C’est le secrétariat d’État camerounais à la Défense qui a pris en main l’enquête sur l’assassinat du rédacteur en chef d’Amplitude FM. À sa tête, un ancien diplomate devenu l’un des hommes les plus redoutés de Yaoundé.
Arrivée au palais d’Etoudi en 1994, la Première dame a tissé sa toile, si bien qu’elle est devenue incontournable dans les sphères du pouvoir. Voici les intimes que l’épouse du président Paul Biya a placés au cœur de son dispositif.
Le chef de l’État camerounais célèbre ses quatre décennies à la présidence ce 6 novembre, il détient ainsi quasiment le record de la longévité au pouvoir.
En quarante ans de pouvoir, le président a mis sur pied un système complexe, savant mélange de rivalités exacerbées et d’ambitions contrariées. Un dispositif sur lequel il règne en maître et dont il pourrait bien se retrouver prisonnier.
Fidèles à l’ancienne épouse du chef de l’État, les plus anciens l’apprécient peu. Mais cela n’a pas empêché l’actuelle première dame, arrivée au palais au début des années 1990, d’y placer ses proches.
Arrivé au pouvoir il y a tout juste quarante ans, le président a fait de son palais une tour de contrôle. Il y jongle avec les collaborateurs et les ambitions, et veille à ce que nul ne puisse se croire tout-puissant.
Sans cesse « menacé », jamais écarté, le ministre secrétaire général de la présidence tient les rênes du palais d’Etoudi au côté de Paul Biya. Une influence qu’il doit à ses connexions au plus haut sommet de l’État.
À Yaoundé, plusieurs fois par an, le marigot politique bruisse de rumeurs de remaniement du gouvernement. Les uns espèrent y entrer, les autres prient pour ne pas en sortir… Mais, bien souvent, tous attendent en vain une décision présidentielle qui ne vient pas.
En visite à Yaoundé les 25 et 26 juillet, le président français s’est entretenu avec son homologue camerounais. À l’issue de cette entrevue, il a également rencontré le fils de celui-ci.
Une visite officielle n’est jamais anodine et Emmanuel Macron, qui s’apprête à se rendre au Cameroun, en est forcément conscient. Dès lors, la question se pose : dans le contexte politique très particulier à Yaoundé, quels messages veut-il faire passer, et à qui ?
Huit prévenus comparaissent à compter de ce mardi devant le tribunal de grande instance du Mfoundi, à Yaoundé. Ils sont mis en cause dans l’assassinat du jet-setteur Bryan Formbor, le 4 juin 2020. Principale accusée : Ivana Essomba, son ex-petite amie, ancienne animatrice de la chaîne Vision 4.
Un trio d’entrepreneurs ressuscite la très ancienne technique de fabrication du biochar, utilisée pour emprisonner le CO2 et fertiliser les terres agricoles tropicales du littoral.
Le patron de la Société nationale des mines est en train de donner corps à la jeune entreprise publique désormais chargée de défendre les intérêts de l’État dans le secteur. Son objectif : suivre le modèle de la puissante Société nationale des hydrocarbures.
Le président Paul Biya espérait une victoire des Lions indomptables pour profiter d’une liesse populaire et alléger les nombreux dossiers sensibles en cours.
Dans son quartier d’Etoudi, proche de la présidence camerounaise, l’ancien champion de tennis Yannick Noah a bâti un vaste complexe hôtelier. Visite guidée.
L’irruption de l’ancien ministre sur le devant de la scène, en 2018, avait suscité de nombreux espoirs parmi les adversaires du chef de l’État. Mais difficile de peser face à la « machine » du RDPC. Et de composer avec une opposition morcelée.
Maintenant que la parenthèse de la CAN est refermée, tous les regards sont tournés vers le chef de l’État. Sur son bureau, les conclusions de plusieurs enquêtes ouvertes à la suite d’accusations de malversation et de corruption. Fidèle à lui-même, Biya prend son temps. Rien ne se fera sans son accord.
Tenue à l’écart par certains caciques, et parfois victime d’un manque d’expérience, la nouvelle génération du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dénonce le système verrouillé du parti et tente de s’imposer.
« Cameroun : les scénarios de la succession » (1/4). Au pouvoir depuis bientôt quatre décennies, Paul Biya s’apprête à fêter ses 89 ans. L’après est dans tous les esprits, mais rares sont ceux qui ont pu afficher leurs ambitions sans en payer le prix. Certains se préparent néanmoins à l’abri des regards.
Le 13 février, Paul Biya fêtera pour la quarantième fois son anniversaire au sommet de l’État. Mais que se passerait-il si, dans six mois, dans un an, il n’était plus en capacité de gouverner ? Qui pourrait le remplacer ? Une guerre des clans éclaterait-elle ? L’armée pourrait-elle s’en mêler ? Et l’opposition ? Jeune Afrique vous invite à plonger dans les scénarios d’une inévitable succession.
Dirigée par Ferdinand Ngoh Ngoh, le puissant secrétaire général de la présidence, la task force chargée de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations a transmis à Paul Biya un projet de gestion des infrastructures sportives une fois que la compétition sera achevée.
Après cinquante ans d’absence, la Coupe d’Afrique des nations fait son grand retour au Cameroun. Une occasion de retrouver un semblant d’unité nationale, si tout se passe bien.
Ministre chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo est aussi discret qu’influent. Un animal à sang-froid, un brin rigide, qui a le mérite – essentiel aux yeux du chef de l’État – de ne pas compter parmi les intrigants et qui, depuis des années, évolue dans l’ombre.
Lui, Adolphe, est l’un des derniers compagnons de lycée de Paul Biya. Elle, Nathalie, est l’une des plus proches amies de Chantal, la première dame. Entre finances et vie privée, « Jeune Afrique » vous invite avec le couple Moudiki au cœur du sérail, dans les plus hautes sphères de l’État.
Puissant directeur du cabinet civil du chef de l’État, ce diplomate originaire du sud du pays est son plus proche collaborateur. Bien que discret, il est devenu l’un des acteurs principaux de la lutte des clans qui déchire Yaoundé. Portrait d’un homme incontournable et plus ambitieux qu’il n’y paraît.
Dans l’Est, le RDPC, au pouvoir, ne sera certes pas seul lors du scrutin régional et affrontera l’UNDP de Bello Bouba Maigari. Mais les clés du futur conseil régional semblent être détenues par la Première dame, Chantal Biya.
Secrétaire général de la présidence depuis 2011, il est l’homme de confiance de Paul Biya. Insaisissable mais omniprésent, il bénéficie du soutien de la première dame, mais prend soin de n’afficher aucune ambition.
Arrivé à Lyon le 8 octobre, Paul Biya a profité de sa présence à la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose pour faire son grand retour sur la scène diplomatique.
Dans l’ombre de son époux, Chantal Biya, la première dame du Cameroun a développé avec méthode ses réseaux d’influence. Nominations, promotions, disgrâces… Enquête sur une quadra redoutée et trop longtemps sous-estimée.