Quatre personnes ont été tuées dimanche, au premier jour d’un mouvement national de « désobéissance civile » lancé contre les généraux au pouvoir, selon des médecins proches des manifestants.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a appelé vendredi à Khartoum à une transition démocratique « rapide » au Soudan, accentuant la pression internationale sur les militaires au pouvoir, après la violente répression du mouvement de contestation.
Le Premier ministre éthiopien est arrivé vendredi dans la capitale soudanaise. Il doit y rencontrer les acteurs de la contestation et les militaires au pouvoir, alors que la pression internationale s’intensifie contre le Conseil militaire, dans un contexte de répression sanglante des manifestations.
Leader des redoutables Forces de soutien rapide (RSF), le numéro deux du Conseil militaire de transition est à la tête de la répression contre le mouvement de contestation qui a fait au moins 108 morts et 500 blessés, selon un bilan communiqué jeudi par le Comité des médecins soudanais. Portrait.
Les militaires qui gouvernent le Soudan depuis la chute du président Omar el-Béchir ont annoncé mardi qu’ils annulaient les mesures sur lesquelles ils s’étaient mis d’accord avec les contestataires et ont appelé à des élections dans un délai de neuf mois.
La dispersion par l’armée des manifestants réunis à Khartoum et dans d’autres villes du Soudan, pour réclamer le transfert du pouvoir aux civils, a fait plus de 30 morts, selon un bilan encore provisoire. Il s’agit de la plus grosse opération de répression engagée depuis la chute d’Omar el-Béchir.
L’armée a été déployée face aux contestataires dans la plus grosse opération de répression engagée depuis la chute d’Omar el-Béchir, au Soudan. Au moins 13 personnes ont été tuées, selon un bilan encore très provisoire.
Le Conseil militaire à la tête du Soudan tente lundi de faire disperser « par la force » le sit-in à Khartoum où des milliers de manifestants réclament le transfert du pouvoir aux civils, selon le mouvement de contestation.
Une personne est morte et dix autres ont été blessées samedi après des «tirs des forces régulières» près du siège de l’armée à Khartoum, au Soudan, selon des médecins proches de la contestation. Des milliers de manifestants y tiennent un sit-in depuis des semaines.
Des centaines de personnes ont manifesté vendredi à Khartoum pour soutenir les militaires à la tête du pays et pour le maintien de la charia, en réponse au mouvement de contestation qui réclament le transfert du pouvoir aux civils.
Les nouveaux maîtres du pouvoir à Khartoum suivent la voie esquissée par Omar el-Béchir avec le Golfe persique. Le général qui dirige le Conseil militaire de transition a annoncé que les troupes soudanaises restaient engagées au Yémen. De son côté, l’Arabie saoudite enverra une aide humanitaire au Soudan.
La banque française BNP Paribas fait l’objet d’une procédure collective lancée par vingt-et-un réfugiés soudanais l’accusant d’avoir renforcé les exactions du régime entre 1997 et 2007, en traitant plusieurs milliers de ses opérations bancaires via ses bureaux new-yorkais.
Le Soudan s’apprête à observer mardi une grève générale à l’appel de la contestation pour accroître la pression sur l’armée, qui refuse de transférer le pouvoir aux civils, plus de six semaines après avoir écarté Omar el-Béchir sous la pression de la rue.
Le principal parti d’opposition soudanais al-Oumma a déclaré dimanche rejeter « grève générale annoncée » par les chefs de la contestation pour faire pression sur les militaires, qui refusent de transférer le pouvoir aux civils.
Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil militaire de transition au Soudan, s’est rendu samedi au Caire pour son premier déplacement à l’étranger depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir dans son pays, a-t-on appris de source aéroportuaire.
Les dirigeants du mouvement de contestation au Soudan ont appelé vendredi à une grève générale « mardi et mercredi » en raison de l’impasse dans laquelle se trouvent depuis plusieurs semaines les négociations avec l’armée sur le transfert du pouvoir aux civils.
Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège ont appelé mardi soir les militaires au pouvoir au Soudan et les manifestants à trouver « rapidement » un accord pour aboutir à l’instauration d’un gouvernement civil.
Les négociations ont repris lundi soir entre les généraux au pouvoir et les chefs de la contestation, un accord sur la composition du Conseil souverain de transition devant être trouvé dans un « bref délai », selon un haut responsable militaire.
Les leaders de la contestation au Soudan se sont dits déterminés à ce qu’un civil dirige le futur Conseil souverain, institution-clé de la transition dont la composition sera au coeur de la reprise prévue des négociations avec l’armée dimanche soir.
Les pourparlers entre l’armée et les civils ont été suspendus ce jeudi pour 72 heures, ont annoncé les généraux au pouvoir. Un délai qu’ils justifient par la dégradation des conditions de sécurité à Khartoum, où six personnes sont mortes lundi.
Le président déchu Omar el-Béchir a été inculpé pour « le meurtre de manifestants » pendant les protestations contre son régime, a indiqué lundi le Procureur général soudanais. Dans le même temps, les discussions sur le futur Conseil de transition ont progressé et des violences ont éclaté à Khartoum, faisant cinq morts dans la capitale.
Il y a un mois, jour pour jour, Omar el-Béchir était destitué par l’armée après avoir dirigé le Soudan d’une main de fer durant 30 ans. Depuis, des incertitudes demeurent quant au sort de l’ex-président, visé par deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).
Les leaders de la contestation au Soudan ont accusé les généraux de chercher à retarder la transition du pouvoir vers le civil, et menacé de lancer un mouvement national de « désobéissance ».
L’émissaire de l’Union africaine (UA) pour le Soudan a déclaré lundi à Khartoum qu’un rapport d’étape sur la transition dans ce pays serait examiné dans deux semaines par le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine.
Les médiateurs soudanais dans les pourparlers entre pouvoir militaire et chefs de la protestation ont proposé la création de deux conseils, l’un dirigé par des civils et l’autre par des militaires, a déclaré dimanche un responsable du mouvement de contestation.
En Algérie comme au Soudan, les bouleversements politiques sont dus à trois éléments, selon Gilles Olakounlé Yabi : la détermination collective, la coordination et l’identification des mouvements de la société civile, et à l’intervention limitée des forces de défense et de sécurité.
Omar el-Béchir va être interrogé sur des affaires de « blanchiment d’argent et de financement du terrorisme », a indiqué jeudi l’agence de presse officielle à Khartoum, où une foule immense a réclamé aux militaires qui ont succédé au président déchu un transfert du pouvoir aux civils.