Comme toute armée républicaine, l’armée tunisienne veut se consacrer à la défense de la patrie et ne souhaite donc pas que les responsables politiques l’impliquent dans les opérations de sécurité intérieure. Deux faits ont lourdement pesé dans la décision du général Rachid Ammar de ne pas tirer sur les manifestants.
Le discours prononcé jeudi soir par le président égyptien Hosni Moubarak, qui a remis ses pouvoirs à son vice-président Omar Souleimane, ne satisfait pas les manifestants. Le Caire se prépare à vivre une nouvelle journée de mobilisation massive.
Le Conseil suprême des forces armées égyptiennes s’est engagé à lever l’état d’urgence (en vigueur en Égypte depuis 30 ans) après un retour au calme bien hypothétique. Car les militaires n’évoquent pas le départ du président Hosni Moubarak, réclamé avec de plus en plus d’insistance par les manifestants.
Le raïs égyptien Hosni Moubarak s’est adressé à la nation égyptienne jeudi soir. Infirmant les rumeurs et déclarations annonçant son départ dans l’après-midi, il affirmé qu’il ne quitterait jamais le pays tant qu’il sera en vie. Il a concédé qu’il remettrait ses pouvoirs au vice-président, Omar Souleimane, sans toutefois démissionner. Le film de la soirée.
Les appels de l’opposition à manifester samedi prochain dans plusieurs villes d’Algérie pour « changer le système » se multiplient. Mais les autorités n’entendent pas se laisser déborder, surtout à Alger où toute marche a été interdite.
Fouad Mebazza, le président tunisien intérimaire maintenant doté du pouvoir de prendre des « décrets-lois », a promis d’ouvrir des « négociations sociales » pour satisfaire les revendications des manifestants, lors de sa première allocution télévisée.
Malgré les soubresauts de l’appareil sécuritaire benaliste, le peuple et la classe politique – toutes tendances confondues – savourent une dignité et une liberté chèrement reconquises. Et esquissent les contours de la nouvelle République, quelques semaines après la révolution tunisienne.
Le gouvernement égyptien a menacé mercredi de faire réprimer les manifestants par l’armée « en cas de chaos ». Le mouvement de contestation à l’égard du président Hosni Moubarak est de plus en plus puissant et s’étend aux zones rurales ainsi qu’aux travailleurs des zones portuaires et aéroportuaires.
Surnommé le « prince rouge » en raison de ses critiques contre la monarchie marocaine, Moulay Hicham a fait plusieurs déclarations dans la presse sur la nécessité de réformer le royaume qui n’ont pas du tout été appréciées par Rabat. Les réactions sont vives.
La Chambre tunisienne des conseillers (Sénat) a adopté une loi autorisant le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa à gouverner par décrets-lois. La légitimité du Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, qui fait face à une « explosion sociale » selon ses propres termes, a été remise en cause par un sénateur au cours de la séance.
Ancien haut fonctionnaire du FMI et auteur de plusieurs essais sur l’économie tunisienne, Moncef Guen livre ici un diagnostic rapide de la situation économique plus d’un mois après la révolution historique.
Arrêté pour ses activités politiques présumées, le responsable du marketing de Google pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Wael Ghonim, a vécu deux semaine d’enfer dans les geôles égyptiennes. Un sort qui pourrait arriver de plus en plus fréquemment aux cyberdissidents du monde entier.
Face à la reprise des violences depuis la fin de la semaine dernière, le ministère tunisien de la Défense a décidé de mobiliser les réservistes de l’armée. L’Assemblée nationale a quant à elle accepté de permettre au président intérimaire, Fouad Mebazaa, de diriger le pays par décret-loi. Le Sénat doit confirmer ce vote ce mercredi.
Hosni Moubarak multiplie les tentatives d’apaisement. Il a promis mardi matin une hausse de 15 % des salaires des fonctionnaires, ainsi que l’ouverture d’une commission d’enquête sur les violences du 2 février perpétuées entre partisans et détracteurs du régime. Mais les Égyptiens restent sceptiques et poursuivent leur mobilisation.
Selon l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné, le Premier ministre français François Fillon et sa famille ont été les hôtes privilégiés de Hosni Moubarak pendant leur vacances de la fin 2010. Des informations embarrassantes que l’intéressé confirme.
Du 5 au 6 février, le Maghreb des livres a rendu hommage à la Tunisie. Éditeurs, auteurs, et l’ensemble du public présents à la Mairie de Paris ont salué la révolution tunisienne, garante d’une liberté d’expression retrouvée.
Rejeté par la majorité de son peuple, poussé dehors par l’armée, lâché par les Américains, Hosni Moubarak a fini par quitter le pouvoir, le 11 janvier. Retour sur un règne dont la fin ne signifie pas forcément celle du régime, encore largement dominé par l’armée égyptienne.
Dans un texte publié sur son site internet, la confrérie islamiste marocaine Al Adl wal Ihsane (Justice et Bienfaisance) appelle à un « changement démocratique urgent ». Objectif : ne pas avoir l’air de se laisser dépasser par un mouvement de protestation populaire. Au cas où celui-ci se développerait dans le royaume…
En septembre 2008, Mohamed Ghariani devient le secrétaire général de l’ex-parti au pouvoir et, en réalité, son numéro trois. Après la fuite du président déchu et la démission de Mohamed Ghannouchi, qui était le numéro deux, il en est aujourd’hui la seule adresse connue.
La manifestation de l’opposition prévue le 12 février à Alger promet de se dérouler sous haute tension. Alors que les autorités ont décidé de l’interdire, les organisateurs, eux, la maintiennent.
Après un week-end d’émeutes à Kef et la montée d’un mouvement de protestation dans plusieurs régions, le gouvernement tunisien tente de répondre à la pression populaire en s’attaquant à l’assise politique de l’ancien homme fort Zine el-Abidine Ben Ali. Au menu : la dissolution du RCD et la neutralisation du Parlement que l’ex-parti au pouvoir contrôle encore largement.
Après avoir refusé de tirer sur les civils, précipitant la chute de Ben Ali, le chef d’état-major des armées, Rachid Ammar, s’est porté publiquement garant de la révolution. Portrait d’un militaire aussi humble que déterminé, élevé par le destin au rang de « héros national ».
Al-Azhar, la plus haute institution de l’islam sunnite en Égypte, a décidé le 20 janvier de « geler sine die » ses relations avec le Saint-Siège. Depuis, du Vatican au Caire, les catholiques travaillent à renouer les liens islamo-chrétiens.