Le coup d’État de 2020 a profondément reconfiguré la classe politique malienne. Depuis, ses membres hésitent sur l’attitude à adopter par rapport au régime de transition, afin de ne pas compromettre leurs chances pour la suite.
Juriste de formation, animateur radio de profession, rastafari par philosophie, le militant malien est dans le viseur de la junte. Incarcéré, il attend son procès.
Incarcéré depuis un mois à Bamako, le célèbre activiste et animateur radio attend son procès pour « offense au chef de l’État », prévu le 13 juin. La semaine dernière, l’un de ses proches, le journaliste Aliou Touré, a été enlevé et interrogé pendant cinq jours par des hommes armés non identifiés.
L’activiste a été placé sous mandat de dépôt le 13 mars dans la soirée. La veille, il avait publiquement déclaré que l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga avait été « assassiné ».
En détention provisoire depuis août 2021 dans le cadre de l’affaire dite de « l’avion présidentiel », l’ancienne ministre de l’Économie multiplie les appels à Assimi Goïta pour demander la tenue de son procès.
Fin août 2022, une rencontre est discrètement organisée à Rabat entre le patron des services de renseignement ivoiriens, Vassiriki Traoré, et son homologue malien, le colonel Modibo Koné. Elle aboutira à la libération de 3 femmes sur les 49 militaires ivoiriens détenus à Bamako. Deuxième volet de notre enquête.
Poursuivi par la justice malienne, l’ancien Premier ministre vit désormais hors de son pays, mais n’a pas renoncé à un avenir politique. Très critique vis-à-vis de la junte d’Assimi Goïta, il clame son innocence.
Après la libération, le 3 septembre, de trois des 49 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet à Bamako pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État », les discussions se poursuivent intensément concernant le sort du reste du groupe.
Depuis l’arrivée au pouvoir des militaires, il y a deux ans, nombre d’anciens cadres du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta ont été traînés devant les tribunaux de Bamako. Certains ont été placés en détention provisoire, d’autres ont préféré fuir le pays… Jeune Afrique fait le point sur leur situation.
La Cour suprême du Mali a émis, le 25 juillet, des demandes de mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des quatre hommes. Tous installés à l’étranger, ils sont soupçonnés de « faux et usage de faux » et « d’atteinte aux biens publics » dans une affaire d’achat d’équipements militaires. JA a mené l’enquête.
Diffusé via la messagerie WhatsApp, l’enregistrement téléphonique attribué au président ivoirien et à l’ex-Premier ministre malien est en cours d’authentification par la justice malienne.
Une conversation téléphonique non authentifiée, attribuée au président ivoirien et à l’ex-Premier ministre malien, agite la scène politique et judiciaire malienne. On y entend deux hommes échanger sur la position « intenable » du gouvernement de Bamako.
Ce discret banquier est devenu l’un des personnages clés du système mis en place par les militaires. Alors que le pays est placé sous sanctions et que le bras de fer avec les Occidentaux se durcit, le voilà, en tant que ministre de l’Économie, en première ligne.
Puissants et influents sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, ils sont aujourd’hui derrière les barreaux ou recherchés, « victimes » de la lutte contre la corruption lancée par le gouvernement de transition.
Alors que la classe politique malienne est en pleine recomposition, et que la date des futures élections n’est toujours pas annoncée, les potentiels candidats s’activent pour tenter de sceller des alliances solides. Souvent en marge des grands partis traditionnels.
Les ambitions de l’ancien Premier ministre, dans la course à la tête de l’Union pour la république et la démocratie (URD), créent des luttes d’influence dans les rangs de la formation. Explications.
La tenue de la conférence nationale de l’Union pour la République et la démocratie (URD) divise le parti. Mais derrière cet enjeu, ce sont surtout des guerres d’influence qui ont éclaté.
Boubou Cissé, Mamadou Igor Diarra, Demba Traoré… Au sein du parti de feu Soumaïla Cissé, les candidats à l’investiture de l’URD se bousculent au portillon. À quelques mois de la présidentielle de février prochain, le parti n’a jamais connu de telles dissensions.
À huit mois de la présidentielle, l’ex-Premier ministre se place peu à peu comme le successeur du défunt président de l’URD. Voici les raisons de ce ralliement, qui suscite des remous dans les rangs du parti.
Procureur intransigeant réputé « incorruptible », Mahamadou Kassogué vient d’être nommé ministre de la Justice. Au grand dam de ses détracteurs, qui l’accusent de s’être laissé séduire par les militaires.
Pendant des mois, accusé d’avoir voulu déstabiliser la transition, il s’est caché. Désormais blanchi par la justice, le dernier Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta annonce à « Jeune Afrique » sa volonté de contribuer au redressement du pays, tout en insistant sur la nécessité d’organiser une présidentielle en février 2022, comme cela était prévu.
Tandis que l’ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta fait mystère de ses ambitions, l’éventualité de sa candidature à la présidentielle de 2022 suscite des remous au sein de l’URD du défunt Soumaïla Cissé.
Détenu pendant près de quatre mois et libéré le 19 avril, l’activiste et journaliste Ras Bath estime avoir été la victime collatérale d’une affaire purement politique, fomentée par des rivaux de l’ancien Premier ministre.
Malgré l’annulation de la procédure pour « complot contre le gouvernement » par la cour d’appel de Bamako, l’activiste Ras Bath et ses coaccusés restent incarcérés, après un pourvoi en cassation du procureur général.
La Chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako a prononcé l’annulation des procédures visant sept personnalités poursuivies pour « complot contre le gouvernement », parmi lesquelles l’ancien Premier ministre Boubou Cissé et l’activiste Ras Bath. Ceux des prévenus qui étaient incarcérés seront remis en liberté.
Arrêtés en décembre, l’activiste Ras Bath et plusieurs de ses coprévenus sont en détention, accusés de « complot contre le gouvernement » dans un dossier dans lequel l’ancien Premier ministre est également cité. Mais l’avocat général de la cour d’appel de Bamako a demandé « l’annulation des procédures et la levée des mandats de dépôt ».
L’ancien Premier ministre, qui se cache depuis qu’il est accusé d’être le cerveau d’une tentative de déstabilisation de la transition, estime que ce sont ses présumées ambitions présidentielles qui lui ont valu d’être poursuivi.
L’ex-Premier ministre malien Boubou Cissé n’est pas en fuite, mais « en lieu sûr » à Bamako, contrairement à ce que suggère la justice qui le met en cause comme le cerveau d’une tentative de renversement des autorités, ont indiqué ses avocats vendredi.
L’interpellation depuis lundi de plusieurs personnalités, dont l’activiste Ras Bath et le secrétaire général de la présidence, Sékou Traoré, par la Direction générale des services de l’État, suscite l’inquiétude.