Ce 4 septembre lors de sa prestation de serment, le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a promis la libération des prisonniers d’opinion et l’accompagnement du retour des exilés politiques. Depuis, plusieurs personnalités ont retrouvé la liberté. Jeune Afrique fait le point.
Le coup d’État qui a provoqué la chute d’Ali Bongo agite aussi à Yaoundé. Les opposants à Paul Biya estiment qu’il pourrait subir le même sort que son voisin, tandis que ses partisans l’affirment : « Le Cameroun n’est pas le Gabon ».
Ce 5 septembre, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, est à Libreville. Nommé facilitateur de la CEEAC pour le Gabon, il a rencontré le général Oligui Nguema et Ali Bongo Ondimba.
Au Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema gouverne officiellement, depuis sa prestation de serment du lundi 4 septembre, en tant que président de la transition. Il mise sur une certaine proximité et un protocole moins hostile. Une stratégie réfléchie pour s’assurer les soutiens politiques et populaires.
Observée au lendemain du putsch, la dégringolade des titres gabonais – qui a entraîné la chute des valeurs du voisin camerounais – devrait prendre fin dans les prochains jours, selon les spécialistes. Sur le marché local, une relative sérénité est de mise, car le pays a honoré ses échéances de remboursement de la semaine.
Au Gabon, le président de la transition a prêté serment ce 4 septembre au palais présidentiel, devant un aréopage de militaires et de personnalités issues de l’ancienne majorité comme de l’opposition.
Contrairement à ce que pensent certains, qui la mettent en cause à chaque putsch ou crise politique, la démocratie n’est pas le problème. Elle est la voie à suivre.
Le général Brice Oligui Nguema a promis des institutions respectueuses des droits humains, mais sans « précipitation », fermant ainsi la porte à l’opposition, qui l’exhorte à rendre le pouvoir aux civils.
Virulent pourfendeur du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, l’écrivain gabonais Janis Otsiemi a accueilli avec satisfaction la chute du régime. Il n’en est pas moins lucide : pour lui, il faudra forcer les militaires à rendre le pouvoir. Interview.
Contrairement à ce qui a été annoncé le 31 août, le président du CTRI ne prêtera pas serment devant la présidente de la Cour constitutionnelle, toujours en résidence surveillée.
Vendredi 1er septembre, les conseils de l’épouse du président déchu Ali Bongo Ondimba ont déposé plainte à Paris pour détention « arbitraire » de leur cliente franco-gabonaise.
Le président camerounais a procédé, mercredi 30 août, à la nomination de responsables au sein de l’administration centrale de l’armée. Un choix loin d’être anodin, dans le contexte d’insécurité internationale actuel.
L’opposant gabonais Albert Ondo Ossa l’affirme : Pascaline Bongo Ondimba serait la donneuse d’ordre du coup d’État ayant renversé son frère, Ali Bongo Ondimba. Un scénario que n’étaye aucune preuve pour le moment, mais qui s’appuie sur une réalité : chez les Bongo Ondimba, l’unité familiale n’était pas de mise.
Ancien attaché militaire à Rabat, formé à l’Académie royale militaire de Meknès, le tombeur d’Ali Bongo Ondimba et nouvel homme fort du Gabon a passé de nombreuses années au Maroc, où il a tissé des liens personnels forts.
Au lendemain de leur coup de force, les membres du comité de la transition ont reçu la Fédération des entreprises gabonaises. Une manière de rassurer les investisseurs et les sociétés.
Elle était la fille préférée de feu Omar Bongo Ondimba, lui était le successeur de son père à la tête du pays. Les deux aînés de la première famille du Gabon ne s’appréciaient que modérément, mais Libreville pensait qu’ils avaient enterré la hache de guerre. À tort ?
Plusieurs des proches et anciens collaborateurs d’Ali Bongo Ondimba ont été arrêtés le 30 août. Tous ou presque ont un point commun : une proximité avec le fils de l’ex-président, Noureddin Bongo-Valentin.
Le camp d’Albert Ondo Ossa avait annoncé la victoire de ce dernier avant même la proclamation des résultats de la présidentielle, contestés par avance. Depuis, le coup d’État et la chute d’Ali Bongo Ondimba ont rebattu les cartes. Et sans doute ravivé des ambitions.
Au cœur de l’Afrique centrale, si les présidents des pays voisins du Gabon ne se sont guère exprimés officiellement sur le coup d’État, ils regardent de près la situation. D’autant plus qu’eux aussi cumulent quelques décennies au pouvoir.
Il n’aura fallu que quelques heures pour que le coup d’État mené par le général Brice Clotaire Oligui Nguema contre Ali Bongo Ondimba soit « consommé ». Retour sur ces moments décisifs qui ont vu basculer le Gabon.
Surpris par le coup d’État, les Gabonais espèrent désormais que la transition à venir se déroulera dans le calme. Et fêtent la nouvelle dans la rue comme dans les bars.
Moins d’une heure après l’annonce des résultats – déjà controversés – de l’élection présidentielle, le Gabon voyait se dérouler sous ses yeux un coup d’État militaire. Ali Bongo Ondimba mis « à la retraite », le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été nommé à la tête d’une transition dont nul ne connaît encore l’issue. Récit d’une folle journée.
Les réactions à l’annonce du coup de force des militaires contre le président Ali Bongo Ondimba, au petit matin de ce mercredi 30 août, sont pour l’instant prudentes.
Le chef de l’État s’est exprimé dans une vidéo filmée dans la matinée depuis sa résidence de La Sablière, à Libreville. Quelques heures plus tôt, des militaires avaient annoncé la fin de son régime.
De Dakar à Kinshasa en passant par Abidjan et Yaoundé, nul ne sait exactement ce qui se passe dans la tête des grandes muettes, dont aucun chef d’État ne peut jurer de la fidélité inoxydable.
Des militaires ont annoncé dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 août avoir pris le pouvoir au Gabon, au nom d’un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Plusieurs proches d’Ali Bongo Ondimba ont été interpellés. Lui-même serait en résidence surveillée.
Des éléments de l’armée gabonaise, réunis en un « Comité pour la transition et la restauration des institutions » (CTRI), ont annoncé dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 août avoir pris le pouvoir au Gabon, quatre jours après les élections générales.
Dans les minutes qui ont suivi l’annonce des résultats de l’élection présidentielle donnant Ali Bongo Ondimba vainqueur, des militaires se sont emparés de la télévision publique gabonaise.
Quatre jours après les scrutins du 26 août, le Gabon attend toujours les résultats. Dans les camps d’Ali Bongo Ondimba et d’Albert Ondo Ossa, on affiche un visage optimiste, en revendiquant d’ores et déjà la victoire.