Le général Abdourahamane Tiani a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Chef de la garde présidentielle, il a créé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) avant de s’autoproclamer chef de l’État. Né en 1964 à Toukounous, dans la région de Filingué, une ville située au nord-est de Niamey, Abdourahamane Tiani a été formé en partie à l’étranger. Il a notamment fréquenté l’École nationale des officiers d’active de Thiès, au Sénégal, l’École d’application de l’infanterie de Montpellier, en France, ou encore l’École royale d’infanterie de Benguerir, au Maroc. Il avait été nommé chef de la garde présidentielle en 2011 par Mahamadou Issoufou, prédécesseur de Mohamed Bazoum à la tête de l’État nigérien.
Le 30 juillet, la Cedeao a interdit toute transaction financière entre ses États membres et le Niger à la suite du putsch du général Abourahamane Tiani. Pourtant, la Banque centrale ne semble pas avoir cessé de fournir des devises aux banques du pays.
Attendu au tournant dans la gestion des coups d’État, le président nigérian, à la tête de la Cedeao, semble avoir abandonné l’option d’une intervention militaire au Niger. La fin de la volonté d’intransigeance de l’organisation ouest-africaine ?
À des degrés divers, les tissus économiques du Burkina Faso, du Mali et du Niger se délitent. Même si les indicateurs macroéconomiques tiennent bon, les entreprises sont les premières à payer les frais de l’instabilité politique et sécuritaire.
Il y a encore quelques semaines, Mohamed Bazoum et Mahamadou Issoufou affirmaient qu’ils étaient « frères ». Depuis le coup d’État qui a renversé le premier, l’attitude du second soulève bien des questions au Niger.
Depuis qu’Abdourahamane Tiani a renversé Mohamed Bazoum le 26 juillet, Washington a choisi la carte du pragmatisme. S’ils ont fini par dénoncer le coup d’État, les Américains n’entendent pas quitter le Niger et doivent composer avec la junte.
Depuis le début de la vague de coups d’État en Afrique de l’Ouest, en 2020, le Togo plaide pour des solutions négociées avec les juntes. Une position qui irrite certains, mais que le ministre togolais des Affaires étrangères assume. Interview.
La junte d’Abdourahamane Tiani affirme que le président déchu a tenté de s’évader de la résidence où il est détenu depuis le 26 juillet, tandis que ses proches dénoncent une machination. Une affaire dans laquelle les zones d’ombre sont légion.
Le porte-parole du régime militaire au pouvoir à Niamey a rapporté que la tentative avait échoué. Dans le même temps, les premiers soldats français à avoir quitté le pays sont arrivés au Tchad voisin.
Trois ans seulement séparent les prises de pouvoir d’Assimi Goïta et d’Abourahamane Tiani. Un monde au regard de l’évolution du Sahel. Le temps, surtout, d’un apprentissage : celui du putschisme moderne, que le Nigérien applique à grande vitesse.
Désormais rassemblées sous l’étendard de l’Alliance des États du Sahel (AES), les juntes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont fait de la lutte contre l’insécurité une priorité. Le nombre de victimes ne cesse pourtant d’augmenter dans ces trois pays. État des lieux en infographies.
Le retrait des quelque 1 400 soldats français a été exigé par la junte arrivée au pouvoir à la fin de juillet. Après deux mois de bras de fer, Emmanuel Macron avait finalement annoncé en septembre le départ des militaires stationnés dans le pays.
Les raéliens du Burkina Faso viennent d’annoncer que leur prophète soutenait la création de l’Alliance des États du Sahel par les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Alors qu’Emmanuel Macron penchait en faveur d’une intervention militaire pour rétablir l’ancien président nigérien dans ses fonctions, l’option semble, deux mois plus tard, hypothétique. Et si tout s’était joué lors d’une « journée des dupes », le 26 juillet ? Révélations.
La détention du président nigérien renversé, retenu depuis le 26 juillet dans sa résidence de Niamey, fait l’objet de deux procédures judiciaires… portées par deux collectifs d’avocats. Or, l’un d’eux n’a pas été mandaté par Mohamed Bazoum lui-même. Explications.
Soucieuses de proposer leur aide dans la résolution des crises qui secouent certains de leurs voisins, les autorités algériennes avaient déjà approché le Mali après le coup d’État de 2020.
Depuis le coup d’État contre Mohamed Bazoum, le 26 juillet, le Niger est dirigé par une coalition de haut gradés qui tient de l’alliance de circonstance. Les uns, favorables au PNDS de Mahamadou Issoufou, y côtoient les autres, hostiles à l’ancien président.
Une semaine après l’annonce par Emmanuel Macron du départ de son ambassadeur et des troupes françaises, le nouvel homme fort du pays s’est exprimé à la télévision.
Le 15 septembre, les régimes en place à Bamako, Ouagadougou et Niamey ont annoncé la création d’une « Alliance des États du Sahel », destinée à se défendre contre toute atteinte à leur l’intégrité. Le début d’une fédération putschiste destinée à s’étendre ?
Après deux mois d’intense bras de fer avec la junte au pouvoir à Niamey, la France a annoncé le rappel imminent de son ambassadeur et le retrait de ses 1 400 soldats basés au Niger d’ici la fin de l’année.
Réunis à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies, les délégations des pays d’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires occidentaux ont mené une offensive diplomatique. Parmi les sujets abordés : la situation au Niger et la position de la Cedeao.
Trois semaines après la réautorisation des vols commerciaux à l’aéroport international de Niamey, la junte du général Abdourahamane Tiani a banni les avions français de son espace aérien.
Les représentants de Bamako et de Ouagadougou ont témoigné leur soutien à la junte nigérienne, empêchée de prendre la parole à l’Assemblée générale de l’ONU. Ils ont également enchaîné les coups contre la France, accusée d’être complice du terrorisme.
Dans un communiqué, les putschistes nigériens fustigent « l’ingérence » du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qu’ils accusent de les empêcher de prendre part à l’Assemblée générale de l’organisation, en cours à New York.
Alors que se tient l’Assemblée générale de l’ONU à New York, la question de savoir qui représentera le Niger n’a toujours pas été tranchée. En coulisses, les deux camps s’affrontent.
Le fils de l’ancien président Mahamadou Issoufou, ministre du Pétrole jusqu’au coup d’État du 26 juillet, a été placé en détention ce 20 septembre. Plusieurs de ses ex-collègues au gouvernement ont subi le même sort.
Les putschistes du Niger ont annoncé la « caducité » de plus de 990 passeports diplomatiques détenus par des personnalités ayant travaillé pour le régime de Mohamed Bazoum.
Les régimes militaires dirigés par Assimi Goïta au Mali, Ibrahim Traoré au Burkina Faso et Abdourahamane Tiani au Niger ont signé samedi une charte établissant une alliance défensive.
De nombreux présidents seront présents au rendez-vous onusien de New York, à l’invitation du secrétaire général, António Guterres. Comme chaque année, beaucoup en profiteront pour faire avancer leurs dossiers en coulisses.