Arrêtés la semaine dernière, les deux célèbres journalistes et chroniqueurs sont condamnés pour leurs commentaires et leurs analyses sur la situation dans le pays. Un jugement qui intervient dans un contexte de raidissement général du pouvoir.
Un rapport publié début mai par plusieurs associations féministes fait état de 25 féminicides en Tunisie en 2023, et neuf depuis le début de 2024. Des meurtres de plus en plus médiatisés, mais qu’une partie de la société a encore trop tendance à banaliser.
C’est la presse italienne qui s’en est fait l’écho, relayant des « craintes américaines » sur des rotations régulières d’appareils russes sur l’île tunisienne. Rien ne semble pourtant, à ce stade, le confirmer.
Après les nombreuses actions de protestation qui ont marqué la semaine, ce sont les soutiens du président tunisien qui ont défilé ce 19 mai. Ils critiquent, comme Kaïs Saïed, les « ingérences » des capitales étrangères.
Vingt-trois personnes sont portées disparues après avoir voulu se rendre par la mer en Europe depuis la ville de Nabeul, en Tunisie, a déclaré samedi 18 mai la Garde nationale du pays.
Alors que les arrestations se poursuivent et qu’une manifestation a eu lieu le 16 mai au matin à Tunis, le chef de l’État a ordonné à son secrétaire d’État aux Affaires étrangères de convoquer les ambassadeurs de pays ayant émis des protestations contre sa politique et qu’il accuse d’« ingérence ».
Avocats, journalistes, défenseurs des droits humains sont plus que jamais sous pression, à quelques jours d’une manifestation des partisans du président Saïed annoncée pour le 19 mai. Rien ne semble pouvoir arrêter ni la machine judiciaire ni la répression politique.
Dans un contexte extrêmement tendu en Tunisie et sur fond de grève des avocats, le patron de l’agence nationale antidopage a été arrêté, après la dissimulation du drapeau tunisien lors d’un événement sportif international à la piscine olympique de Radès. Le président de la fédération de natation est également en garde à vue.
La séquence ouverte le 7 mai avec l’interpellation de la militante antiraciste Saadia Mosbah n’a cessé de s’aggraver, notamment avec le placement en garde à vue, voire en détention, de plusieurs journalistes très populaires.
Les autorités tunisiennes restreignent l’accès aux transferts d’argent pour les migrants, estimés à 2 milliards de dollars par an. Ces derniers passent donc désormais par des circuits illégaux.
Deux chroniqueurs de radio et télévision connus en Tunisie ont été placés en détention ce dimanche pour avoir critiqué la situation du pays, au lendemain de l’interpellation musclée en direct sur France 24 d’une avocate et commentatrice pour des motifs similaires.
Les services de sécurité ont pris d’assaut samedi soir la Maison de l’avocat à Tunis et arrêté la juriste, après des propos sarcastiques qu’elle a tenus sur la situation du pays. Une scène filmée par France 24, qui a été contraint à cesser son direct.
Aujourd’hui spécialisée dans la deeptech et la réalité virtuelle appliquées aux sites touristiques, l’entrepreneuse de 43 ans n’en est pas à sa première innovation. Passionnée par les nouvelles technologies depuis l’adolescence, elle a enchaîné les créations d’entreprise dans le domaine.
Présidente de l’association Femmes et Citoyenneté au Kef, au nord-ouest de la Tunisie, cette professeure de français de 54 ans lutte contre la violence faite aux femmes depuis des années. Malgré les menaces et les difficultés.
Figure de l’antiracisme, récompensée par un prix international en 2023, la militante née à Tunis dans une famille originaire de Tombouctou a été arrêtée le 7 mai, pour des motifs qui restent inconnus.
Comme cela était prévisible après le rejet des dossiers de candidature des trois candidats, l’élection à la présidence de la Fédération tunisienne de football (FTF), prévue le 11 mai n’aura pas lieu. Un émissaire de la FIFA assistera à l’Assemblée générale ordinaire de l’instance, ce samedi.
Succédant à l’Autrichien Marcus Cornaro, le diplomate italien Giuseppe Perrone est le nouveau représentant de l’Union européenne en Tunisie. Beaucoup voient dans ce choix une nouvelle preuve de la mainmise actuelle de Rome sur les relations de l’Union avec Tunis.
Première femme à arbitrer un match de Ligue 1 en Tunisie, Dorsaf Ganouati a ouvert la voie à bien d’autres. À 40 ans, cette enseignante en éducation physique et sportive évolue désormais au niveau international. Un parcours qui est tout sauf le fruit du hasard.
Autodidacte, Sarah Laajimi incarne cette jeune génération d’artistes tunisiens ayant grandi avec les réseaux sociaux. Professeur d’anglais à l’université, elle tente de saisir dans ses toiles la dépression des sociétés post-Covid, les moments d’intimité et d’amitié, ou encore le sentiment d’impuissance face à la guerre à Gaza.
Aujourd’hui encore, l’analphabétisme des femmes et l’inégalité d’accès aux études reste un problème en Tunisie. Il y a un siècle, pourtant, une jeune fille de Tunis a montré la voie en devenant la première à obtenir un diplôme dans le pays. Un événement salué par ses contemporains.
La Tunisie vise au moins 850 millions d’euros pour son emprunt national 2024. Mais c’est beaucoup plus, numériquement et symboliquement, qui est espéré.
Après plus de deux semaines de démantèlement de campements de fortunes, les autorités tunisiennes ont procédé à des évacuations de migrants subsahariens dans la capitale. Ces opérations s’inscrivent dans un contexte où la Tunisie veut prouver qu’elle agit localement, face au mécontentement des habitants et à ses partenaires européens.
Le premier procès des personnes arrêtées depuis février 2023, pour une affaire de complot supposé contre l’État tunisien, a débuté le 2 mai. Avocat et ancien magistrat, Ahmed Souab en explique le contexte et dénonce la mise au pas de la justice opérée par le président Kaïs Saïed.
Alors que l’accord sur la gestion des flux migratoires signé entre Tunis et Bruxelles est encore loin d’être pleinement opérationnel, les autorités européennes, emmenées par l’Italie, semble déjà vouloir aller plus loin dans l’externalisation de cette gestion.
Le football tunisien aurait dû désigner son nouveau président le 11 mai prochain. Mais les trois candidatures, celles de Mohamed Wassef Jlaïel, Zied Tlemçani et Jalel Tekaya, ont été successivement rejetées. Le (mauvais) spectacle continue, et un nouveau report de l’élection est envisagé.
Le crédit, de 1,2 milliard de dollars, versé sur trois ans servira à financer les importations de matières premières destinées à des entreprises publiques tunisiennes majoritairement déficitaires.
Dans le nord-ouest de la Tunisie, près de la frontière algérienne, les habituels touristes cèdent de plus en plus fréquemment la place à des candidats à la migration venus d’Afrique subsaharienne. Entre compassion et instrumentalisation politique, Tunis peine à répondre aux défis de la situation, et l’accord signé avec l’Europe n’y change pas grand chose. Reportage.
Alors que nombre de ses citoyens témoignent de succès individuels remarquables à l’international, la Tunisie peine à relever les défis rencontrés localement. La faute à une absence d’intelligence collective, explique l’universitaire Kaïs Mabrouk.