Le général Abdourahamane Tiani a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Chef de la garde présidentielle, il a créé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) avant de s’autoproclamer chef de l’État. Né en 1964 à Toukounous, dans la région de Filingué, une ville située au nord-est de Niamey, Abdourahamane Tiani a été formé en partie à l’étranger. Il a notamment fréquenté l’École nationale des officiers d’active de Thiès, au Sénégal, l’École d’application de l’infanterie de Montpellier, en France, ou encore l’École royale d’infanterie de Benguerir, au Maroc. Il avait été nommé chef de la garde présidentielle en 2011 par Mahamadou Issoufou, prédécesseur de Mohamed Bazoum à la tête de l’État nigérien.
Cette décision intervient après l’accréditation, le 6 août par Niamey, de l’ambassadeur nommé par Cotonou. La frontière entre les deux pays reste, pour le moment, fermée.
L’ancien ministre de Mohamed Bazoum a été déchu de sa nationalité le 10 octobre, sur décision du président. Lequel voit en lui le chef d’une rébellion qui tente de s’affirmer depuis la France et les pays voisins du Niger.
Alors que le Mali, le Burkina Faso et le Niger s’apprêtent à sortir de la Cedeao, sa Banque d’investissement et de développement anticipe les conséquences sur son équilibre financier, tout comme sur celui des trois pays de l’AES.
L’ONG réagit après l’adoption en août d’« une nouvelle ordonnance du gouvernement du Niger établissant une base de données de personnes suspectées de terrorisme qui entrave les droits fondamentaux garantis par le droit national et international ».
L’ancien ministre nigérien Rhissa Ag Boula a annoncé la création des « Forces armées libres », un mouvement politique et militaire visant à renverser la junte au pouvoir.
Pris pour cible par le Niger, ébranlé par l’arrestation de quatre de ses agents au Burkina Faso, le service de renseignement français vit des heures difficiles dans la zone sahélienne, où ses activités n’ont jamais semblé aussi menacées.
LA GARDE RAPPROCHÉE – Depuis son coup d’État perpétré contre Mohamed Bazoum en juillet 2023, Abdourahamane Tiani a pris soin de donner une couleur panafricaniste et souverainiste à l’exercice de son pouvoir. Autour de lui, les activistes se pressent pour le maintenir sur cette voie, qui est aussi celle d’une rupture avec la France.
La junte nigérienne, qui dirige le pays depuis le coup d’État de juillet de 2023, fait face à une situation sécuritaire encore plus dégradée qu’avant sa prise du pouvoir.
Elle appelle Ibrahim Traoré « mon fils » et félicite les juntes au pouvoir au Sahel pour leur « noble combat ». Portrait de la chanteuse ivoirienne qui cartonne sur les réseaux avec un titre à la gloire de l’Alliance des États du Sahel.
Alors que les relations entre Paris et les pays de l’Alliance des États du Sahel sont au plus bas depuis l’arrivée des juntes au pouvoir, les ambassades françaises à Niamey, Bamako et Ouagadougou fonctionnent au ralenti dans un climat hostile.
Les principaux chefs des armées nigérienne et nigériane se sont retrouvés à Niamey ce 28 août pour évoquer, et surtout relancer, la coopération militaire entre leurs deux pays. Une réunion loin d’être anecdotique un an après le coup d’État ayant renversé Mohamed Bazoum.
Sous l’étroite surveillance de Moscou depuis la disparition d’Evgueni Prigojine, le groupe paramilitaire russe est de plus en plus actif au Sahel et en Centrafrique. Avec un même objectif : porter sur le continent l’ambition de puissance anti-occidentale du maître du Kremlin. Révélations.
Ancien ministre et aujourd’hui opposant à la junte dirigée à Niamey par Abdourahamane Tiani, l’ex-figure des rébellions touarègues bénéficie depuis la fin du mois de juillet du statut de réfugié politique en France.
En froid avec Cotonou, Niamey mise sur l’ancien conseiller spécial de l’ex-président Mahamadou Issoufou pour écouler son or noir sur le marché international et renflouer ses caisses.
Tandis que ses relations diplomatiques se tendent avec le Bénin et engendrent des querelles pétrolières, le Niger a relancé un projet de pipeline vieux de plus d’une décennie. L’objectif est de raccorder les infrastructures pétrolières à celles établies entre le Tchad et le Cameroun. Coulisses.
Interpellé par la fondation Mo Ibrahim, dont il a été le lauréat du prix du leadership en 2020, l’ancien président du Niger a affirmé dans une lettre qu’il condamnait le putsch ayant eu lieu en juillet 2023 et ayant renversé son successeur Mohamed Bazoum.
Tandis que le Niger et le Bénin tentent d’amorcer un dégel diplomatique, Niamey accuse les services secrets français de former et d’armer des jihadistes. Une manœuvre pour forcer Cotonou à prendre ses distances avec Paris ?
Comme il y a un an au Burkina Faso avec Ibrahim Traoré, Samuel Eto’o a été invité à une audience avec le chef de l’État du Niger, à l’occasion d’un séjour à Niamey.
S’ils s’affichent tous deux aux côtés des putschistes du Sahel, l’activiste d’origine camerounaise et le producteur né à Douala peuvent aussi se diviser, voire se combattre violemment via les réseaux sociaux.
Décidée en 2023, la réouverture de l’ambassade du Bénin dans la capitale nigérienne, retardée en raison de la crise diplomatique entre les deux pays, devrait être effective après la prise de fonction officielle, le 6 août, de Gildas Agonkan. Le diplomate avait été nommé il y a un peu plus d’un an.
Les autorités de Niamey reprochent à Kiev un « soutien » à des « groupes terroristes », après une lourde défaite de l’armée malienne et de ses supplétifs du groupe Wagner, fin juillet à Tinzaouatène.
Justin Koné Katinan, cadre du parti de Laurent Gbagbo, est sous le feu des critiques de la majorité présidentielle, après un discours prononcé à Ouagadougou, lors d’une cérémonie de remise de prix. Et ce, alors que les relations entre les deux pays sont exécrables. Explications.
L’activiste panafricaniste a déclaré avoir reçu un passeport diplomatique nigérien. Une annonce qui intervient après le retrait de sa nationalité par les autorités françaises et au lendemain d’un discours très critique d’Abdourahamane Tiani à l’encontre de la France.
Un an après le coup d’État qui a porté Abdourahamane Tiani au pouvoir, l’espoir d’une libération du président déchu s’est étiolé chez les proches de Mohamed Bazoum.
Un an après son coup d’État, Abdourahamane Tiani est toujours aussi indéchiffrable. François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, revient pour RFI sur nos révélations sur sa méthode de gouvernement.
Un an après le coup d’État du général Tiani, la junte a notifié à plusieurs anciens hauts responsables de la politique nigérienne leur libération à venir.
Des émissaires d’Abdourahamane Tiani se sont rendus du 24 au 25 juillet à Cotonou pour tenter d’aplanir les différends entre Niamey et Cotonou. Mais la menace sécuritaire dans le nord-ouest du Bénin pourrait retarder la réouverture des frontières, réclamée depuis plusieurs semaines par Patrice Talon.