Les États-Unis et la France continuent d’apporter leur soutien au président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État militaire. Le Niger est l’ultime pivot du dispositif antijihadiste de Paris au Sahel.
Crise de la démocratie, corruption galopante, affairisme débridé, divisons internes exacerbées, élections truquées… Ces maux qui minent les régimes africains alimentent largement les coups d’État militaires. Même si le coup de force contre Mohamed Bazoum reste incompréhensible, selon Jean-Pierre Olivier de Sardan.
Daouda Takoubakoye et Oumar Moussa, deux des principaux collaborateurs de Mohamed Bazoum, dénoncent les arguments avancés par les putschistes pour justifier le coup d’État contre le président nigérien.
Alors que Mohamed Bazoum vient d’être renversé par le général Tiani au Niger, la première tentative de médiation de la Cedeao semble avoir échoué. Le président nigérian, Bola Tinubu, à la tête de l’organisation régionale, est attendu au tournant.
Partenaire privilégié d’Emmanuel Macron et de Joe Biden en Afrique de l’Ouest, Mohamed Bazoum, toujours retenu par des mutins, bénéficiait d’un soutien sans faille de ces deux alliés.
Troisième mandat, échec de la lutte antiterroriste… Les raisons généralement avancées pour justifier les coups d’État ne peuvent être invoquées dans le cas du Niger. Ce qui est en cause, c’est le manque de civisme des militaires, et l’insuffisante fermeté de la Cedeao et de la communauté internationale.
À Saint-Pétersbourg, les présidents de Guinée-Bissau, du Congo, du Sénégal et des Comores ont refusé de poser aux côtés des leaders des pays sanctionnés par l’Union africaine.
Le chef de la garde présidentielle a annoncé vendredi 28 juillet à la télévision nationale avoir pris la tête du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a renversé le président Mohamed Bazoum deux jours plus tôt.
À Niamey, les manifestations de soutien au président nigérien ont laissé place à des rassemblements favorables aux putschistes où ont émergé des drapeaux russes. Comme à Bamako et Ouagadougou précédemment.
Refusant d’accorder toute légitimité aux putschistes nigériens, la France parle de « tentative » de coup et « ne considère pas que les choses sont définitives ».
S’il n’a pas encore formellement démissionné, le président nigérien semble avoir perdu la main lorsque l’armée a annoncé son ralliement aux mutins dirigés par le général Tchiani. Retour en vidéo sur ces deux jours qui auront vu l’histoire s’accélérer au Niger.
Au moment où Mohamed Bazoum était renversé par un coup d’État, ce 27 juillet à Niamey, plusieurs de ses homologues africains se retrouvaient à Saint-Pétersbourg pour le second sommet Russie-Afrique organisé par Vladimir Poutine.
Au lendemain du coup de force militaire, de l’annonce de la destitution de Mohamed Bazoum, et de la fermeture des frontières, le monde économique nigérien est dans l’expectative.
Retenu par les mutins dans la résidence présidentielle, le chef de l’État nigérien est en contact permanent avec ses proches et ses soutiens. Mais s’il se dit résolu à tenir coûte que coûte, sa chute semble désormais inéluctable.
Dès mercredi 26 juillet, des centaines de personnes se sont réunies dans les rues de Niamey pour soutenir le chef de l’État nigérien, retenu par les mutins. La majorité présidentielle et des organisations de la société civile ont vivement condamné le coup d’État.
De nombreux chefs d’État africains et étrangers ont pris la parole pour soutenir Mohamed Bazoum, que des militaires putschistes ont annoncé avoir renversé le 26 juillet.
L’état-major des forces armées nigériennes a annoncé, jeudi 27 juillet au matin, qu’il se rangeait derrière les putschistes du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) qui ont affirmé avoir destitué le président nigérien quelques heures plus tôt.
Des militaires ont affirmé, dans la nuit du 26 au 27 juillet, avoir déposé Mohamed Bazoum et pris le pouvoir. Si la situation est encore floue, ce nouveau coup de force mené par des soldats contre un régime civil s’ajoute à une trop longue liste sur le continent, et au Sahel en particulier. Retour sur trois décennies de putschs.
Dans la nuit du 26 au 27 juillet, des militaires nigériens ont annoncé avoir pris le pouvoir après avoir retenu toute la journée le chef de l’État dans sa résidence.
Ce mercredi 26 juillet, dans la matinée, des militaires ont bloqué les accès à la présidence nigérienne. Le chef de l’État est en discussion avec les mutins.
Selon Niamey, deux terroristes ont été tués dans la riposte de l’armée à l’offensive jihadiste menée le 14 juillet dans la zone dite des « trois frontières ».
Deux cadres de l’État islamique au grand Sahara (EIGS) ont été arrêtés début juillet lors d’une opération conjointe des armées nigérienne et française dans l’ouest du Niger, près de la frontière avec le Burkina Faso.
Niamey a réceptionné le 7 juillet des armes lourdes et des véhicules blindés. Le Caire forme également des Forces spéciales de l’armée nigérienne, a indiqué le ministre nigérien de la Défense.
Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a annoncé à Niamey le renforcement de l’appui militaire européen à hauteur d’une « centaine de millions d’euros », tout en rappelant la fonction stratégique qu’occupe le pays dans cette région « vulnérable et très instable ».
Burkinabè, Maliens, Nigériens… Ils sont des centaines à être enlevés chaque année par le JNIM ou par d’autres groupes jihadistes. Dans l’indifférence quasi générale.
Chaque libération est l’aboutissement d’un lent et discret processus de médiation, mené par des intermédiaires aux profils variés. Parmi eux, une poignée de négociateurs aguerris.