Face à des milices qui sèment la terreur et bénéficient de complicités au sein de l’appareil d’État, l’armée envoie des renforts. Difficile, dans ces conditions, de rétablir la confiance et de mener une véritable transition.
Ils ont beau multiplier les déclarations rassurantes et jurer leur attachement à la démocratie, rien n’y fait : le retour sur la scène politique des islamistes d’Ennahdha inquiète les partisans d’une Tunisie libre et laïque.
Plus d’une centaine de Tunisiens, candidat à l’immigration clandestine, ont vu leur bateau couler au large des côtes italiennes. Ils pointent du doigt les gardes-côtes tunisiens, qui auraient délibérément saccagé leur embarcation.
Plusieurs appels à manifester pour la journée de jeudi 17 février contre le « Guide » libyen Mouammar Kadhafi ont été lancés sur Facebook. Inquiet, cerné par deux révolutions – l’une en Tunisie et l’autre en Égypte -, le régime tente de discréditer la mobilisation en maniant la carotte et le bâton.
À l’heure où des milliers de migrants tunisiens viennent tenter leur chance en Europe, il est évident que les problèmes de la jeunesse – à l’origine de la révolution – ne sont pas résolus. Mais des chiffres permettant d’évaluer l’ampleur du malaise apparaissent enfin au grand jour.
Le dirigeant libyen a exhorté les « réfugiés palestiniens » à marcher sur la Palestine en s’inspirant du « mouvement révolutionnaire arabe », lors d’un discours prononcé à l’occasion de la célébration de la naissance du prophète Mohammed.
Suite à l’arrivée massive de clandestins tunisiens sur l’île de Lampedusa, en Italie, Tunis a déployé de nombreux renforts pour enrayer le phénomène. Et n’a pas caché son agacement face à la proposition italienne d’envoyer sa propre police en appui…
Annoncée officiellement ce dimanche 13 février, la démission du ministre tunisien des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïes, pose la délicate question de la cohérence gouvernementale, un mois après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali.
L’arrivée de milliers de clandestins tunisiens sur l’île de Lampedusa fait craindre aux autorités italiennes l’apparition d’une vraie crise humanitaire. Pour la prévenir, Rome prend des mesures draconiennes et appelle l’UE au secours.
Un père de famille de six enfants, Lotfi Maamir, est décédé suite à ses brûlures en Algérie après s’être immolé par le feu trois semaines auparavant. Cette annonce conjuguée à la démission de Moubarak en Égypte, intervient la veille d’une marche de protestation à Alger contre le pouvoir.
Grèves spontanées ou organisées, pillages et même immolation d’une jeune femme à Monastir : tous les signaux sont au rouge en Tunisie. Alors que le gouvernement doit bientôt engager des négociations sociales, la centrale syndicale essaie de reprendre la main pour canaliser une contestation qui menace la transition démocratique.
Économiste, essayiste, journaliste, Sophie Bessis a beaucoup écrit sur les pays du Sud et l’Afrique. « Dedans, dehors », son dernier livre, abandonne l’analyse sociétale pour emprunter le chemin escarpé de la quête de soi. Entretien.
Félicitations, espoirs, mais aussi inquiétudes pour l’avenir d’une révolution encore fragile : l’actualité tunisienne intéresse au-delà des frontières du pays.
Comme toute armée républicaine, l’armée tunisienne veut se consacrer à la défense de la patrie et ne souhaite donc pas que les responsables politiques l’impliquent dans les opérations de sécurité intérieure. Deux faits ont lourdement pesé dans la décision du général Rachid Ammar de ne pas tirer sur les manifestants.
Fouad Mebazza, le président tunisien intérimaire maintenant doté du pouvoir de prendre des « décrets-lois », a promis d’ouvrir des « négociations sociales » pour satisfaire les revendications des manifestants, lors de sa première allocution télévisée.
Malgré les soubresauts de l’appareil sécuritaire benaliste, le peuple et la classe politique – toutes tendances confondues – savourent une dignité et une liberté chèrement reconquises. Et esquissent les contours de la nouvelle République, quelques semaines après la révolution tunisienne.
Surnommé le « prince rouge » en raison de ses critiques contre la monarchie marocaine, Moulay Hicham a fait plusieurs déclarations dans la presse sur la nécessité de réformer le royaume qui n’ont pas du tout été appréciées par Rabat. Les réactions sont vives.
La Chambre tunisienne des conseillers (Sénat) a adopté une loi autorisant le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa à gouverner par décrets-lois. La légitimité du Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, qui fait face à une « explosion sociale » selon ses propres termes, a été remise en cause par un sénateur au cours de la séance.
Ancien haut fonctionnaire du FMI et auteur de plusieurs essais sur l’économie tunisienne, Moncef Guen livre ici un diagnostic rapide de la situation économique plus d’un mois après la révolution historique.
Arrêté pour ses activités politiques présumées, le responsable du marketing de Google pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Wael Ghonim, a vécu deux semaine d’enfer dans les geôles égyptiennes. Un sort qui pourrait arriver de plus en plus fréquemment aux cyberdissidents du monde entier.
Face à la reprise des violences depuis la fin de la semaine dernière, le ministère tunisien de la Défense a décidé de mobiliser les réservistes de l’armée. L’Assemblée nationale a quant à elle accepté de permettre au président intérimaire, Fouad Mebazaa, de diriger le pays par décret-loi. Le Sénat doit confirmer ce vote ce mercredi.
Hosni Moubarak multiplie les tentatives d’apaisement. Il a promis mardi matin une hausse de 15 % des salaires des fonctionnaires, ainsi que l’ouverture d’une commission d’enquête sur les violences du 2 février perpétuées entre partisans et détracteurs du régime. Mais les Égyptiens restent sceptiques et poursuivent leur mobilisation.
Du 5 au 6 février, le Maghreb des livres a rendu hommage à la Tunisie. Éditeurs, auteurs, et l’ensemble du public présents à la Mairie de Paris ont salué la révolution tunisienne, garante d’une liberté d’expression retrouvée.
Dans un texte publié sur son site internet, la confrérie islamiste marocaine Al Adl wal Ihsane (Justice et Bienfaisance) appelle à un « changement démocratique urgent ». Objectif : ne pas avoir l’air de se laisser dépasser par un mouvement de protestation populaire. Au cas où celui-ci se développerait dans le royaume…