécurité.
Un équilibre précaire s’est installé en Libye. Mouammar Kadhafi refuse de s’avouer vaincu et son armée pilonne toujours les insurgés, reprenant les villes gagnées par eux. Mais l’Otan a pris la tête des opérations alliées et la diplomatie s’active en coulisses.
Le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi s’est exprimé mercredi soir pour tenter de rassurer l’opinion tunisienne sur l’évolution de la transition. Mais un nouveau rassemblement est prévu à la Kasbah à partir du 1er avril.
Une nouvelle défection parmi les proches de Kadhafi, celle de son désormais ex-ministre des Affaires étrangères Moussa Koussa, laisse à penser que le régime s’effondre peu à peu.
L’instabilité politique en Libye pourrait favoriser à terme la montée en puissance d’Aqmi. Ses membres ont semble-t-il déjà pioché dans les dépôts d’armes de Mouammar Kadhafi et auraient même prêté main forte aux insurgés. D’où la nécessité d’une guerre rapide pour les Occidentaux.
Après avoir abandonné mardi la ville de Ben Jawad, les rebelles libyens ont de nouveau reculé mercredi matin, laissant le contrôle du site pétrolier de Ras Lanouf aux forces loyalistes de Mouammar Kadhafi. Un revers pour les insurgés et leurs alliés occidentaux.
Après leur progression fulgurante de ces derniers jours, les insurgés libyens ont été stoppés par l’armée de Mouammar Kadhafi à la sortie de Ben Jawad, près de Ras Lanouf. La coalition internationale continue de les appuyer, une aide militaire directe étant même évoquée du bout des lèvres par certains responsables américains.
Les évènements en Afrique du Nord et la chute possible du régime de Kadhafi, le premier bailleur de l’UA, pourraient mettre à jour les difficultés financières de l’institution panafricaine. Les solutions proposées jusqu’à présent n’ont pas eu beaucoup de succès.
Le groupe de contact sur la Libye doit se réunir ce mardi, alors que sur place l’avancée des insurgés a ralenti et que le colonel Kadhafi appelle la coalition à cesser son offensive.
Après la prise d’Ajdabiya, les insurgés libyens ont rapidement repris le terrain qu’ils avaient réussi à gagner au début de leur révolte, avant de se heurter à l’armée de Mouammar Kadhafi. Ils mettent désormais le cap sur Syrte, la ville natale du « Guide », frappée par des bombardements de la coalition.
L’Alliance atlantique s’apprête à prendre la direction des opérations armées de la coalition internationale en Libye. Elle souhaite cadrer son rôle en limitant son action à des frappes de protection des populations civiles.
Ajdabiya, l’un des fiefs des insurgés libyens qui était retombé aux mains des pro-Kadhafi, est à nouveau sous contrôle rebelle. Puis c’est Brega qui a été regagnée quelques heures après par les révolutionnaires, qui continuent à présent leur progression vers l’Ouest.
Hormis le Maroc et l’Algérie, les pays du sud et de l’est de la Méditerranée ont connu une forte hausse des Investissements directs à l’étranger (IDE). L’année qui vient s’annonce plus difficile.
Alors que l’Union africaine se réunissait pour tenter de trouver une sortie de crise en Libye, la coalition internationale a estimé que les frappes aériennes pourraient durer « des semaines », voire « des mois ».
Au lendemain de la demande de la Cedeao pour un renforcement de l’Onuci en Côte d’Ivoire, le camp de Laurent Gbagbo continue ses critiques contre la mission onusienne et propose ses solutions de sortie de crise.
Après des jours de tergiversation, la coalition internationale s’est finalement mise d’accord pour confier le commandement des opérations militaires en Libye à l’Otan. La France affirme que le « pilotage politique » de l’opération restera hors de l’alliance militaire.