Le géant suisse de l’extraction minière devra payer une amende de 2 millions d’euros pour ne pas avoir prévenu des cas de corruption en RDC, liés à son partenariat avec le magnat israélien, Dan Gertler.
Le milliardaire israélien, sous sanctions américaines, pourrait empocher 300 millions de dollars dans le cadre d’une mesure d’assouplissement proposée par le Trésor américain.
Plus grand exploitant de cobalt au monde, l’entreprise suisse sait que Washington accroit sa vigilance sur les conditions d’exploitation des mines. Tout en poussant Kinshasa à revoir ses contrats avec la Chine.
En RDC, où foi et politique entretiennent une relation plus étroite qu’ailleurs, des pentecôtistes jouent un rôle de premier plan dans l’entourage du chef de l’État. Et leur influence dépasse largement la sphère privée.
Le ministre de l’Aviation de Muhammadu Buhari – qui doit céder les rênes du pays ce 29 mai – a créé la surprise en annonçant l’arrivée imminente d’un avion en livrée de Nigeria Air. La justice en avait pourtant interrompu la création.
Comme lors de la dernière présidentielle, les poids lourds de la politique congolaise se sont rués sur les firmes de lobbying de Washington en vue du scrutin prévu fin 2023. Et se livrent depuis des mois une guerre d’influence par procuration, comme le révèle le deuxième volet de notre enquête.
Corruption, contrats défavorables, imbroglios judiciaires… La Gécamines cherche à rompre avec son passé. Si le président Tshisekedi et la nouvelle direction générale s’évertuent à redresser l’entreprise publique, les obstacles restent nombreux.
Dès l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, Kinshasa et Washington ont noué une relation diplomatique bien plus étroite que du temps de Joseph Kabila. Mais le bilan de ce « partenariat stratégique » est bien plus mitigé qu’espéré.
À la fin de juillet 2022, Félix Tshisekedi a lancé des appels d’offres pour 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers. Objectif : porter à 40 % la part du secteur dans les recettes de l’État pour faire carburer l’économie aux énergies fossiles et se défaire de la dépendance aux mines.
Après neuf mois de tergiversations, le gouvernement congolais a publié l’accord le liant au groupe Ventora, appartenant au milliardaire. Il s’agissait, notamment, d’une demande du FMI.
Pour ses crimes économiques en Afrique, le géant des mines et du négoce vient d’être condamné à l’amende la plus lourde jamais infligée par la justice britannique. Les ennuis judiciaires du groupe suisse ne font que commencer.
« Dieu, le Congo et lui » (4/4). Rien ne va plus pour le magnat des mines : il est toujours sous sanctions, Kabila a quitté le pouvoir, l’administration Biden ne l’apprécie guère… Mais depuis février 2022, il a conclu un accord avec le gouvernement congolais. Parviendra-t-il à rebondir ? Dernier épisode de notre série.
« Dieu, le Congo et lui » (3/4). Dans les années 2010, le milliardaire israélien est devenu un acteur incontournable du secteur minier. Pourtant, au cours du second mandat de Joseph Kabila, son étoile pâlit. Les rapports dénonçant ses pratiques et les pertes qu’elles entraîneraient pour la RDC s’accumulent.
« Dieu, le Congo et lui » (2/4). Pendant la décennie 2000, le milliardaire israélien est devenu omniprésent dans le secteur du diamant en RDC. Retour sur la manière dont l’homme d’affaires, aujourd’hui accusé de corruption et sanctionné par les États-Unis, a constitué son empire.
« Dieu, le Congo et lui » (1/4). Quand l’homme d’affaires israélien a-t-il jeté son dévolu sur la RDC ? Comment a-t-il rencontré Joseph Kabila ? Quel rôle a-t-il joué dans le destin politique du pays ? À l’aide de documents inédits et de ses confessions exclusives, JA perce le mystère de ce magnat du cuivre, du cobalt et du diamant.
La Société générale des carrières et des mines a vu arriver une nouvelle direction à sa tête, alors que l’État congolais cherche à rééquilibrer les partenariats avec les entreprises internationales.
Proche de la première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, est soupçonné d’atteinte à la sécurité nationale. Après 24 heures à l’ANR, il a été relâché jeudi 14 avril en fin de journée.
Si on ne connaît pas le contenu exact de l’accord trouvé à la fin février entre l’homme d’affaires israélien et les autorités de Kinshasa, les deux parties insistent sur son caractère « historique ».
Conseillé par Rachida Dati et Olivier Pardo, l’avocat d’Éric Zemmour, le gouvernement congolais a déposé une demande d’arbitrage contre le magnat israélien, dont « Jeune Afrique » a obtenu copie.
Les permis pétroliers de sociétés liées à l’homme d’affaires israélien n’ont pas été renouvelés. Ce pourrait être la première étape vers une remise en cause générale de ses droits miniers dans le pays.
Alors que Félix Tshisekedi promet de remettre à plat les contrats miniers, l’ONG Le Congo n’est pas à vendre affirme que les contrats signés avec l’homme d’affaires israélien proche de Joseph Kabila ont déjà coûté « 1,95 milliard de dollars de recettes » à l’État.
Malgré le règne du dollar et du cash, les banquiers de Kinshasa affirment tout mettre en œuvre pour empêcher les flux illicites d’argent via leurs établissements.
Washington a rétabli le 8 mars les sanctions à l’encontre du sulfureux milliardaire israélien, qui avaient été allégées par l’ex-président Donald Trump juste avant son départ de la Maison-blanche.
« L’Afrique, Soros et moi » (1/3). Condamné à cinq ans de prison pour corruption, Beny Steinmetz est engagé dans une guérilla judiciaire planétaire. Qui est cet homme d’affaires franco-israélien qui tutoie les puissants ? JA l’a rencontré en exclusivité à Genève. Récit.
Promettant de partager ses revenus extractifs avec « ses frères congolais », l’homme d’affaires controversé propose à la population de prendre des parts dans la société qu’il vient de créer. Explications.
Disposant désormais d’une exemption temporaire pour poursuivre ses affaires avec des banques américaines, l’homme d’affaires israélien promet plus de « transparence et de responsabilité ». À Kinshasa, l’accueil est plutôt partagé.
Avant son départ, l’administration de l’ex-président a accordé une dérogation permettant à l’homme d’affaires de continuer à faire du business avec des banques américaines.
De Tel Aviv à Kinshasa, discret intermédiaire de Joseph Kabila, Dan Gertler a tissé ses réseaux jusqu’à devenir un personnage incontournable des paysages israélien et congolais. Amis politiques, partenaires, communicants, avocats… Jeune Afrique dessine l’influent premier cercle du magnat israélien.
L’opération de communication menée par l’homme d’affaires israélien, très actif en RDC, a toutes les chances de se retourner contre lui dans un contexte de rupture de l’alliance entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila.