En arrêtant le président et son Premier ministre – les contraignant à la démission -, les militaires ont vidé la transition de toute sa substance, ont mis en lumière leur mépris pour le peuple et se sont disqualifiés de la conduite des affaires du pays.
Le président de la transition, Bah N’Daw, a remis sa démission à son vice-président, Assimi Goïta. Ce dernier devient, de fait, le nouveau chef de la transition.
[5/5] Le vice-président Assimi Goïta a démis de leurs fonctions le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, le 24 mai. Jeune Afrique raconte les coulisses de ce nouvel épisode décisif de la transition malienne.
Assimi Goïta a annoncé mardi 25 mai qu’il plaçait « hors de leurs prérogatives » le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane. Le vice-président de la transition affirme agir pour « préserver la charte de transition et défendre la République ».
Le président de la transition a été démis de ses fonctions par Assimi Goïta à quelques mois seulement des élections. Avant même ce coup de force, la marge de manœuvre de Bah N’Daw était étroite et les pressions très fortes.
Le président de la transition et son Premier ministre ont été interpellés lundi par des militaires et conduits au camp de Kati, quelques heures après l’annonce de la composition d’un gouvernement.
Plus d’une semaine après la reconduction de Moctar Ouane au poste de Premier ministre, son nouveau gouvernement a été dévoilé. Les militaires s’y taillent la part du lion.
Le chef d’état-major des armées françaises, le général François Lecointre, a dénoncé samedi une « manipulation » contre la force française Barkhane après une enquête de l’ONU l’accusant d’avoir tué 19 civils réunis pour un mariage au Mali.
Alors que la justice a finalement décidé que le général Amadou Haya Sanogo ne sera pas poursuivi dans l’affaire de l’assassinat de 21 bérets rouges en 2012, le général à la retraite et ancien ministre de la Défense Yamoussa Camara livre sa « part de vérité » dans un ouvrage qui vient de paraître.
Figure controversée, ancien ministre devenu le fer de lance de l’opposition aux autorités de la transition après avoir combattu Ibrahim Boubacar Keïta, Choguel Maïga, l’un des leaders du M5-RFP, ne laisse personne indifférent. Portrait d’un trublion devenu l’un des acteurs centraux de la scène politique malienne.
Reconduit à la primature, Moctar Ouane a été chargé de former un nouveau gouvernement. Mais entre les exigences de la classe politique et les revendications des syndicats et de la société civile, l’équation s’avère difficile à résoudre.
Le Premier ministre a présenté sa démission et celle de son gouvernement, ce vendredi 14 mai au président de transition Bah N’Daw. Moctar Ouane a immédiatement été reconduit et chargé de former un nouveau gouvernement faisant plus de place à la classe politique.
Alors que les émissaires de la Cedeao ont livré leurs recommandations aux autorités de la transition, la question de l’organisation des élections reste un point de crispation entre le gouvernement et une large partie de la classe politique et de la société civile.
Il n’y aura pas eu d’anniversaire pour la mort de l’icône du reggae, la crise sanitaire et politique a coupé le son des rastas sur la colline de Bamako.
Le chef de la junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020 demeure influent. Mais, ses proches l’assurent, il s’effacera à l’issue de la transition. Et ce malgré ceux qui l’appellent à participer à la présidentielle.
L’instruction judiciaire sur les affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre le 11 juillet 2020 à Bamako est toujours en cours. Et leurs victimes font l’objet d’une bataille très politique.
Une proposition de loi sur la rente à accorder aux anciens présidents de tout organe parlementaire et législatif fait polémique. Le projet ne serait-il pas un tantinet opportuniste ?
Le président Bah N’Daw a rencontré, le 6 mai, des représentants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques, qui a demandé une transition plus inclusive.
Tandis que l’ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta fait mystère de ses ambitions, l’éventualité de sa candidature à la présidentielle de 2022 suscite des remous au sein de l’URD du défunt Soumaïla Cissé.
Une jeune tombouctienne vient d’accoucher, au Maroc, de neuf bébés. Si l’état de santé des enfants se maintenait, l’événement pourrait être une première à l’échelle de la planète.
« Jeune Afrique » s’associe aux démarches des proches du journaliste français, enlevé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, et souhaite que tout soit mis en oeuvre pour une libération rapide.
Prévue par l’accord d’Alger, la réforme territoriale, censée mettre en œuvre de nouvelles régions pour rapprocher l’administration et les services de base des citoyens, provoque de fortes tensions dans des localités qui s’estiment ignorées. D’autant que, derrière les enjeux territoriaux pointent les questions électorales.
Disparu le 8 avril alors qu’il était en reportage à Gao, Olivier Dubois apparaît dans une vidéo diffusée ce mercredi 5 mai par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
L’appui aux nouvelles autorités, les conditions à poser à l’aide européenne, les conséquences pour le Sahel de la mort d’Idriss Déby… De passage à Bamako, le haut représentant de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, s’est confié à Jeune Afrique.
Épidémie mondiale, crise sécuritaire régionale, coup d’État et agitation sociale… Malgré tous ses déboires, le Mali devrait dès cette année connaître une embellie économique.
Pas de judiciarisation des dossiers de corruption, aucune poursuite à l’encontre des dignitaires de l’ancien régime, dont certains font partie de la nouvelle équipe dirigeante, etc. Paradoxes d’une transition qui prône « le renouveau »… Mais avec les mêmes, ou presque.
Le ministre malien de la Jeunesse et des Sports joue gros dans la guerre qui fait rage pour prendre la tête du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ). Ce samedi, une rencontre est prévue pour tenter de trouver une solution.
Une mauvaise gouvernance et une mauvaise hiérarchisation des priorités plombent les résultats du pays, estime le chercheur et ancien conseiller économique de la présidence.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger connaissent une crise profonde qui ne trouve aucune solution dans les actions antiterroristes mises en place. Il est temps que d’autres acteurs africains prennent leurs responsabilités.
Ensemble, ils ont porté la contestation contre IBK mais, depuis des mois, le Mouvement du 5 juin et l’influent religieux entretiennent des relations difficiles, sans parvenir à s’entendre sur la stratégie à adopter face aux autorités de la transition. Récit d’une rupture inéluctable.