Décédé dans la nuit du 17 septembre à l’âge de 84 ans, Abdelaziz Bouteflika avait été déchu par le Hirak en 2019 après vingt ans de pouvoir. Né le 2 mars 1937 à Oujda, au Maroc, où son père gère un hammam, Abdelaziz est un petit garçon chétif, complexé par sa petite taille, et raillé par ses camarades pour sa faible constitution mais aussi parce que son père travaille pour un notable du Maroc oriental qui a ses entrées au Palais royal et auprès de l’administration française.
Moins de deux ans après le début de l’insurrection du 1er novembre 1954, le FLN ordonne en mai 1956 aux lycéens et aux étudiants de rejoindre les maquis pour prendre part à la guerre. À partir de là, il faudra presque sept mois avant que le jeune Bouteflika rejoigne les rangs de l’armée de libération, son père étant à l’origine opposé à ce projet. Élu député de Tlemcen en 1962, Bouteflika devient ensuite ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme. En 1963, il passe aux Affaires étrangères. Très proche du président Houari Boumédiène qu’il a connu à Oujda, le jeune diplomate est à l’origine du coup d’État de juin 1965 qui renverse le président Ahmed Ben Bella. À la mort de Boumediene, en 1979, l’armée choisit comme successeur le colonel Chadl Bendjedid. Exit l’ambitieux Bouteflika qui entame une longue disgrâce. Soupçonné d’extorsion de fonds, il est exclu de toutes les instances du FLN et contraint à l’exil de 1981 à 1987.
Après 20 ans d’attente, et après avoir refusé le pouvoir en 1994 au grand dam des militaires, Bouteflika va enfin devenir président en avril 1999, à 62 ans. En exil en Europe et aux Emirats, il a vécu de loin la terrible guerre civile. C’est au général Liamine Zeroual que reviendra la responsabilité de gérer cette période tragique. Lassé du pouvoir, celui-ci démissionne en septembre 1998.
Élu en 1999 (puis réélu en 2004, 2009 et 2014), Bouteflika commence par mettre en chantier sa politique de réconciliation nationale, pré-requis pour son acceptation définitive par les généraux. Puis il s’atèle au dossier du Sahara-Occidental, qu’il pense pouvoir régler en quelques mois grâce à sa sensibilité favorable au plan d’autonomie marocain.
Après avoir été victime en 2013 d’un grave accident vasculaire cérébral, il voit son état de santé se dégrader. Sa mobilité est réduite et il n’effectue que de rares apparitions. Son entourage est accusé d’exercer une influence considérable, en particulier son frère Saïd, alors que des scandales de corruption éclatent. À l’approche de l’élection présidentielle de 2019, faute de pouvoir désigner un successeur adéquat, les caciques du FLN envisagent le report du scrutin et le maintien de Bouteflika au pouvoir pendant cette période transitoire. Une situation qui déclenche la révolte du Hirak, une série de manifestations hebdomadaires qui ont lieu entre 2019 et 2021 et qui aboutissent à la démission de Bouteflika après 20 ans de pouvoir. Il meurt deux ans plus tard, à l’âge de 84 ans.
Les précisions du quotidien Le Monde à la suite de la publication en une, le 4 avril, de la photo du président Abdelaziz Bouteflika pour illustrer le scandale des Panama Papers n’ont pas réussi à apaiser la colère des autorités algériennes.
Confidence d’un membre du gouvernement Sellal : l’Algérie va devoir recourir à l’endettement extérieur pour faire face à la chute de ses revenus en devises, qui ne devraient pas dépasser 25 milliards de dollars en 2016, contre 37 milliards l’année précédente.
La récente diffusion d’une photo d’Abdelaziz Bouteflika, tweetée le 10 avril par le Premier ministre français Manuel Valls, a relancé les débats concernant l’état de santé et la succession du président algérien.
Réunie en conférence nationale, l’opposition a dénoncé d’une seule voix la politique du président, sans toutefois parvenir à s’entendre sur une stratégie commune.
Le Premier ministre français Manuel Valls doit rencontrer dimanche le président algérien Abdelaziz Bouteflika, au deuxième jour d’une visite marquée par un boycott de médias français protestant contre le refus d’Alger d’accréditer des journalistes du Monde et du « Petit Journal » de Canal+.
Les partis d’opposition se réunissent mercredi à Alger pour dénoncer le régime en place et réitérer leur demande de mise en place d’une transition démocratique.
Secrétaire général très controversé du FLN, ce proche d’Abdelaziz et Saïd Bouteflika est devenu l’une des pièces maîtresses du système. Au point de ne craindre rien ni personne. Enquête sur un stratège au bras long.
