Chantier prioritaire du chef de l’État béninois, la refonte du paysage politique vise à aboutir à un système bipartisan. Mais son concepteur se heurte à de nombreuses réticences, y compris dans son propre camp.
À près de six mois des prochaines législatives, Joseph Djogbénou a annoncé sa démission de la Cour constitutionnelle qu’il préside depuis 2018. Ancien avocat de Patrice Talon, il fait partie de son premier cercle.
Le Parti du renouveau démocratique (PRD) a officialisé, début février, son soutien à Patrice Talon pour l’élection présidentielle du 11 avril. Sans élu à l’Assemblée, sans conseillers municipaux, le PRD espère pourtant, en cas de victoire du président sortant, décrocher des postes au sein du gouvernement.
Soutien indéfectible de Patrice Talon depuis l’élection de ce dernier à la tête du Bénin, le 20 mars 2016, le Parti du renouveau démocratique (PRD) de l’ancien Premier ministre Adrien Houngbédji, 78 ans, est en passe de retrouver son autonomie.
En refusant de faire fusionner son parti avec l’un des deux blocs pro-Talon, Me Adrien Houngbédji avait remporté un premier round face au président. Un triomphe éphémère, puisque le voilà exclu des législatives. Après trente ans d’engagement politique, l’homme fort de Porto-Novo serait-il poussé vers la sortie ?
Réunis en plénière le 21 mars, les députés béninois devront examiner les propositions retenues par le comité paritaire pour sortir de l’impasse et parvenir à des élections législatives inclusives tel que souhaité par Patrice Talon le 6 mars dernier. La révision de la Constitution ne fait pourtant pas l’unanimité.
Convoqué à la brigade criminelle, le président de l’Assemblée nationale du Bénin a finalement été interrogé à son domicile, pour des soupçons de falsifications de documents de candidature pour les législatives, où aucun parti de l’opposition n’a été autorisé. Face au rejet de son recours devant la Cour constitutionnelle, son parti a annoncé une marche le 14 mars.
Convoqué à la brigade criminelle le 12 mars à 10 heures, le président de l’Assemblée nationale Adrien Houngbédji ne devrait pas s’y présenter, selon nos informations. Si aucun motif officiel n’a été donné pour justifier convocation, plusieurs hypothèses se dégagent.
Le divorce est-il consommé entre Patrice Talon, président du Bénin, et Adrien Houngbédji, président de l’Assemblée nationale, les deux premiers personnages de l’État béninois ?
Le président de l’Assemblée nationale, fidèle du chef de l’État, est bousculé sur ses terres par une campagne très active des militants de l’USL de Sébastien Ajavon. Et Adrien Houndbédji a même enregistré une défection de taille : son bras droit Augustin Ahouanvoébla.
Pilier de la vie politique locale, Adrien Houngbédji devrait mettre un terme à sa carrière en 2019. Qu’en retiendra-t-on ? Ses années de lutte ou ses revirements répétés ? Alliance avec Patrice Talon, échec à la présidentielle de 2011… Houngbédji revient pour Jeune Afrique sur les épisodes marquants de sa carrière.
Démissions, ralliements, scissions : au sein de la majorité comme de l’opposition, les cartes ont été complètement redistribuées. Et ce n’est pas fini…