Le général Abdourahamane Tiani a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Chef de la garde présidentielle, il a créé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) avant de s’autoproclamer chef de l’État. Né en 1964 à Toukounous, dans la région de Filingué, une ville située au nord-est de Niamey, Abdourahamane Tiani a été formé en partie à l’étranger. Il a notamment fréquenté l’École nationale des officiers d’active de Thiès, au Sénégal, l’École d’application de l’infanterie de Montpellier, en France, ou encore l’École royale d’infanterie de Benguerir, au Maroc. Il avait été nommé chef de la garde présidentielle en 2011 par Mahamadou Issoufou, prédécesseur de Mohamed Bazoum à la tête de l’État nigérien.
L’ancien Premier ministre, en exil à Paris depuis plus de deux ans, a atterri à Niamey le 11 septembre. Il compte bien jouer un rôle dans la transition mise en place par le général Tiani.
Le régime militaire à Niamey a déclaré que la France « continue de déployer ses forces » dans plusieurs pays ouest-africains en vue d’une « agression » contre le Niger, Paris répondant ce dimanche ne reconnaître « aucune légitimité aux déclarations des putschistes ».
Au pouvoir à Niamey depuis le 26 juillet dernier et le renversement de Mohamed Bazoum, Abdourahamane Tiani tente d’asseoir son statut de chef d’État et de résister aux pressions extérieures. Une position fragile, malgré des soutiens de poids.
Ces deux Gazelle font partie d’un lot de cinq appareils offerts ces dernières années à Niamey par Paris, dans le cadre d’un projet de formation de 24 millions d’euros, et pour l’aide à la lutte anti-terroriste.
La vérité sur ce cinquième domino africain à tomber entre les mains de nos valeureux « sauveurs » en treillis, c’est qu’il s’agit plus d’une révolution de palais que d’un coup d’État.
À la demande de Niamey, la France a initié un processus de retrait de certaines de ses capacités militaires dans le pays. Entre 1 200 et 1 400 soldats français y sont déployés, ainsi que des avions de chasse et des drones.
Renversé le 26 juillet par le coup d’État du général Abdourahamane Tiani, le président refuse toujours de démissionner. Détenu dans sa résidence par les putschistes avec son épouse et son fils, il croit plus que jamais en son retour au pouvoir.
Le Premier ministre nigérien nommé par la junte a réaffirmé que la présence française au Niger était « illégale ». Et la détermination de son pays à se défendre s’il était attaqué.
Ancien attaché militaire à Rabat, formé à l’Académie royale militaire de Meknès, le tombeur d’Ali Bongo Ondimba et nouvel homme fort du Gabon a passé de nombreuses années au Maroc, où il a tissé des liens personnels forts.
Paris refuse de rappeler son ambassadeur comme l’ont demandé les putschistes au pouvoir à Niamey, qui menacent désormais de recourir à la force pour l’expulser.
L’Algérie refuse que le coup d’État au Niger ne devienne un « fait accompli », tout en souhaitant concéder aux putschistes plusieurs mois de transition.
Le général Abdourahamane Tiani a renversé le 26 juillet le président Mohamed Bazoum. Le premier s’est autoproclamé chef de l’État, tandis que le second refusait toujours, au 22 août, de démissionner. Si l’épilogue de leur histoire n’est pas connu, celle-ci n’en est pas à son premier rebondissement.
Trois semaines après le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum et porté Abdourahamane Tiani à la tête de la junte, l’ancien président nigérien sort du silence. Entretien exclusif.
Tandis que les chefs d’état-major de la Cedeao se réunissent ce 17 août à Accra, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation, Abdel-Fatau Musah, maintient les putschistes sous pression et érige la sécurité du président Bazoum en « ligne rouge ».
À Abuja, le 10 août, les présidents ouest-africains ont retenu quasiment à l’unanimité l’option militaire, même si certains ont exprimé des réticences. Commandement, soutien de la France, délai de déploiement… Ils ont aussi acté certains points importants de cette éventuelle opération. Coulisses.
À Niamey, la principale coalition d’organisations de la société civile et des figures de l’opposition se sont exprimées contre les sanctions prises par la Cedeao, qu’elles exhortent à ne pas intervenir militairement. Un soutien indirect aux militaires putschistes, sur fond de rejet du régime de Mohamed Bazoum.
Le général Abdourahamane Tiani a annoncé la formation d’un gouvernement. L’ancien chef d’état-major des armées, Salifou Mody, obtient le portefeuille de la Défense.
Ce jeudi 10 août, la Cedeao a retenu l’option militaire pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Si des négociations sont encore possible, la menace d’une intervention militaire pèse plus que jamais sur le Niger. Quelles seraient alors ses capacités de résistance ? L’armée nigérienne, désunie et déjà engagée sur plusieurs fronts, pourrait-elle tenir ? Jeune Afrique fait le point.
Le ministre d’État, Rhissa Ag Boula, a annoncé, le 8 août, la création du Conseil de la résistance pour la République, afin d’obtenir le retour à l’ordre constitutionnel et la libération de Mohamed Bazoum. Contacté par Jeune Afrique, l’ancien leader de rébellions touarègues détaille ses objectifs.
Ce 8 août, le ministre d’État Rhissa Ag Boula a annoncé la création d’un mouvement destiné à rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Et ce, en utilisant « tous les moyens nécessaires ».
La Cedeao a donné jusqu’au 6 août aux putschistes nigériens pour réinstaller Mohamed Bazoum au pouvoir. Bola Tinubu, président en exercice de l’institution ouest-africaine, est décidé à ne pas laisser entériner un nouveau coup d’État. Quitte à préparer, avec une poignée de conseillers, une intervention militaire risquée.
Les membres de l’organisation sous-régionale arrivés jeudi soir à Niamey pour tenter de trouver une sortie de crise sont repartis quelques heures plus tard, sans avoir rencontré le chef de la junte.
Le Conseil national de sauvegarde de la patrie a, selon nos informations, procédé à la coupure des signaux de RFI et France 24 ce jeudi 3 août dans l’après-midi.
Le 26 juillet, Abdourahamane Tiani a renversé le pouvoir avant de créer un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, et de se proclamer chef de l’État. Qui est ce haut gradé, taiseux et calculateur, dont personne ne soupçonnait l’ambition ?
À trois jours de l’échéance de l’ultimatum fixé par la Cedeao aux putschistes nigériens pour rendre le pouvoir à Mohamed Bazoum, le général Abdourahamane Tiani déclare qu’il « refuse toute ingérence dans les affaires intérieures » de son pays.
Un petit avion de liaison a décollé de Niamey ce 2 août avec, à son bord, plusieurs officiers chargés de réfléchir à un renforcement de la coopération avec le Mali.
Dans un communiqué, les colonels putschistes précisent qu’ils refusent d’appliquer les sanctions décrétées par la Cedeao et qu’ils pourraient quitter l’organisation de la sous-région.
Le sommet extraordinaire de la Cedeao sur la situation au Niger s’est achevé à Abuja, ce 30 juillet, par un discours de fermeté : l’organisation régionale donne une semaine à la junte pour rendre le pouvoir à Mohamed Bazoum. Le Tchadien Mahamat Idriss Déby Itno se trouve à Niamey en tant qu’émissaire.