Dissous le 21 janvier, le très redouté Département du renseignement et de la sécurité (DRS) cède la place à trois entités autonomes placées sous l’autorité de la présidence.
Les 50 personnalités les plus influentes ont toutes, sans exception et chacune à son niveau, un rôle à jouer pour conduire l’Algérie sur la première voie.
Ahmed Lahri ne présentera plus le journal télévisé de 19h sur Canal Algérie, accusé d’avoir prononcé le nom d’Abdelaziz Bouteflika sans citer sa fonction.
Le marché de l’armement ne connaît décidément pas la crise. L’Afrique n’échappe pas à la règle : si le continent est celui qui importe le moins d’armes au monde, certains pays africains se distinguent par leur achats frénétiques de frégates, sous-marins, et autres hélicoptères de combats.
Conditions requises pour briguer la magistrature suprême, accès des binationaux à des postes clés, statut de la langue arabe… La révision de la loi fondamentale va dans le sens d’un raidissement identitaire.
Avec Alain Juppé, le maire de Bordeaux, qu’il a reçu le 2 février dans sa résidence de Zeralda, le président Bouteflika a parlé pendant quarante-cinq minutes des relations algéro-françaises, de la Syrie et de la Libye.
On le dit malade et affaibli, voire incapable d’exercer pleinement ses fonctions. Qu’en est-il réellement ? Enquête exclusive dans les coulisses du pouvoir.
Envolées les illusions nées des printemps arabes ! Cinq ans plus tard, l’élan de liberté s’est effacé devant le principe de réalité, et les États de la région doivent gérer, tant bien que mal, leurs failles sécuritaires, économiques et sociales.
Figure historique de la guerre d’indépendance, cet éternel opposant au « système » a tiré sa révérence après plus de soixante-dix ans de militantisme passés en grande partie loin de son pays.
Acheté en 2008 pour 312 millions de dollars, plus 40 autres millions d’aménagements divers (unité médicale, chambre à coucher, bureaux, systèmes antimissiles), l´Airbus A340-500 du président Abdelaziz Bouteflika ne quitte que rarement l’aéroport militaire de Boufarik, au sud-ouest d’Alger, où il est stationné.
L’interminable révision constitutionnelle est revenue sur le devant de la scène en Algérie. Le 19 décembre, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a déclaré que cette révision » interviendrait en janvier « , sans donner de précision quant à sa date ou à sa procédure d’adoption. Nous avons passé en revue les points chauds du débat avec la constitutionnaliste algérienne Fatiha Benabbou.
Crise économique, tensions sociales, gouvernance opaque, règlements de comptes au sein de l’armée… Le pays d’Abdelaziz Bouteflika suscite plus que jamais l’inquiétude. Analyse.
Difficultés économiques, tensions sociales, gouvernance opaque, règlements de comptes dans l’appareil sécuritaire… Le pays d’Abdelaziz Bouteflika suscite plus que jamais l’inquiétude. Enquête dans J.A. n° 2866, en kiosques du 13 au 19 décembre.
Depuis le limogeage de Mohamed Mediène, trois autres généraux ont été inculpés et plusieurs officiers supérieurs écartés. Que signifie cette épuration et jusqu’où ira-t-elle ?
Spécialiste émérite de la lutte antiterroriste, le général Abdelkader Aït Ouarabi a été condamné à cinq ans de prison ferme pour des raisons obscures. Décryptage.
Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, est arrivé jeudi 3 décembre en France pour une « courte visite privée » au cours de laquelle il effectuera ses « contrôles médicaux périodiques », a annoncé la présidence dans un communiqué.
Sûr de son fait, un groupe de personnalités a adressé une demande d’audience au chef de l’État pour l’informer de l’existence de pouvoirs parallèles décidant et agissant à son insu.
Président du Conseil de la nation (Sénat), Abdelkader Bensalah, 74 ans, qui avait été admis le 29 septembre à l’hôpital Cochin, à Paris, pour y être opéré, devrait regagner Alger début décembre afin d’y poursuivre sa convalescence.
Ancien patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général de corps d’armée Mohamed Mediène, alias Toufik, a été cité à comparaître par l’avocat de la défense lors du procès du général Abdelkader Aït Ouarab, alias Hassan, qui devrait se tenir le 26 novembre à Oran.
Les raisons de son limogeage, la nature de ses relations avec Bouteflika, le démembrement du DRS… L’ex-patron des services secrets commence à lever un coin du voile. Enquête.