Le maire de Paris a exprimé ses vœux à la presse, mardi 18 janvier, en s’étendant assez largement sur la révolution tunisienne. L’occasion de dire tout le bien qu’il en pensait. Et qu’il avait toujours été proche de l’opposition à Ben Ali.
Du gouvernement au monde économique, tout ce qui a un jour touché au président déchu Zine el-Abidine Ben Ali semble devoir disparaître. Au point que ses anciens proches ont annoncé leur démission de son parti-État, le RCD, qui ressemble de plus en plus à une coquille vide.
La révolution tunisienne reflète la désespérance d’une jeunesse maghrébine en quête de repères, frappée par le chômage et frustrée par l’absence de perspectives.
Notoriété, aptitude à peser sur le jeu diplomatique, poids économique, rayonnement moral ou culturel… « Jeune Afrique » désigne les hommes et femmes de la culture et des médias les plus influents du continent.
Après la polémique soulevée par ses propos, la ministre française des Affaires étrangères affirme qu’ils ont été déformés. Et si elle a proposé son soutien logistique à la police tunisienne lors des récentes émeutes, c’est parce qu’elle « n’avait pas vu venir les événements ».
Le nouveau gouvernement tunisien est de plus en plus contesté. Quatre ministres fraîchement nommés ont annoncé leur démission ou la suspension de leur participation, tandis que des manifestants ont protesté contre le maintien d’anciens ministres de l’ère Ben Ali.
Le nouveau gouvernement tunisien prend le chemin de la « rupture » avec l’ancien régime. Il intègre des figures de l’opposition, de la société civile et des syndicats tunisiens. Sa mission : organiser des élections d’ici six mois.
Alors qu’un gouvernement d’union nationale comporte quelques membres du RCD, le parti du président déchu Ben Ali, la pression populaire contre les anciens caciques du pouvoir ne diminue pas. D’autant que la famille Ben Ali se serait enfuie avec 1,5 tonne d’or.
En Tunisie, tout est parti d’un suicide par immolation, avant que la colère populaire ne renverse en quelques semaines le régime de Ben Ali. Ce geste tragique ne cesse depuis de se répéter dans d’autres pays d’Afrique du Nord, où plusieurs personnes ont tenté de se donner la mort par le feu afin de protester contre leurs conditions de vie ou contre la politique menée dans leur pays.
Après deux années de chute de la demande, Alger, Le Caire, Tripoli et désormais Tunis entendent développer leur potentiel et exporter vers l’Europe et l’Asie. Au risque de se concurrencer.
Quelques jours après la série de suicides en Tunisie et ce qui s’est ensuivi, c’est devant le Parlement égyptien qu’un homme s’est immolé par le feu lundi en guise de protestation contre une décision des autorités.
Les Bleus ont remporté deux victoires successives lors du Mondial de handball ce week-end. Samedi ils ont battu la Tunisie, avant de rempiler dimanche contre l’Égypte.
Au moins quatre tentatives de suicide par le feu ont eu lieu en Algérie ces derniers jours. L’immolation similaire du Tunisien Mohamed Bouazizi, qui a provoqué la chute du régime Ben Ali, est dans tous les esprits.
La composition du gouvernement d’union nationale, annoncée pour ce lundi, a fait l’objet de fuites de la part de sources crédibles et concordantes. Voici quelques uns des noms probables des futurs ministres de la Tunisie.
L’armée a repris le contrôle du palais présidentiel de Carthage qui était occupé depuis 48 heures par des membres de la milice favorable à l’ex-président Ben Ali. Les arrestations se comptent par centaines.
Un père de famille sans emploi et sans logement s’est immolé par le feu dans la région de Tebessa, frontalière avec la Tunisie, samedi dernier. Il est hospitalisé dans un état grave.
Grogne populaire en raison d’une inflation galopante, amertume face à la séparation attendue du sud du pays, les Nord-Soudanais s’interrogent sur leur avenir et se demandent si un soulèvement populaire comme en Tunisie est possible à Khartoum.
Alors que les miliciens proches de Ben Ali redoublent d’activité, la société civile tunisienne cherche à s’organiser pour éviter tout retour en arrière. L’idée d’une assemblée constituante commence à s’imposer dans l’intelligentsia et les états-majors des partis politiques, alors qu’on annonce un gouvernement dans les prochaines 24 heures.
La révolution tunisienne a eu raison d’un régime en place depuis vingt-trois ans et que l’on croyait inamovible. Une chute devenue inéluctable devant l’ampleur de la colère populaire. Récit de journées historiques.
La nuit dernière a été extrêmement agitée en Tunisie, alors que les milices proches de l’ancien président Ben Ali, dont le neveu Imed Trabelsi a été poignardé, tentent de faire régner la terreur pour faire capoter la transition démocratique en cours. Mais la résistance populaire s’organise.
Dans un discours solennel, le chef de l’État libyen Mouammar Kadhafi a fait la leçon au peuple tunisien. Et en fustigeant le changement de régime à Tunis, où le président Ben Ali a été destitué de fait, il a également réussi à faire la promotion de son système de gouvernement. Avis aux amateurs…
Avec la libéralisation du régime, le chef du parti islamiste El Nadha, Rached Ghannouchi, annonce son grand retour en Tunisie. Avec lui, c’est l’islam politique et ses milliers de partisans qui vont tenter de reprendre pied dans un pays où Ben Ali les avait exclu des sphères de décision.
La résistance s’organise dans les médias tunisiens pour déjouer les manipulations des milices pro-Ben Ali. Et pour aider l’armée à maintenir l’ordre alors que des bandes de pillards sévissent dans le pays.
Difficile de démêler le vrai du faux en Tunisie, alors que le manque d’information donnée par les autorités sur les membres de l’ancien pouvoir favorise les rumeurs de toutes sortes. On a cependant appris l’arrestation – non encore officielle – d’un des gendres de ben Ali, Slim Chiboub.
Le Conseil constitutionnel a finalement proclamé samedi matin le président de l’Assemblée nationale, Foud Mebazaa, comme nouveau chef de l’État après la fuite de Ben Ali en Arabie saoudite. Une élection présidentielle doit être organisée dans les deux mois. Le peuple tunisien est encore sous le choc, mais entend bien continuer à jouer son rôle pour éviter que les anciennes dérives ne se reproduisent. Reportage.